Billet d’humeur : Stop aux Tilkercheries !

Billet humeur Mexique 2015
La mythique Peraltada a laissé place à une dernière partie lente et insipide à souhait.
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Designer exclusif des circuits depuis plus de quinze ans maintenant, Hermann Tilke s’était vu lancer un défi de taille au moment où la FIA lui a confié la tâche de moderniser l’ancien tracé de Mexico. Laissé à l’abandon après avoir accueilli la Formule 1 à 15 reprises entre 1963 et 1992, le splendide Autodrome Hermanos Rodriguez se devait de faire peau neuve pour espérer accueillir dans de bonnes conditions la catégorie reine du sport automobile. En charge de la rénovation de tous les anciens circuits depuis ses débuts, déjà peu concluants, sur l’Österreichring en 1997, l’architecte allemand a de nouveau fait parler sa folie destructrice au Mexique quand une simple mise à jour des standards de sécurité aurait suffit à redonner vie à l’un des plus beaux anciens tracés du calendrier. Non content d’avoir massacré la célèbre Peraltada, virage au combien mythique qui a vu Ayrton Senna partir en tonneau en 1991 ou encore Nigel Mansell réaliser le plus beau dépassement de sa carrière l’année précédente au détriment de Gerhard Berger, Tilke a également pris un malin plaisir à totalement dénaturer un circuit autrefois apprécié mais aussi redouté par les pilotes pour ses enchaînements rapides et son manque de dégagement. Plus proche d’une piste de karting que d’un tracé digne de la F1, la dernière partie dans le stadium n’offre aujourd’hui qu’une fade saveur en comparaison à l’ancien banking ultrarapide dans lequel seuls les gros cœurs parvenaient à rayonner. Autre secteur totalement émasculé, les superbes esses ont laissé place un vulgaire enchaînement de virages sans charme rendu totalement inintéressant par la surabondance de run-off de part et d’autres. Après s’être déjà offert le scalp d’Hockenheim, Silverstone ou encore Monza, le destructeur des circuits a encore sévit au plus grand dam des puristes. Insipide à souhait, sa dernière création reflète à elle seule l’incompétence de celui à qui la F1 doit la grande majorité de ses circuits actuels. Sans un sursaut salutaire de ses instances dirigeantes, la catégorie reine risque à terme de se produire sur des terrains de jeu tous plus insignifiants les uns que les autres. Alors stop aux Tilkercheries !

Andrea Noviello

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