Lewis Hamilton
Totalement absent il y a deux semaines à Bakou, Lewis Hamilton a une nouvelle fois renversé la tendance en champion sur le Red Bull Ring. Nettement dominé par son coéquipier le vendredi, il confessera après coup s’être un peu perdu dans les réglages de sa W07, le Britannique n’est pas beaucoup mieux rentré dans sa journée de samedi. Victime d’une sérieuse surchauffe de ses pneus en libres 3, le natif de Stevenage a en revanche merveilleusement su profiter des conditions changeantes en qualification pour tirer son épingle du jeu et signer sa cinquième pole position en 2016. Idéalement parti depuis sa position de pointe, le pilote Mercedes domine facilement la première partie de la course, bien aidé il est vrai par le bouchon Button, mais va tout perdre à cause d’un premier arrêt au stand trop tardif. En repoussant au maximum son pit-stop afin de se prémunir de l’arrivée éventuelle de la pluie, le fils d’Anthony abandonne les rênes du Grand Prix à son rival Rosberg au 21ème passage. Heureusement pour lui, l’intervention de la voiture de sécurité six tours plus tard suite à l’explosion du pneu de Vettel et un choix stratégique plus judicieux, l’Anglais rechaussant les tendres lors de son deuxième arrêt dans la 54ème boucle, le replacent dans le sillage de son voisin de garage en vue de l’arrivée. Après s’être défait de la Red Bull de Verstappen, le fer de lance de la firme à l’étoile parvient à subtiliser la tête à Rosberg dans le dernier tour, non sans un nouvel accrochage entre les deux hommes. Vainqueur logique d’une course qui n’aurait jamais dû lui échapper, Hamilton empoche en Autriche son dixième hat-trick en F1 et se replace à onze longueurs de son ennemi juré au championnat. Un guerrier.
Max Verstappen
Devancé par Ricciardo en Azerbaïdjan pour la deuxième fois seulement depuis le début de leur cohabitation, Max Verstappen n’a pas tardé à régir sur le tracé de son employeur Red Bull. Premier pilote à baptiser les nouvelles « saucisses » apposées par la FIA dans plusieurs virages du tracé, le Néerlandais s’est montré nettement moins convaincant qu’à l’accoutumée dans l’exercice du tour chronométré, décrochant un très moyen neuvième chrono à plus d’1,2 seconde du temps réalisé par son coéquipier. Auteur d’un assez bon envol qui lui permet d’éliminer d’entrée la Williams de Bottas, le protégé d’Helmut Marko doit en revanche s’incliner dès le premier tour face à la Mercedes de Rosberg. Clairement plus véloce que Ricciardo en début de course, le fils de Jos prend la 6ème place à l’Australien une boucle plus tard. Parti en gommes super tendres afin de tenter d’effectuer un long premier relais, le Batave marque pourtant son unique pit-stop à l’entame du 16ème passage. Chaussé de pneus tendres, le jeune prodigue ressort dans l’aileron arrière de Rosberg. Pas en mesure de suivre la cadence imprimée par le vice-champion du monde 2015, le pilote Red Bull s’évertue à bien gérer la dégradation de ses enveloppes, une tâche à laquelle il s’acquitte avec brio. Propulsé en tête par le double arrêt des Mercedes à quinze boucles de l’arrivée, le champion du monde 2013 de karting cède logiquement aux deux flèches d’argent et se dirige tranquillement vers la troisième place quand le nouvel accrochage entre Hamilton et Rosberg lui offre sur un plateau une seconde place inespérée. Encore une fois sidérant de maturité, Verstappen rafle le deuxième podium de sa carrière et assoit un peu plus sa place dans l’écurie mère de la marque au taureau. Bluffant.
Jenson Button
L’incertitude planant autour de son avenir chez McLaren semble décidemment bien réussir au vétéran du paddock. Passé à deux doigts d’inscrire de nouveaux points lors du dernier Grand Prix d’Europe, Jenson Button n’a cette fois-ci pas laissé passer l’occasion en Autriche. Toujours aussi redoutable dans des conditions mixtes, le champion du monde 2009 s’est offert le 5ème chrono des qualifications au nez et à la barbe de Räikkönen ou des deux Red Bull. Propulsé sur la troisième place de la grille à la faveur des pénalités infligées à Rosberg et Vettel, le Britannique profite de l’envol manqué d’Hulkenberg devant lui pour virer derrière Hamilton au premier virage. Capable de maintenir les gros bras derrière lui six tours durant, le natif de Frome stoppe une première fois à son box dès le 9ème passage. Reparti en tendres à la 16ème position, l’Anglais se fraye tant bien que mal un chemin dans le peloton, mais va longtemps buter sur la Sauber de Nasr. Handicapé par la faiblesse de son moteur Honda en ligne droite, le pilote McLaren doit utiliser toutes les ficelles du métier pour se débarrasser du très coriace brésilien au 39ème tour. Repassé entre temps monter des pneus tendres neufs, il grimpe à la sixième place après l’arrêt de Bottas et ne la quittera plus jusqu’au drapeau à damier. Magistral d’un bout à l’autre du week-end, Button inscrit huit nouveaux points qui le replacent à seulement cinq unités de son coéquipier Alonso au classement pilote. Mieux, il envoie un sérieux message à tous les patrons d’écuries qui le voyait déjà partir à la retraite à la fin de sa dix-septième saison au plus haut niveau du sport automobile. Inoxydable.
Pascal Wehrlein
Promis à un grand avenir en Formule 1 selon les dires de Toto Wolff, Pascal Wehrlein a confirmé en Autriche ce que tout le paddock présentait depuis ses débuts en Australie. L’espoir de Mercedes fait bien partie de cette graine de pilote pas tout à fait comme les autres. Époustouflant en qualification, il signe un incroyable 12ème chrono devant Grosjean, Alonso, Sainz et Perez excusez du peu, le pilote Manor ne gagne aucune place au départ, mais parvient à contenir le Français derrière lui. Capable de maintenir à distance la McLaren du double champion du monde espagnol pendant tout le premier relais, le natif de Sigmaringen grimpe jusqu’à la 6ème position avant de rentrer à son box chausser des pneus ultra tendres neufs au 14ème tour. Rejeté dans les bas fonds, le champion en titre de DTM stagne depuis un long moment à la 17ème place lorsque le leader Vettel subit l’explosion de son pneu arrière gauche. Sautant sur l’occasion, le protégé de la firme à l’étoile anticipe son deuxième arrêt et passe aux gommes tendres au 24ème passage. Bon dernier à sa sortie des box, le pilote germanique reste coincé pendant seize boucles derrière son coéquipier Haryanto avant de finalement trouver l’ouverture au 46ème tour. Galvanisé par ce dépassement, il remonte au 12ème rang à la faveur de sa stratégie agressive et du nouveau passage par les box de ses adversaires. Propulsé en 11ème position par l’abandon d’Alonso, il grimpe encore d’une place dans le tout dernier tour de course après la sortie de piste de la Force India de Perez. Non content d’inscrire le premier point de sa carrière en Formule 1, Wehrlein offre à son écurie la dixième place du championnat constructeur au détriment de Sauber. Une performance grandiose.
Andrea Noviello
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