Sacha Fenestraz : « Répéter ce genre de performance plus régulièrement » (1/2)

Sacha Fenestraz ePrix Monaco interview
Sacha Fenestraz estime devoir retrouver la confiance pour de nouveau réussir à bien performer en qualification.
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Moins performant qu’espéré en première partie de saison, Sacha Fenestraz compte s’appuyer sur les progrès effectués depuis Misano pour retrouver de l’allant en Formule E.

L’an dernier, il s’était montré plutôt surprenant pour ses grands débuts dans le championnat de monoplaces 100% électriques. Capable de plusieurs coups d’éclat en qualification (Cape Town, Monaco, Portland, Rome. Ndlr), Sacha Fenestraz n’avait certes pas toujours affiché la même aisance en course (ses quatrièmes places de Monaco et de Jakarta restent ses meilleurs résultats en FE à ce jour. Ndlr), mais n’en avait pas moins positivement surpris les habitués d’une discipline rarement docile avec les débutants. Seizième du championnat à égalité de points (32) avec le champion 2017 Lucas Di Grassi, le pilote Nissan abordait sa deuxième saison complète de Formule E avec non seulement l’ambition de prolonger la belle impression laissée en 2023, mais aussi de combler le retard qui le séparait des meilleurs spécialistes de la série survoltée. Rapidement éclipsé par les superbes prestations de son nouvel équipier Oliver Rowland, le franco-argentin a dû patienter jusqu’au deuxième rendez-vous de Misano (Émilie-Romagne. Ndlr) pour enfin retrouver la lumière et signer son premier top cinq dans cette difficile entame de saison 2024. De nouveau dans les points à Monaco (il termine huitième dans les rues de la Principauté. Ndlr) après avoir encore une fois dû surmonter une décevante séance qualificative, le natif d’Annecy a pris le temps de se poser quelques minutes avec Warm-up F1 pour évoquer une première moitié de championnat pas franchement conforme à ses attentes.

Après huit courses disputées en 2024, vous occupez la douzième place du classement pilotes avec 24 points récoltés jusque-là. Quel bilan dressez-vous de cette première moitié de saison ?

Le début de saison a été un peu compliqué. On n’a pas obtenu les résultats auxquels on s’attendait. Alors bien sûr Oliver (Rowland) a, de son côté, réalisé des performances incroyables, mais il a quand même beaucoup plus d’expérience de la voiture et de la Formule E que moi. On a, toutefois, franchi une étape depuis Misano (Émilie-Romagne. Ndlr). On a pas mal progressé en course. Maintenant, il nous en manque encore un peu en qualification. L’an dernier, on était très fort dans cet exercice. On va continuer à travailler pour corriger le tir dans les prochaines semaines.

Vous avez dû patienter jusqu’au troisième rendez-vous de l’année à Diriyah (Arabie Saoudite. Ndlr) pour enfin débloquer votre compteur de points cette saison. Que vous a-t-il manqué lors des manches précédentes pour convertir votre potentiel en top dix ?

(Il souffle. Ndlr) Pour performer en Formule E, il faut réussir à tout mettre parfaitement ensemble. On doit tout maximiser : les qualifications, la course … Et ce n’est vraiment pas facile à faire ! Oliver (Rowland) y arrive mieux depuis le début de saison grâce à son expérience. Cela l’aide beaucoup à réaliser le week-end parfait ou presque parfait. Son grand vécu de la discipline lui permet de bien mettre tout bout à bout. Or, c’est principalement ce qu’il me manque aujourd’hui. Misano a déjà été un step positif. On a progressé. Maintenant, il faut continuer de travailler pour parvenir à tout mettre ensemble lors des prochains week-ends de course.

Ce deuxième rendez-vous de Diriyah, parlons-en justement. Contrairement à la veille où vous aviez manqué vos qualifications (15ème temps. Ndlr) avant de rapidement abandonner en course, vous êtes cette fois parvenus à tout mettre bout à bout pour empocher les huit points d’une belle sixième place. Comment expliquez-vous une telle disparité entre vos deux performances saoudiennes ?

On a beaucoup appris d’une journée à l’autre. Le vendredi, on a opté pour des réglages très différents de ceux utilisés sur la voiture la saison dernière. Or, il s’est avéré que l’on n’était pas du tout performant. Les deux autos étaient assez loin donc on s’est demandé ce qu’il pouvait bien se passer. Il fallait trouver un moyen pour au moins renouer avec la performance de l’an dernier. On a donc choisi de revenir un peu sur les bases de la saison passée et ce faisant la performance s’est nettement améliorée.

