Impérial depuis le début du week-end, Charles Leclerc a confirmé sa mainmise dans les rues de la Principauté en remportant ce dimanche le Grand Prix de Monaco, huitième manche de la saison 2024 de Formule 1. Victorieux pour la toute première fois de sa carrière à domicile au terme d’une course marquée par une forte gestion pneumatique, le Monégasque s’est imposé devant la McLaren d’Oscar Piastri (2e) et la Ferrari sœur de Carlos Sainz (3e).
Jusqu’ici, il était chat noir. Contraint à l’abandon lors de ses trois premiers Grand Prix de Monaco au volant d’une Formule 1, Charles Leclerc semblait traîner une véritable malédiction dans son jardin princier. Trahi par sa mécanique (freins en 2018, transmission en 2021. Ndlr) et par son écurie à plusieurs reprises (élimination dès la Q1 en 2019, stratégie manquée en 2022, pénalité récoltée en qualification en 2023. Ndlr), l’enfant du pays n’avait jamais pu récolter les fruits d’une habilité diabolique sur les 3,337 km du plus mythique des circuits du calendrier. Parti deux fois (2021 et 2022. Ndlr) depuis la pole position sans réussir à les convertir en succès le dimanche, le pilote Ferrari se refusait pourtant de croire à une quelconque malchance sur ses terres. Persuadé de pouvoir un jour vaincre le signe indien à domicile, le Monégasque s’est réfugié dans le travail avec l’espoir de voir ses rêves de victoire dans sa ville natale finir par se concrétiser.
Débarqué sur le rocher sans grandes ambitions cette année, mais avec tout de même l’espérance de pouvoir troubler l’ordre établi, le protégé de Nicolas Todt a brillamment construit son week-end pour finalement triompher devant les siens au terme d’une course maîtrisée de bout en bout. « Je ne peux pas vraiment exprimer ce que je ressens, commente à sa descente de voiture le pilote flanqué du numéro 16. La course semble avoir durer une éternité, mais peut-être que cela rend les choses encore meilleures. Gagner ici signifie beaucoup, car c’est la course qui petit a fait naître en moi ce rêve de devenir pilote de Formule 1. Je tiens à remercier tous les Monégasques. Lors du tour d’honneur, j’ai vu énormément de monde sur les balcons et je veux tous les remercier pour leur incroyable soutien. C’était difficile dans les derniers tours parce que l’on commence à prier pour que rien ne se produise. Je pouvais sentir les émotions monter en moi et j’ai alors réalisé que je perdais presque ma concentration sur mon pilotage. »
« Nous avons dû faire beaucoup de gestion pneumatique »
Resté de marbre tout au long des 78 tours de l’épreuve princière à la pression de son dauphin du jour Oscar Piastri (2e), Charles Leclerc a empoché dans les rues de sa Principauté natale la sixième victoire de sa carrière en Formule 1, la première depuis le mois de juillet 2022 et son succès dans le Grand Prix d’Autriche. Enfin de retour sur la plus haute marche du podium après pratiquement deux ans d’attente, le petit prodige de Maranello a offert à la Scuderia Ferrari son deuxième succès de l’année après celui conquis à la fin du mois de mars par son coéquipier Carlos Sainz en Australie, l’Espagnol se classant pour sa part troisième aujourd’hui dans les rues monégasques malgré une crevaison dans le premier tour de course qui aurait pu le contraindre à l’abandon. Déjà dauphin de Max Verstappen (169 points. Ndlr) avant ce huitième rendez-vous de l’année, « Carletto » a consolidé sa deuxième place au championnat avec cette victoire de prestige à la maison, portant son total à 138 unités soit un écart désormais de 31 points avec le triple champion du monde en titre.
Homme fort d’un week-end qu’il aura indubitablement marqué de son empreinte, le natif de Monaco n’a pas affiché la moindre faille lors d’une course disputée sur un faux rythme et où lui, comme l’ensemble de ses petits camarades de jeu, a constamment dû se retenir d’attaquer sous peine de ne pas pouvoir effectuer tout le Grand Prix avec le même train de pneus (des gommes dures dans le cas du Monégasque. Ndlr) qu’il avait chaussé suite à l’interruption de l’épreuve sous drapeau rouge. « Nous avons dû faire beaucoup de gestion pneumatique, confirme après l’arrivée le leader de la Scuderia. Nous avons également dû surveiller l’écart avec George (Russell. Ndlr) pour nous assurer que les McLaren ne puissent pas obtenir un arrêt au stand gratuit. Mentalement, c’était assez épuisant. Je dois remercier l’équipe pour le travail exceptionnel qu’elle a abattu ces derniers mois et pour m’avoir aidé à remporter cette course. J’ai hâte de pouvoir célébrer ce succès avec eux ainsi qu’avec le reste du team dès mon retour à Maranello. »
Andrea Noviello
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