Constamment plus rapide que son coéquipier depuis l’ouverture du week-end, Nico Rosberg s’est adjugé le meilleur chrono des qualifications du Grand Prix du Mexique. Crédité de sa quatrième pole position d’affilée, l’Allemand devance de près de deux dixièmes Lewis Hamilton et de trois dixièmes la Ferrari de Sebastian Vettel.
Abattu à sa descente de voiture lors du dernier Grand Prix des États-Unis, Nico Rosberg avait évacué toute sa frustration en renvoyant valser la casquette que lui avait lancé son coéquipier Lewis Hamilton dans la salle jouxtant le podium. Furieux d’avoir de nouveau craquer sous la pression de son encombrant voisin de garage, l’Allemand prouvait par ce geste qu’il n’allait certainement pas accepter de devenir le porteur d’eau du triple champion du monde. Trop fier pour se rabaisser à un simple rang de faire valoir, le fils de Keke s’est une nouvelle fois reconstruit en l’espace d’une semaine pour prouver à ses détracteurs qu’il compte bien enrayer la marche triomphante de son ancien ami d’enfance.
Très à son aise sur le flambant neuf tracé de Mexico, le vice-champion du monde 2014 s’est appuyé sur sa force du moment, les qualifications, pour essayer de sortir la tête de l’eau. Si la dernière séance qualificative à Austin s’était arrêtée dès la Q2, empêchant ainsi Hamilton de jouer son va-tout jusqu’au bout, celle du Mexique se sera pleinement jouée à la régulière. Constamment un brin plus rapide qu’Hamilton, Rosberg a confirmé ses bonnes dispositions en Q3, s’octroyant au passage la 20ème pole position de sa carrière. « C’est un bon début, souligne Nico. La voiture est bien équilibrée. Nous avons mis le doigt sur les bons réglages avec mes ingénieurs. Tous les ingrédients sont réunis pour vivre une belle course demain. La ligne droit est très longue avant le premier virage donc cela promet une belle bataille. J’ai hâte d’y être. »
Hamilton se loupe
Auteur de sa quatrième pole consécutive cette saison en 1.19.480, Rosberg a vite effacé sa déconvenue d’Austin même s’il lui faudra se montrer tout aussi intransigeant en course lui qui n’a converti que deux de ses dix dernières pole positions en victoire. Coupable de deux erreurs à l’entrée du stadium en Q3, l’autre pilote Mercedes Hamilton n’est en revanche pas parvenu à inverser la tendance dans l’exercice du tour chronométré lui qui court après une pole depuis le Grand Prix d’Italie il y a près de deux mois. Pas tout à fait satisfait de son set-up, le Britannique pourra néanmoins s’appuyer sur des réglages plus axés course et sur son aisance au départ pour essayer de reprendre le pouvoir dimanche. Désormais débarrassé de la question du titre, le natif de Stevanage ne se privera pas d’une nouvelle attaque musclée au premier virage, histoire de montrer une fois encore à son coéquipier qu’il est bien le boss chez les gris.
Toujours en lutte dans la course à la place de vice-champion du monde 2015, Sebastian Vettel a mis à profit la nouvelle version du V6 Ferrari en décrochant un convaincant 3ème chrono à trois dixièmes du poleman Rosberg. « J’ai tout donné, relate le natif d’Heppenheim. Cela n’a malheureusement pas été suffisant pour s’immiscer entre les deux Mercedes. Nous espérions être plus proches d’eux, mais nous avons compris dès la Q1 que se serait très compliqué. Nous verrons bien ce qu’il se passera demain. La course devrait être sympa. » Longtemps à la lutte avec les flèches d’argent à Austin, les Red Bull se placent comme la troisième force du plateau au Mexique, Daniil Kvyat (4ème) devançant d’un minuscule millième son coéquipier Daniel Ricciardo (5ème). Très chargées en appuis aérodynamiques afin de privilégier les deux derniers secteurs, les monoplaces autrichiennes auront fort à faire en course avec les très véloces Williams de Valtteri Bottas (6ème) et de Felipe Massa (7ème) qui affichaient hier 355 km/h de vitesse de pointe.
Les malheurs de Räikkönen
Parti à la faute en libres 2 après avoir réalisé le meilleur chrono dans la matinée du vendredi, Max Verstappen s’est offert un très joli 8ème temps à Mexico se permettant même de devancer à la régulière les deux Force India du héros local Sergio Perez (9ème) et de Nico Hulkenberg (10ème). Privé de la Q3 par le vainqueur des 24 Heures du Mans pour sept petits millièmes, l’autre pilote Toro Rosso Carlos Sainz s’élancera de la 11ème position sur la grille devant les Lotus de Romain Grosjean (12ème) et Pastor Maldonado (13ème). Invité surprise de la Q2, Marcus Ericsson a habillement déjoué les pièges d’une piste encore très glissante en empochant le 14ème temps deux dixièmes plus rapide que son coéquipier Felipe Nasr seulement 17ème de ces qualifications. Victime d’une rupture de sa boîte de vitesse en libres 3, Kimi Räikkönen a tenté en vain d’accrocher la Q3 en médiums, mais a finalement dû se contenter d’un bien modeste 15ème chrono non sans s’être offert une belle figure au premier virage.
Contraint de changer également de propulseur, bien que Ferrari ait décidé de récupérer un ancien moteur, le champion du monde 2007 s’est vu infliger une pénalité de cinq places sur la grille qui le contraindra à s’élancer depuis la 18ème position. Éliminée une nouvelle fois dès la Q1, la seule McLaren rescapée de cette séance qualificative, Jenson Button n’ayant même pas pu prendre part aux essais en raison d’un troisième changement de moteur ce week-end, n’accroche qu’un piteux 16ème temps aux mains de Fernando Alonso, mais écopera elle aussi d’une pénalité pour avoir monté un nouveau moteur. Déjà plus véloce que son coéquipier dans l’exercice du tour chronométré il y a une semaine à Austin, Alexander Rossi s’est encore montré plus véloce que le déclinant Will Stevens en signant le 18ème chrono du jour deux dixièmes devant le Britannique (19ème).
Andrea Noviello
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