Seulement huitième sur la grille de départ, Sébastien Buemi a magnifiquement tiré son épingle du jeu ce dimanche en remportant dans des conditions d’adhérence précaires la neuvième édition du ePrix de Monaco. Plus clairvoyant que ses adversaires au moment de déclencher ses Attack Mode, le pilote Envision Racing s’est imposé avec plus de quatre secondes de marge sur son dauphin Oliver Rowland (Nissan). Lui aussi opportuniste sur le plan stratégique, Nick Cassidy (Jaguar) a complété le podium de cette septième manche de la saison 2025 de Formule E.
La dernière fois qu’il avait goûté à l’enivrante saveur d’une victoire, la Formule E entamait à peine l’exploitation de ses Gen2. Sevré de succès dans le championnat de monoplaces 100% électriques depuis le 13 juillet 2019 et un triomphe dans les rues de New York (il évoluait alors les sous couleurs de Nissan eDams. Ndlr), Sébastien Buemi a mis fin à une disette longue de quasiment six ans en remportant ce dimanche après-midi la neuvième édition du ePrix de Monaco. Parti depuis la huitième place sur la grille de départ, le pilote Envision Racing a parfaitement manœuvré dans des conditions de piste rendues piégeuses par les précipitations qui se sont abattues toute la matinée sur la Principauté pour décrocher la quatorzième victoire de sa carrière en FE, la troisième dans les rues monégasques après celles conquises en 2015 et en 2017.
« À certains moments, j’ai pensé que je ne gagnerai plus jamais, a déclaré au micro de David Coulthard le champion 2016 de la discipline. Des fois, vous avez besoin d’un peu de chance. Il vous faut le bon timing, la bonne voiture et la bonne équipe. Aujourd’hui, tout s’est parfaitement goupillé donc je suis très heureux. Je n’ai pas les mots pour l’instant, car cela faisait très longtemps que je ne l’avais plus emporté. » Victorieux pour la première fois sur le grand circuit de Monaco, il avait décroché ses deux précédents succès en Principauté sur la version courte (1,765 km. Ndlr) du tracé princier, le natif d’Aigle a construit son troisième succès monégasque sur une exploitation parfaite de ses deux Attack Mode. Rapidement remonté au cinquième rang à la faveur d’une activation très précoce (3ème tour) de son premier mode attaque, le Suisse a ensuite temporisé un instant avant de repasser à l’offensive peu après la mi-course.
« Continuer à pousser dans la bonne direction »
Parvenu à se défaire coup sur coup d’Antonio Félix Da Costa (Porsche) et de Maximilian Günther (DS Penske) au 16ème passage, Sébastien Buemi a intelligemment déclenché son deuxième mode attaque quatre boucles plus tard, s’ouvrant sans le savoir une voie royale vers un premier succès en 2025. Venu à bout de Jean-Éric Vergne (DS Penske) et d’Oliver Rowland (Nissan) au 21ème tour, le quadruple champion du monde d’Endurance a porté l’estocade finale sur le leader Nyck De Vries (Mahindra) lors de la boucle suivante, se détachant irrémédiablement du reste du peloton pour ne plus être rejoint jusqu’au baisser du drapeau à damier. Vainqueur avec une confortable marge de quatre secondes sur son premier poursuivant, le pilote Envision Racing a finalement devancé sur la ligne d’arrivée la Nissan d’Oliver Rowland et la Jaguar d’un Nick Cassidy lui aussi très habile dans sa gestion des Attack Mode.
Longtemps leader de la course, mais finalement battu par l’Helvète au jeu de la stratégie, le vainqueur de la vieille, Oliver Rowland, réalise tout de même une excellente opération sur le plan comptable puisque cette deuxième place dominicale conjuguée à sa victoire du samedi permet au pilote Nissan de porter son bilan comptable à 115 points soit près du double que son dauphin au championnat, le Portugais Antonio Félix Da Costa (67 points). « Premier et deuxième ici, on ne pouvait pas espérer beaucoup mieux, savoure le leader du classement pilotes à sa descente de voiture. Je suis très heureux de ce résultat. Il faut poursuivre nos efforts, car dès le week-end prochain on roule à Tokyo. On avait été très fort là-bas l’an dernier, donc j’espère que ce double-header va nous donner l’énergie nécessaire pour continuer à pousser dans la bonne direction. »
Andrea Noviello
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