Adelaïde 1994 : un premier titre dans la polémique

Schumacher Hill Adelaide 1994
Leader pendant 35 tours, Michael Schumacher va partir à la faute avant d'accrocher son rival Hill.
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Arrivé en Australie avec un seul point d’avance sur son rival Hill, Michael Schumacher craque sous la pression du Britannique dans le 35ème tour de course. Revenu en piste après avoir frappé le mur de béton, l’Allemand accroche grossièrement le pilote Williams et coiffe dans la controverse son premier titre de champion du monde.

Cantonné à un simple rang de spectateurs pendant les Grand Prix d’Italie et de Portugal, Michael Schumacher met à profit cette période hors des circuits pour s’astreindre à une préparation physique très intensive. Pendant que son rival dans la course au titre Damon Hill aligne deux victoires consécutives à Monza et à Estoril, recollant ainsi à une longueur de l’Allemand au championnat, le pilote Benetton s’offre huit heures de sport quotidien dans les montagnes suisses. Le dessein du natif d’Hürt-Hermülheim est clair : revenir au sommet de sa forme avant d’affronter la dernière ligne droite de cette éreintante saison 1994. Les efforts consentis par le protégé de Willi Weber pendant sa suspension payent puisqu’il signe un retour fracassant à l’occasion du Grand Prix d’Europe. Pole position, victoire : « Schumi » montre à ses détracteurs que sa sanction ne l’a en rien perturbé. Bien au contraire.

Encore souverain dans l’exercice du tour chronométré à Suzuka, l’enfant prodigue de Kerpen va en revanche buter sur un Hill particulièrement pugnace le jour de la course. Malgré des conditions apocalyptiques où il a toujours excellé, le poulain de Flavio Briatore doit s’incliner devant la supériorité de son adversaire direct au championnat. Alors qu’il a possédé un moment plus de 30 points d’avance sur le Britannique, le pilote de 25 ans débarque à Adelaïde fort d’une seule unité de marge. Étrangement fébrile lors de son arrivée en Australie, Schumacher enregistre le plus gros crash de sa jeune carrière en F1 lors de la séance qualificative du vendredi. Sorti indemne de l’épave de sa B194, l’Allemand recouvre un semblant de sérénité le lendemain en s’octroyant le deuxième chrono des qualifications derrière la Williams de Nigel Mansell, mais devant celle de son rival Hill.

Un geste répréhensible

Auteur d’un envol impeccable, l’enfant prodigue de Kerpen chipe immédiatement les commandes du Grand Prix au champion du monde 1992 et boucle le premier tour de course devant son adversaire au championnat. Pas en mesure de se détacher de la Williams du fils de Graham, « Schumi » stoppe en même temps que le Britannique au 17ème passage sans perdre les rênes de la course. Empêtré dans un trafic tenace à sa sortie des box, le protégé de Willi Weber parvient à se dépatouiller de retardataires pas toujours très attentifs avec brio, mais sans réussir toutefois à distancer Hill. Se sentant clairement capable de ramarrer la B194 du natif d’Hürt-Hermülheim, l’Anglais hausse encore le rythme dans l’optique de faire craquer le leader du championnat. Le stratagème de l’ancien pilote Brabham fonctionne à merveille. Le poulain de Flavio Briatore part à la faute dans la 35ème boucle et s’en va percuter le muret en béton au niveau du virage 4.

Suffisamment sérieux pour causer des dégâts irréversibles sur sa Benetton, le choc avec le mur n’empêche pourtant pas le pilote germanique de poursuivre sa route. Rentré en piste sous le nez de la Williams, l’Allemand sait toutefois que ses chances de titre sont désormais fortement compromises. Sauf incident mécanique, la victoire ne semble plus pouvoir échapper à son adversaire. Pas disposé à laisser filer une couronne mondiale qu’il juge sienne, le pilote Benetton se sert de l’attaque du Britannique dans le virage suivant pour accrocher la Williams d’un coup de volant sec. Envoyée dans les airs, la B194 retombe lourdement sur le sol avant de terminer sa course contre un mur de pneus. Rentré à faible allure dans la voie des stands, Hill renonce une boucle plus tard, suspension avant-gauche pliée. Averti de l’abandon de l’Anglais par un commissaire, Schumacher peut alors savourer son triomphe. Il devient à 25 ans le premier Allemand champion du monde de F1.

Andrea Noviello

Michael Schumacher Australie 1994
Schumacher devient à 25 ans 10 mois et 10 jours le deuxième plus jeune champion de l’histoire.
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