Course : Rosberg el conquistador

Rosberg course Mexique 2015
Imperturbable à Mexico, Nico Rosberg empoche la 12ème victoire de sa carrière en F1.
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Intraitable de bout en bout, Nico Rosberg a remporté le Grand Prix du Mexique, dix-septième étape de la saison de Formule 1. Jamais réellement inquiété par son coéquipier, l’Allemand décroche la 12ème victoire de sa carrière, la 4ème cette saison, devant la deuxième Mercedes de Lewis Hamilton et la Williams de Valtteri Bottas.

De retour en tête d’une épreuve qu’il domine depuis la mi-course, Nico Rosberg semble avoir digéré son abandon précoce de la Russie deux semaines plus tôt au moment d’attaquer le 48ème tour du Grand Prix des États-Unis. Auteur d’un nouveau restart parfait, l’Allemand pense se diriger vers son quatrième succès de la saison quand une grossière erreur à la sortie du virage 15 l’envoie dans les run-off, permettant à son coéquipier Lewis Hamilton de décrocher la timbale. Une semaine plus tard, le scénario a failli se répéter pour le natif de Wiesbaden. Alors qu’il domine depuis le début ce bien fade Grand Prix du Mexique, l’erreur de son compatriote Sebastian Vettel dans les esses, sa deuxième à cet endroit-là, contraint la direction de course à neutraliser cette dix-septième manche de la saison derrière la voiture de sécurité.

Placé sous la menace directe de son triple champion du monde d’équipier, Rosberg n’a pas le droit à l’erreur lui qui s’est si souvent montré fébrile cette année. S’il parvient à bien négocier la relance, le fils de Keke part à la faute dans les esses, à l’endroit même au Vettel s’est sorti, et ne doit son salut qu’aux seuls vastes dégagements en bitume qui lui permettent de ne pas perdre de temps dans son escapade hors-piste. Toujours installé aux commandes du Grand Prix, le pilote flanqué du numéro 6 va même voir quelques virages plus loin Hamilton se laisser piéger à son tour à l’entrée de l’impressionnant stadium. Cette fois la messe est dite. L’infime frayeur passée, Rosberg coiffe à Mexico la 12ème victoire de sa carrière en F1. « Je suis très heureux de cette victoire, relate Nico. Elle me permet de reprendre la deuxième place au championnat. La course a été bien gérée par le team. J’avais creusé un petit écart sur Lewis avant la neutralisation et il a fallu me remettre à l’abri ensuite lors du restart. Ce podium est sans doute le plus beau de la saison. »

Journée noire pour Vettel

Pas franchement en réussite depuis plusieurs courses au moment de l’extinction des feux, Rosberg s’extirpe cette fois idéalement de sa position de pointe. Victime d’un peu trop de patinage lors de son envol, son coéquipier Hamilton ne parvient pas à se placer aux côtés de l’Allemand avant d’attaquer le premier freinage. S’il tente une attaque par l’extérieur après s’être longuement inspiré sur la Mercedes flanquée du numéro 6, l’Anglais se résout à céder, laissant la tête de la course au natif de Wiesbaden. Dépossédé de sa troisième place par Daniil Kvyat dès le départ, Sebastian Vettel n’aperçoit pas l’autre Red Bull de Daniel Ricciardo au moment de placer sa Ferrari dans le premier virage et accroche la monoplace de l’Australien, s’occasionnant une crevaison à sa roue arrière droite. Le calvaire du quadruple champion du monde ne fait que commencer dans l’ambiance surchauffée de Mexico.

Contraint de repasser à son stand dès la fin du premier tour, le pilote de la Scuderia choisit de monter immédiatement les gommes médiums pour tenter le pari de ne plus s’arrêter à son stand. Bien parti depuis le fond de la grille, Fernando Alonso est obligé de renoncer avant même d’attaquer le deuxième tour, son moteur Honda rendant l’âme après seulement quelques kilomètres parcourus. Prudent en début de Grand Prix, Kimi Räikkönen amorce son retour aux avant-postes en se débarrassant tour à tour des Sauber de Felipe Nasr et de Marcus Ericsson. Revenu en 13ème position « Ice-Man » gagne une autre place lorsque son compatriote Valtteri Bottas ouvre la valse des changements de pneus au 9ème passage. Solide leader, Rosberg compte 1,6 secondes sur l’autre flèche d’argent d’Hamilton six tours plus tard quand dans le même temps les Red Bull de Kvyat et Ricciardo naviguent à près de dix secondes de l’homme de tête.

