Aïda 1995 : la combinaison gagnante

Michael Schumacher Aida 1995
Impérial à Aida, Michael Schumacher décroche sa huitième victoire de la saison 1995.
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Tombé au cinquième rang après avoir été bousculé par Hill au départ, Michael Schumacher va offrir une véritable leçon de stratégie à ses adversaires lors du Grand Prix du Pacifique 1995. En exécutant à merveille le plan à trois arrêts de son malicieux mentor Ross Brawn, l’Allemand décroche sa huitième victoire de la saison et devient le plus jeune double champion du monde de l’histoire.

Épinglé par les puristes pour son comportement quelque peu cavalier vis-à-vis de Damon Hill en Belgique, Michael Schumacher a renversé une bonne partie de l’opinion en se fendant d’un nouvel exploit de taille sur ses terres lors du dernier Grand Prix d’Europe. Merveilleux de panache au Nürburgring, l’Allemand a, de surcroît, renforcé sa position d’homme fort du championnat. Avec désormais 27 points d’avance sur son unique rival dans la course au titre Hill à trois courses de la fin, le poulain de Flavio Briatore peut sereinement aborder la première étape de la tournée japonaise au Pacifique. Vainqueur sur ce même circuit d’Aïda la saison passée, le pilote de 26 ans bénéficie d’une suspension revue et d’un nouvel aileron avant sur sa B195. Des nouveautés censées offrir une meilleure motricité en sortie de virages sur un tracé réputé difficile avec les gommes.

Visiblement satisfait des modifications apportées à sa Benetton, le petit protégé de Willi Weber n’en reste pas moins conscient de la supériorité des Williams en qualification. Au lieu de vainement tenter de rivaliser avec les intouchables FW17 sur un tour chrono, le natif d’Hürt-Hermülheim met à profit la séance qualificative pour peaufiner ses réglages en vue de la course. Outre son précieux travail de mise au point, le champion du monde 1994 a également veillé à préserver plusieurs trains de pneus neufs. Une donnée qui va avoir son importance d’autant que du côté de chez Williams, Hill et son coéquipier David Coulthard en ont usé plusieurs pour verrouiller une troisième fois consécutivement la première ligne de la grille. Placé en embuscade juste derrière les hommes de Sir Frank, l’enfant prodigue de Kerpen exécute un bon départ et tente immédiatement de subtiliser la deuxième position à Hill. Peine perdue.

Une stratégie aux petits oignons

Bien décidé à rendre la monnaie de sa pièce au « petit Mozart de la F1 », le fils de Graham écarte volontairement sa trajectoire dans le premier virage, obligeant « Schumi » à rouler dans le sable. Grandes bénéficiaires de cette passe d’armes musclée, les Ferrari de Jean Alesi et de Gerhard Berger en profitent pour respectivement passer devant la Williams et la Benetton. Venu à bout de l’Autrichien dans le 5ème tour, le poulain de Flavio Briatore s’attaque ensuite à son rival Hill. Sans grand succès. Inhabituellement coriace dans son face-à-face, le Britannique annihile toutes tentatives de dépassement du pilote Benetton au prix d’une défense virile. Conscient que seule la stratégie peut désormais lui permettre de prendre le meilleur sur l’Anglais et sur Alesi, le champion en titre calque son premier pit-stop sur celui de ses adversaires au 18ème passage. Monstrueux d’efficacité, les mécaniciens Benetton relâchent le natif d’Hürt-Hermülheim avant ses rivaux. Une prouesse.

Ressorti sous le nez de la Jordan d’Eddie Irvine, le petit protégé de Willi Weber a dorénavant tout le loisir de s’attaquer au leader de la course Coulthard. Mettant en application les recommandations de son mentor Ross Brawn, l’Allemand accumule les records du tour les uns derrière les autres. Après un second arrêt express au 37ème tour, l’enfant prodigue de Kerpen reprend son récital de manière encore plus éclatante. Régulièrement deux secondes au tour plus vite que Coulthard, « le petit Mozart de la F1 » se bâtit une substantielle avance de 21 secondes avant son ultime passage par les stands dans la 60ème boucle. Incapable de se dépatouiller du trafic, l’Écossais voit la Benetton frappée du numéro un lui ravir la tête du Grand Prix. La messe est dite. Malgré une petite frayeur dans le dernier tour à cause d’une boîte de vitesse sur le point de rendre l’âme, Schumacher empoche un huitième succès synonyme de sacre. Il rejoint au palmarès les légendes Ascari, Clark, Hill ou encore Fittipaldi.

Andrea Noviello

Michael Schumacher Pacific 1995
Parfait relais de Brawn en piste, Schumacher a encore fait la différence grâce une stratégie parfaite.
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