Force India : le renouveau
Déclinante depuis deux saisons, Force India a retrouvé un nouveau souffle en 2015 grâce à quelques jolis coups d’éclats de leur duo Sergio Perez-Nico Hulkenberg. Absente des deux premières séances hivernales en raison de gros soucis financiers, la VJM08 a connu des débuts délicats avant de progressivement dévoiler son plein potentiel. D’une fiabilité à toutes épreuves, le team indien n’ayant renoncé sur problème mécanique qu’à deux reprises, la monoplace dessinée par Andrew Green s’est révélée redoutable en deuxième partie de saison, une fois dotée d’évolutions très longtemps reportées par manque de trésorerie. Ragaillardi par son succès majuscule aux 24 Heures du Mans, Nico Hulkenberg a réussi un été de toute beauté avant que son coéquipier Sergio Perez ne prenne le relais dans la dernière partie du championnat. Époustouflant 3ème à Sotchi, le Mexicain a couronné la meilleure saison de sa carrière en F1 en décrochant le troisième podium de l’histoire de Force India. Vaillante et courageuse à défaut de pouvoir compter sur un budget extensible, l’écurie de Vijay Mallya a parfaitement su tirer parti de la descente aux enfers de McLaren pour s’offrir la 5ème place du classement constructeur. Toujours équipée du surpuissant moteur Mercedes l’an prochain, Force India ne devrait finalement pas voir arriver Aston Martin à ses côtés, mais pourra tout de même s’appuyer sur l’une des paires les plus homogènes du paddock et un staff technique inchangé pour tenter de franchir le dernier palier qui le sépare d’une équipe comme Williams. Le meilleur rapport qualité-prix du plateau.
Lotus : l’enfer du dimanche
Asphyxiée toute la saison par ses ennuis pécuniaires, Lotus a frôlé la catastrophe à plusieurs reprises, en témoigne l’intervention des huissiers après le Grand Prix de Belgique, mais est malgré tout parvenue à boucler ce pénible exercice 2015 avec les honneurs. Obligée de vivre sous perfusions pendant tout le championnat, l’écurie dirigée par Federico Gastaldi n’a jamais pu développer une E23 pourtant beaucoup mieux née que sa devancière. Boostée par l’arrivée du moteur Mercedes, la dernière création des bureaux d’études d’Enstone s’est montrée saine et confortable à piloter, deux qualités qui avaient terriblement manquées à la E22. Sevrée de développement la monoplace noir et or a tout de même permis à Romain Grosjean de se distinguer à plusieurs reprises à l’instar de son splendide podium de Spa. Irréprochable en 2015, le Français a porté l’écurie britannique à bout de bras en additionnant les arrivées dans les points (10 au total) quand dans le même temps son coéquipier Pastor Maldonado a collectionné les bourdes et les sorties de piste. Confrontés à une nouvelle fuite des cerveaux pendant l’hiver, les propriétaires de Lotus ont préféré laisser pourrir la situation plutôt que d’éponger les innombrables dettes accumulées depuis trois ans. Étrangement absent au plus fort de la tempête, Gerard Lopez and co n’ont effectué leur réapparition dans les paddocks qu’au moment de négocier l’avenir de l’équipe avec Renault. Sortie vainqueur de son duel à distance avec Toro Rosso, Lotus quitte la F1 sur une très honorable 6ème place au championnat, mais dans un état de délabrement très inquiétant pour le constructeur français. Il était temps que la mascarade se termine.
Andrea Noviello
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