Ferrari
Impatiente d’en découdre sur un tracé qui l’a déjà vu triompher à deux reprises en 1970 et 1990, Ferrari a complètement déchanté pour son retour au Mexique. Victime d’une rupture de sa boîte de vitesse en libres 3, Kimi Räikkönen n’a même pas pu défendre ses chances en qualification, décrochant un bien pâle 15ème chrono à plus de trois secondes du poleman Rosberg. Crédité d’un bon envol, « Ice-man » opère une remontée méthodique en gommes médiums qui le conduit à éliminer Nasr, Ericsson et Grosjean pour pointer en 9ème position dès le 11ème tour. Propulsé au 6ème rang à la faveur de la première valse des changements de gommes, le Finlandais abandonnera sur rupture de suspension au 22ème passage après s’être de nouveau frotté de trop près à son compatriote Bottas. Épargné par les ennuis mécaniques, l’autre pilote de la Scuderia Sebastian Vettel signe un très joli 3ème chrono lors de la séance qualificative. Ce sera hélas le seul rayon de soleil d’un Grand Prix bien noir pour le quadruple champion du monde. Touché par Ricciardo dans le premier virage, « baby-schumi » est contraint de stopper à son box remplacer son pneu crevé dès la fin du premier tour. Remonté au 11ème rang en l’espace de 15 boucles, le natif d’Heppenheim part à la faute dans les esses trois boucles plus tard, perdant quatre positions d’un coup. Brouillon, l’Allemand se loupe à l’entrée du stadium au 19ème passage avant de définitivement clôturer sa triste course au 52ème tour lorsqu’une nouvelle erreur dans les esses l’envoie dans les barrières Tecpro. Hors du coup à Mexico, Ferrari enregistre son premier double abandon depuis le Grand Prix d’Australie 2006. Sale journée.
Honda
La réaction tant attendue après le coup de gueule de Fernando Alonso au Japon ne s’est toujours pas manifestée du côté de Honda. Ridiculisées par toutes les monoplaces du plateau, si on excepte les Manor, dans l’interminable ligne droite du circuit Hermanos Rodriguez, les McLaren ont de surcroît de nouveau accumulé les problèmes de fiabilité pendant tout le week-end. Déjà victime d’une défaillance de la sonde haute-tension vendredi et de ratés en libres 3, Jenson Button a encore vu son moteur jouer des siennes avant les qualifications, contraignant le Britannique à ne pas participer à la séance. Obligé de changer pour la troisième fois de moteur en trois jours, le champion du monde 2009 adopte une stratégie décalée en s’élançant en medium. Un premier relais marathon de 30 tours lui permet de grimper un moment jusqu’à la 11ème place avant d’inexorablement reculer dans la hiérarchie. Malgré l’utilisation de deux trains de pneus tendres en fin de course, le natif de Frome n’arrache qu’une pale 14ème position à l’arrivée. Éliminé dès la Q1 en qualification, Alonso n’aura pas eu le temps d’espérer quoique ce soit en course. Trahi par son MGU-H dès le premier tour, le natif d’Oviedo abandonne pour la huitième fois de la saison, la septième à la suite d’un souci technique. Auréolé de 85 places de pénalité sur ses deux machines, le motoriste japonais aura de nouveau délivré une performance désolante dans les rues de Mexico. À défaut du moindre sursaut d’orgueil, Honda pourra au moins se targuer d’avoir accumulé le plus grand nombre de pénalités jamais attribuées dans l’histoire de la F1. Pitoyable.
Will Stevens
Plus les courses passent et plus l’avenir de Will Stevens en Formule 1 s’assombrit. Dominé par son coéquipier depuis quatre Grand Prix, le Britannique n’a pas été en mesure d’inverser la tendance à Mexico. Devancé de deux dixièmes par Rossi dans l’exercice du tour chronométré, le natif de Rochford réalise un envol moyen qui le voit chuter en 18ème position. Dépassé par Vettel dès le 11ème tour, le pilote Manor parvient néanmoins à garder le contact avec son voisin de garage. Plus véloce que l’Américain lors du premier relais, Stevens tire habillement profit du dépassement de Nasr sur son coéquipier dans le 15ème tour pour prendre lui aussi l’ascendant sur le natif d’Auburn. Premier des deux pilotes Manor à opérer son changement de pneus dans la 26ème boucle, l’Anglais conserve logiquement l’avantage après l’arrêt de Rossi et pointe toujours au 17ème rang. Pas en mesure de suivre le rythme de la pourtant très peu performante McLaren de Button, l’ancien pilote Caterham résiste à son voisin de garage jusqu’à l’intervention de la voiture de sécurité consécutive au crash de Vettel au 52ème passage. Repassé en gommes tendres comme l’habituel pensionnaire de Racing Engineering en GP2 lors de la neutralisation, le rookie britannique résiste cinq tours avant de finalement céder à son coéquipier. 16ème et bon dernier à l’arrivée, le pilote flanqué du numéro 28 concède un cinquième revers consécutif qui devrait définitivement sceller la suite de sa carrière au plus haut niveau. Pascal Wehrlein étant fortement pressenti à sa place depuis plusieurs semaines, Stevens pourrait prochainement quitter la F1 comme il l’a intégré : dans l’anonymat le plus total. Clairement pas au niveau.
Carlos Sainz
Étincelant il y a une semaine à Austin, Carlos Sainz un vécu un Grand Prix du Mexique pénible au possible. Éjecté dès la Q2 de la séance qualificative pour quelques petits millièmes de retard sur le 10ème Hulkenberg, l’Espagnol ne gagne aucune place au départ, mais profite de la crevaison de Vettel pour conclure son premier tour au 9ème rang. Incisif en début de course, il élimine le vainqueur des 24 Heures du Mans dans le 4ème passage à la suite d’une manœuvre imparable au premier virage. Propulsé en 7ème position après les arrêts au stand des deux pilotes Williams, le natif de Madrid opère son changement de gommes dans le 13ème tour et chute en 12ème place. Facilement dépassé par Vettel, le pilote Toro Rosso remonte progressivement dans la hiérarchie à mesure que ses adversaires passent à leur tour par les box. Après avoir pris la mesure de Button, le fils du double champion du monde des rallyes ramarre le groupe composé de son coéquipier Verstappen et de la Force India d’Hulkenberg. Harcelé par l’autre monoplace indienne de Perez, le champion 2014 de F3.5 craque et part à la faute dans les esses au 34ème tour. Contraint de laisser passer le Mexicain après avoir court-circuiter le virage 4, « Carlito » va vivre une fin de Grand Prix calvaire. Doublé par Grosjean, l’Ibère marque un deuxième arrêt au 43ème passage. Hélas pour lui, un train de pneus tendres défectueux l’obligera à repasser une troisième à son box dans la 51ème boucle, mettant fin à ses derniers espoirs de points. Éliminé par Ericsson à onze tours de l’arrivée, Sainz achève son difficile après-midi à une peu reluisante 13ème place. Un jour sans.
Andrea Noviello
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