Cinq jours après une présentation old-school pour exhiber ses nouvelles couleurs, Red Bull a dévoilé sa dernière création la RB12. Inspirée de sa devancière, la dernière née des ateliers de Milton Keynes a pour mission de replacer l’écurie autrichienne parmi les prétendantes à la victoire.
Jamais la dernière quand il est question de bousculer l’univers trop souvent sclérosé de la Formule 1, Red Bull s’est de nouveau amusée à bouleverser les codes cette année en scindant sa présentation en deux parties, mais surtout en relançant une tradition que les fans de la catégorie reine croyaient définitivement tombée aux oubliettes depuis la banalisation des lancements sur le net. Les passionnés ont ainsi pu découvrir la nouvelle livrée de l’écurie autrichienne, très réussie soit dit en passant, avant même de pouvoir contempler cinq jours plus tard la dernière création des ateliers de Milton Keynes. Toujours aussi habile en matière de communication, le team quadruple champion du monde compte également retrouver de son éclat en piste à l’occasion de ce championnat 2016.
« Je souhaite que nous progressons par rapport à l’an dernier, révèle le directeur Christian Horner. La confirmation tardive de l’identité de notre motoriste n’a évidemment pas facilité les choses, mais l’équipe a fourni un travail exceptionnel pour combler cet handicap pendant l’hiver. Nous avons pris des risques jusqu’au bout. Je suis sûr que dès que le moteur aura retrouvé de la performance, nous pourrons créer la surprise. » Dévoilée sur le circuit de Catalunya en prélude des premiers essais hivernaux, la RB12 s’inscrit de la droite lignée de sa devancière tout en adoptant quelques caractéristiques qui lui sont propres.
Prime à l’efficacité
Première singularité : les suspensions avant abandonnent leur dessin classique pour prendre la forme d’un diapason à l’instar de la solution lancée par Mercedes en 2014. Autre similitude avec la firme à l’étoile, les biellettes de direction sont placées au-dessus du bras inférieur de suspension, permettant ainsi d’abaisser le centre de gravité tout en dégageant le flux d’air en direction des pontons. Toujours aussi attentifs aux détails, les ingénieurs du team autrichien se sont également inspirés du « batwing » des champions du monde en titre puisque la dernière création des usines de Milton Keynes arbore une attache reliant le cockpit au petit aileron destiné à orienter le flux d’air vers les pontons.
Autant impliqué que l’an dernier dans l’élaboration de la nouvelle monoplace autrichienne, le semi-retraité Adrian Newey a surtout veillé à ne pas réitérer les erreurs commises à la même époque en 2015 faute de pouvoir faire pleinement parler son génie créatif. « Avec la stabilité actuelle dans les règlements, il est difficile de faire la différence et d’exploiter un domaine en particulier, concède le directeur technique. Nous avons essayé de rendre la voiture la plus efficace possible dans tous les secteurs afin que le tout soit harmonieux. Je pense que nous avons réussi à construire sur les leçons du passé et les indications du simulateur nous font croire que le châssis est très bon. »
« Une victoire ce serait déjà très bien »
Longtemps dans l’indécision quant à la motorisation de la RB12, les ingénieurs de l’écurie autrichienne ont dû se résoudre à quelques concessions sur l’arrière de la monoplace ce qui ne les pourtant pas empêcher d’innover. Ainsi à l’inverse de leur fournisseur moteur Renault, bien que le V6 français soit rebadgé Tag Heuer sur les flancs de l’auto au taureau, Red Bull adopte une triple sortie d’échappement. De nouveau très inclinée vers l’avant, histoire de faire transiter le maximum d’air sous le fond plat, la dernière née des ateliers de Milton Keynes mise plus que jamais sur un appui aérodynamique maximal afin de contrebalancer les faiblesses de son groupe propulseur.
Si la marque au losange a enregistré de nets progrès pendant l’hiver, on parle d’un gain de six dixièmes au tour, elle ne devrait néanmoins pas pouvoir rivaliser dans l’immédiat avec la référence Mercedes. Partis de ce postulat, les ingénieurs de Red Bull ont flirté dangereusement avec les limites au point de demander à leur pilote phare Daniel Ricciardo de perdre cinq kilos avant la reprise. Pas forcément très enthousiaste face à cette requête, celui qui officiera toujours aux côtés de Daniil Kvyat a accepté avec comme seule ambition de renouer avec le succès. « Je souhaite remporter au moins un Grand Prix d’ici la fin de la saison, clame l’Australien. J’adorerais prétendre à plus, mais il faut aussi savoir se montrer réaliste. L’an dernier nous n’avons obtenu que deux podiums, donc une victoire ce serait déjà très bien. »
Andrea Noviello
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