Bottas- Räikkönen acte II

Obligé de se décaler dans les lignes droites afin de refroidir les freins de sa W06,  le triple champion du monde ne parvient pas à se rapprocher suffisamment de la Mercedes flanquée du numéro 6 pour tenter une offensive et se contente de rester à portée de tir de son voisin de garage tout le premier relais. Remonté en 11ème place après s’être défait de Jenson Button la boucle précédente, Vettel commet une faute dans les esses et part en tête à queue, perdant quatre positions dans l’opération. Clairement pas dans un bon jour, « baby-schumi » enchaîne sur une autre bévue le tour suivant en arrivant trop large dans l’entrée du stadium. Les malheurs de la Scuderia ne se bornant pas au seul Vettel, l’autre monoplace rouge de Räikkönen va voir sa course prendre fin prématurément lorsque le deuxième Finlandais du plateau Bottas l’attaque dans le 22ème passage.

Encore remonté contre le natif d’Espoo pour son dépassement kamikaze de Sotchi, le pilote Williams insiste à l’extérieur du virage 4 et accroche la Ferrari, cassant la suspension arrière droite du champion du monde 2007. Désormais débarrassé de la menace de son compatriote, le protégé de Toto Wolf peut alors amorcer son retour sur le Red Bull de Kvyat. Devant, les deux Mercedes de Rosberg et d’Hamilton ont tranquillement opéré leurs changements de gommes à deux tours d’intervalle  et se payent même le luxe de s’arrêter une deuxième fois à leur box au plus grand étonnement d’un Hamilton pas vraiment convaincu de la stratégie employée par son équipe. Bien que rechignant à stopper une deuxième fois à son stand, le Britannique s’exécute finalement dans la 48ème boucle, redonnant à Rosberg un leadership que l’Allemand n’aura abandonné à son coéquipier l’espace de quatre petits tours.

Kvyat victime de la safety-car

Alors que la fin du Grand Prix s’annonce tout aussi ennuyante que ses deux premiers tiers, Vettel va pimenter les quinze derniers tours en se manquant une nouvelle fois dans les esses au 52ème passage, fracassant cette fois sa SF15-T contre les barrières tecpro. La course neutralisée derrière la voiture de sécurité, tous les pilotes, hormis les deux Mercedes et la Force India de Sergio Perez, en profitent pour repasser par la case stand. Si le tout frais triple champion du monde Hamilton ne tire pas parti de la relance au 58ème tour pour menacer le leader Rosberg, Bottas profite de la supériorité de sa Williams en vitesse de pointe pour déloger Kvyat de la troisième place et priver le Russe du 2ème podium de sa carrière. « Je suis dégouté, confie Daniil. La voiture de sécurité m’a coûté le podium. Je ne sais pas ce que cela donnait pour Bottas, mais je gérais tranquillement mon avance avant l’entrée de la safety-car. Nous méritions de terminer sur le podium aujourd’hui, cependant nous n’avions pas leur vitesse de pointe en ligne droite. Ils ont donc pu facilement nous dépasser au restart. C’est dommage. »

Éliminé de la course au titre depuis Austin, Nico Rosberg met fin à son longue période de disette et renoue avec un succès qui le fuyait depuis le Grand Prix d’Autriche. Premier vainqueur sur l’Autodrome Hermanos Rodriguez depuis Nigel Mansell en 1992, l’Allemand empoche sa quatrième victoire de la saison et se relance psychologiquement après trois revers consécutifs. De retour à la deuxième place du championnat à la faveur de l’abandon de son rival Sebastian Vettel, le natif de Wiesbaden prend une sérieuse option dans la lutte au titre honorifique de vice-champion du monde 2015 avant d’aborder deux derniers rendez-vous déjà cruciaux dans l’optique de sa saison 2016.

Andrea Noviello

Bottas course Mexique 2015
Vainqueur de son duel avec Raikkonen, Valtteri Bottas arrache une belle 3ème place au Mexique.
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