
Révélation de cette entame de saison 2025, Isack Hadjar se projette avec ambition vers un Grand Prix de Monaco qu’il espère au moins aussi réussi que ses débuts en catégorie reine.
En sept courses au plus haut niveau, il s’est déjà fait un surnom : le « petit Prost ». Épatant de maturité depuis son entrée dans la discipline en mars dernier, Isack Hadjar a vite fait oublier sa bévue de Melbourne (il s’était sorti dans le tour de formation. Ndlr) en collectionnant non seulement les entrées dans les points, mais en prenant surtout la mesure d’un Liam Lawson rapidement rétrogradé dans l’équipe sœur de Red Bull après deux premières courses cauchemardesques aux côtés de sa majesté Max Verstappen. De nouveau à la fête le week-end dernier en Émilie-Romagne (il a terminé neuvième à Imola. Ndlr), le Français entend bien poursuivre sur sa lancée à l’occasion d’un Grand Prix de Monaco qu’il s’apprête à découvrir au volant d’une Formule 1. Entretien.
Vous arrivez à Monaco avec un bilan comptable plus qu’honorable puisque vous totalisez déjà sept points après sept courses. Quel regard portez-vous sur vos débuts en catégorie reine ?
Un point par course, c’est pas mal quand même (en direction d’un des membres de son équipe. Ndlr). Je suis un peu plus rapide que ce que je pensais. Je m’adapte vite aux pistes que je ne connais pas. Honnêtement, cela se passe mieux que ce que j’espérais.
La semaine dernière à Imola, vous avez encore réalisé un Grand Prix solide comme en témoigne votre belle neuvième place en course. Pourtant, on vous a senti un peu frustré après l’arrivée. Auriez-vous pu aller chercher un meilleur résultat sans l’entrée en piste de la voiture de sécurité sur la fin ?
Je le pense. On avait cette septième place en poche pour terminer ce beau week-end d’Imola. C’est dommage, mais on a appris qu’il ne fallait pas « piter ». On sait pourquoi. Ce qui est frustrant, c’est que je ne peux rien y faire. Ce n’est pas mon « call ». C’est un peu difficile à accepter au début, mais c’est comme ça.
« On sent un peu le risque ici. On se dit que cela va être dur de pousser la voiture au maximum sans la crasher. Surtout une F1 »
Ce week-end, vous allez découvrir Monaco au volant d’une Formule 1. Quel sentiment majeur prédomine ? L’anxiété de se mesurer à un circuit où l’erreur n’est pas permise ou bien l’excitation de se confronter à l’un des tracés les plus iconiques du calendrier ?
Je ressens beaucoup d’excitation. Un peu de peur aussi, car on sent un peu le risque ici. On se dit que cela va être dur de pousser la voiture au maximum sans la crasher (rires. Ndlr). Surtout une F1. Clairement, cela va être un gros challenge de se mettre en condition avant les qualifications.
L’image forte de votre Grand Prix de Monaco 2024, c’est bien évidemment votre réflexe incroyable en qualification pour éviter la monoplace au ralenti de Ritomo Miyata à la sortie du tunnel. Avec le recul, cet épisode vous fait-il sourire ou au contraire vous glace-t-il le sang compte-tenu de ce qui aurait pu se passer en cas de crash ?
Je ne pense pas grand-chose de cet incident à vrai dire. C’était un mouvement réflexe, quelque chose de pas réfléchi. Au final, je n’ai presque rien fait dans l’histoire. J’ai simplement laissé mon corps agir à ma place. C’est sûr que même un an plus tard, cela reste des images impressionnantes. Les gens m’en ont tellement parlé depuis l’an dernier que lorsque j’y repense cela me fait un peu rire.
« J’ai souvent tendance à surestimer les challenges auxquels je suis confronté. Voir la façon dont je performe cette année m’a, sans aucun doute, un peu surpris »
Revenons au présent et à cette Racing Bulls plutôt très performante depuis le début de la saison. Les évolutions apportées le week-end dernier à Imola ont permis à la voiture de progresser encore un petit peu dans la hiérarchie. Que pouvez-vous viser en Principauté ?
Les « updates » ne vont pas être visibles sur une piste comme Monaco. Sur le plan des performances, on a une machine stable depuis le début de la saison. L’auto est régulière, on sait à quoi s’attendre avec elle. Ce week-end, on aura encore une voiture pour jouer la Q3.
Melbourne excepté, vous avez jusqu’ici toujours dominé votre coéquipier le dimanche après-midi en course. Vous attendiez-vous à être aussi performant d’entrée de jeu ou pensiez-vous, à l’inverse, avoir besoin de plus de temps pour vous acclimater aux exigences de la F1 ?
Je n’avais pas vraiment d’attente pour être honnête. Je ne doute pas de mes capacités, mais je sais que la F1 est très dure. J’ai souvent tendance à surestimer les challenges auxquels je suis confronté. Voir la façon dont je performe cette année m’a, sans aucun doute, un peu surpris.
Propos recueillis par Andrea Noviello
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