Soutenu par des milliers de fans pour sa première à domicile au volant d’une Formule 1, Michael Schumacher conforte un peu plus son nouvel aura auprès du public germanique lors du Grand Prix d’Allemagne 1992. Auteur du 6ème chrono en qualification, le prodigue allemand empoche une inespérée 3ème position en course après avoir pris le pari de ne pas s’arrêter changer de pneus.
Sévèrement sermonné par Ayrton Senna à Magny-Cours pour avoir osé harponner le triple champion du monde brésilien, Michael Schumacher s’est juré de ne plus jamais se laisser impressionner par quiconque, quand bien même il aurait de nouveau à faire face aux remontrances du natif de Sao Paulo à l’avenir. Conscient d’avoir perdu la bataille psychologique avec le pilote McLaren, le petit protégé de Flavio Briatore aborde la manche suivante à Silverstone avec la ferme intention de réaffirmer son statut de nouvelle star du paddock. Plus véloce d’1,4 seconde que son coéquipier Martin Brundle en qualification, le natif d’Hürt Hermülheim arrache la 4ème place en course après avoir de nouveau joué des coudes dans le peloton.
Trop impétueux lors de son dépassement sur la Jordan à un tour de Stefano Modena, l’Allemand n’a pu éviter un nouvel accrochage, corroborant ainsi l’opinion de certains de ses détracteurs qui le jugent rapide, mais brouillon. Sous pression avant de se rendre à Hockenheim, « Schumi » doit également gérer l’importante attente médiatique et populaire pour son tout premier Grand Prix d’Allemagne au volant d’une Formule 1. Galvanisé par le soutien d’un public entièrement acquis à sa cause, le pilote Benetton ans s’évertue à ne pas décevoir ses nombreux fans et empoche le 6ème chrono de la séance qualificative avec une seconde pleine de marge sur son voisin de garage Brundle.
Un podium au forceps
Auteur d’une mise en action poussive lors des derniers Grand Prix, le poulain de Willi Weber s’extirpe cette fois brillement de sa position sur la grille et élimine d’entrée la Ferrari de Jean Alesi. Attaqué par l’autre Benetton de Brundle après avoir légèrement mordu dans le sable à la sortie de la deuxième chicane, le nouveau prodigue du paddock résiste autoritairement au Britannique et ponctue le premier tour en 5ème position. Rejeté à plus de 13 secondes du leader Nigel Mansell six boucles plus tard, le pilote de 23 ans parvient néanmoins à suivre le rythme imprimé par la McLaren de Gerhard Berger devant lui. Propulsée en 4ème place par l’abandon précoce de l’Autrichien au 16ème passage, l’étoile montante de la F1 prend alors le pari de ne pas changer de gommes. Gonflé, le choix de l’Allemand va pourtant s’avérer payant.
Remonté en 3ème position à la faveur de l’arrêt au stand de Riccardo Patrese, le débutant est ramarré par le pilote Williams dès la 24ème boucle. Harcelé par l’Italien, « Schumi » allume ses pneus trois tours plus tard en tentant de prendre un tour à Bertrand Gachot. Attaqué au 31ème passage à l’amorce de la première chicane, le natif d’Hürt Hermülheim résiste de nouveau à la Williams avant de finalement céder deux boucles plus tard à la suite d’une manœuvre imparable de Patrese. Toutes chances de podium semblent alors s’être envolées. Mais le petit protégé de Mercedes est décidemment né sous une bonne étoile. Trop agressif en tentant désespérément de doubler Senna dans le dernier tour, Patrese part à la faute à l’entrée du podium, offrant sur un plateau la 3ème place à un Schumacher qui n’en demandait pas tant. La communion entre le public allemand et sa nouvelle coqueluche peut alors commencer.
Andrea Noviello
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