Crédité d’une deuxième entrée dans les points une semaine plus tôt à Estoril, Michael Schumacher prend définitivement le pouvoir chez Benetton à l’occasion du Grand Prix d’Espagne. Magistral 5ème chrono des qualifications, l’Allemand arrache en course la 6ème place sur le tout nouveau circuit de Catalunya après avoir une fois encore surclassé son coéquipier Nelson Piquet.
Vainqueur surprise de sa toute première confrontation avec le triple champion du monde Nelson Piquet dès son arrivée chez Benetton en Italie, Michael Schumacher n’a en revanche rien pu faire contre l’expérimenté brésilien lors de l’épreuve suivante disputée sur le tracé d’Estoril. Bien que de nouveau plus véloce dans l’exercice du tour chronométré, l’Allemand a subi en course la domination du Carioca, échouant quelques secondes derrière le vétéran du plateau à la 6ème position. Pourtant, le jeune loup aux dents longues n’est pas du genre à s’avouer si facilement vaincu. Fort de ses deux entrées consécutives dans les points, « Schumi » compte profiter du Grand Prix d’Espagne pour définitivement asseoir sa suprématie au sein du team dirigé par Flavio Briatore.
Placé à égalité avec son voisin de garage, tout le monde découvrant le flambant neuf tracé de Catalunya, le protégé de Willi Weber prend sereinement ses marques en essais libres tout en affichant d’emblée un rythme très élevé. Conforté par ses bonnes premières séances, le natif d’Hürt-Hermülheim aborde les qualifications en pleine confiance. Le résultat sera sans appel. Virevoltant sur le technique et sélectif circuit barcelonais, le débutant décroche un sensationnel 5ème temps derrière les intouchables McLaren et Williams. Non content de devancer à la régulière les deux Ferrari, l’ancien pilote Mercedes en Endurance colle près d’une seconde au natif de Rio de Janeiro, reléguant l’homme aux 201 Grand Prix cinq places derrière lui sur la grille.
Jamais deux sans trois
Auteur d’un bon envol, le jeune prodigue efface Riccardo Patrese dès l’extinction des feux avant de se débarrasser de l’autre Williams de Nigel Mansell dans le virage Seat. Très en verve dans ce premier tour, bien aidé il est vrai par la supériorité de ses pneumatiques Pirelli dans ces conditions de piste humide, le pilote Benetton ramarre la McLaren d’Ayrton Senna et tente, sans succès, de prendre le meilleur sur le Brésilien. Dépossédé une boucle plus tard de sa 3ème place par Nigel Mansell dans la courbe Banc Sabadell, Schumacher baisse subitement de rythme à mesure de l’assèchement de la piste. Contraint de réagir sous peine de définitivement perdre pied, l’espoir allemand choisit de stopper monter les pneus secs à l’entame du 7ème passage. Un choix qui s’avèrera judicieux.
Retombé au 13ème rang, la nouvelle pépite du paddock remonte un à un ses adversaires au point d’émerger en 3ème position six boucles plus tard. Piégé par le retour de la pluie alors qu’il venait de rattraper le duo de tête composé de Gerhard Berger et de Nigel Mansell, le rookie chute en 6ème place, mais va de nouveau s’arrêter à son box au moment le plus opportun. Ressorti 8ème de son deuxième changement de gommes, l’Allemand tire profit de l’abandon de Berger et décroche non sans brio une seconde 6ème position d’affilée après Estoril, loin devant son coéquipier Piquet décevant 11ème sous le drapeau à damier. Cette fois plus de doutes : Schumacher a bel et bien pris l’ascendant sur le Brésilien et s’impose comme le nouveau patron dans l’écurie Benetton.
Andrea Noviello
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