Cette sixième position de Diriyah s’est, hélas, suivie de deux résultats blancs au Brésil (11e) et au Japon (11e). Partiez-vous de trop loin à Sao Paulo et à Tokyo pour espérer terminer dans la zone des points ?

Complètement. Comme je l’ai évoqué tout à l’heure, mes qualifications n’ont pas été géniales depuis le début de l’année. J’ai toujours un peu plus galéré dans cet exercice. La saison dernière, on était très fort en qualification. Que ce soit à Cape Town (1e), à Monaco (2e) ou bien à d’autres occasions, on s’est montré très performant dans l’exercice de la vitesse pure. Le revers de la médaille c’est que l’on perdait pas mal de performance en course. Alors bien évidemment, je n’avais pas beaucoup d’expérience en Formule E. Et c’est ce qui explique qu’en course je souffrais toujours un peu plus. Cette année, on a beaucoup travaillé la course et la gestion de l’énergie. En revanche, je dois essayer de retrouver la confiance en qualification pour rééditer mes performances de l’an dernier.

« Cette année, on a le package pour peut-être pas gagner toutes les courses, mais au moins pour jouer devant quand on connaît de bons week-ends. Le savoir donne évidemment beaucoup de confiance en tant que pilote »  

Contrairement à la saison passée où vous aviez atteint à sept reprises la phase des duels, vous n’êtes sortis qu’une seule fois de votre groupe de qualification cette année lors du deuxième rendez-vous de Diriyah. À quoi imputez-vous vos difficultés du moment dans l’exercice de la vitesse pure ?

Je pense que c’est principalement une question d’état d’esprit. Cette saison, je me suis peut-être un peu trop focalisé sur l’amélioration des courses et de la gestion d’énergie. J’ai un peu oublié les bases : monter dans la voiture et piloter. Je me suis, également, sans doute un peu trop pris la tête à vouloir tout améliorer et j’ai très certainement un peu délaissé les qualifications. Ce fut mon erreur. Comme je le disais tout à l’heure, je dois simplement retrouver les bases. Et les résultats reviendront naturellement en qualification.

L’ePrix de Sao Paulo a été marqué par la première victoire d’une Nissan e-4ORCE 04 aux mains de Sam Bird. En quoi ce premier succès de la nouvelle voiture, bien qu’il soit le fait de l’écurie McLaren, était-il important pour le team Nissan ?

Il l’est, car il démontre tout simplement que l’on possède le package nécessaire pour gagner. On l’a vu à Sao Paulo avec Sam (Bird). On l’a, également, vu avec Oliver (Rowland) à Misano. Cette année, on a le package pour peut-être pas gagner toutes les courses, mais au moins pour jouer devant quand on connaît de bons week-ends. Le savoir donne évidemment beaucoup de confiance en tant que pilote. Non seulement cela rassure, mais cela incite aussi encore plus à tout maximiser pour essayer de grimper soi-même sur le podium.

Selon les dires de votre patron Tommaso Volpe, vous avez sans doute réalisé votre plus belle course de la saison à Tokyo en remontant neuf places sur un circuit où dépasser n’est clairement pas chose aisée. Avez-vous le sentiment d’avoir franchi un cap supplémentaire au Japon ?

Absolument. Si on compare à l’année dernière, j’ai clairement fait un pas en avant cette saison notamment au niveau de la gestion d’énergie. Je me suis amélioré dans de nombreux domaines comme on a pu s’en rendre compte à plusieurs occasions. Je ne suis pas mauvais en énergie et il m’est souvent arrivé de remonter pas mal de places en course. À Misano, je termine cinquième alors que j’étais pratiquement dernier à un moment donné. Encore une fois, je pense que l’on a franchi un gros step cette saison en termes de gestion d’énergie et ça c’est un point très positif.

À Misano, vous avez renoué avec la zone des points en course en scorant le samedi (9e) comme le dimanche (5e) malgré des performances encore très moyennes en qualification. Qu’avez-vous mieux réussi en terre italienne ?

Ce dont l’on vient de parler : la gestion de l’énergie. J’ai travaillé très dur pour m’améliorer dans ce domaine et je crois que mon travail commence à porter ses fruits cette saison. À Misano, cela m’a beaucoup aidé. Je dois, désormais, me concentrer sur l’amélioration de mes performances en qualification.

Propos recueillis par Andrea Noviello

ePrix Monaco 2024 Sacha Fenestraz port
Le pilote Nissan considère avoir franchi un vrai cap cette saison en termes de gestion d’énergie.
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