Magny-Cours 1996 : un été en enfer

Michael Schumacher France 1996
Michael Schumacher enlève à Magny-Cours sa deuxième pole position de la saison.
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Crédité d’une pole position inattendue en qualification, Michael Schumacher n’aura même pas l’occasion de défendre ses chances lors du Grand Prix de France 1996. Trahi par son moteur dès le tour de formation, l’Allemand enregistre son deuxième abandon en deux courses et perd définitivement le contact au championnat.

Gonflé à bloc par sa somptueuse victoire espagnole, Michael Schumacher aborde avec un appétit non feint la suite de cet exercice 1996. Si la confortable avance de Damon Hill au championnat (27 points à l’avantage du Britannique) et la très nette supériorité de la FW18 obligent le double champion du monde à conserver des ambitions mesurées, les progrès effectués par la Scuderia depuis l’ouverture de la saison laissent à penser que l’Allemand sera bien plus qu’un simple trouble-fête à l’avenir. Attendu depuis de longues semaines à Maranello, le nouvel aileron avant haut-perché effectue enfin son apparition au Canada. Ce sera pourtant la seule bonne nouvelle de ce week-end montréalais du côté des rouges. Dans l’impossibilité de démarrer au moment de s’élancer pour son tour de formation, la faute à un problème de pression d’essence, le protégé de Willi Weber va voir son Grand Prix écourté à la suite d’une rupture de l’arbre de transmission de sa F310.

Trahi par sa mécanique pour la première fois depuis près de deux mois, « Schumi » ignore alors qu’il vient d’entamer l’une des séries les plus noires de sa carrière en F1. Déterminé à rebondir sur un tracé de Magny-Cours où il reste sur deux succès magistraux, l’enfant prodigue de Kerpen éprouve toutefois quelques difficultés à cerner le comportement d’une monoplace qu’il juge tout bonnement imprévisible lors des essais libres. Privé de certitudes, le pilote Ferrari s’oriente vers de nouveaux réglages avant d’aborder une séance qualificative à priori promise aux indétrônables Williams-Renault. Un choix judicieux. Alors qu’il n’avait jusque-là jamais été à la fête du week-end, l’ancien poulain de Flavio Briatore retrouve subitement une machine répondant à ses attentes. Il en fera un parfait usage. Au terme d’une seconde tentative limpide, le « petit Mozart de la F1 » rafle la pole position, bien aidé il est vrai par l’erreur de Damon Hill dans la dernière chicane.

Une pole position sujette à polémique

Agréablement surpris par le regain de performance de sa F310, le pilote de 27 ans ne va hélas pas avoir le temps de savourer bien longtemps son nouveau coup d’éclat dans l’exercice du tour chronométré. Contrairement à l’épisode monégasque, le champion du monde 1995 n’est ici pas directement en cause puisque la polémique porte sur l’une des ailettes de la Ferrari. Jugée trop longue de 15 mm par les commissaires de la FIA sur l’autre monoplace rouge d’Eddie Irvine, ce qui vaudra à l’Irlandais de partir depuis la dernière place sur la grille de départ, cette petite dérive installée sous le cockpit cristallise la colère d’une bonne partie du paddock. L’attitude curieuse du team dirigé par Jean Todt pendant la séance, les mécaniciens de la Scuderia fermant le volet du garage afin de travailler sur les machines de l’Allemand, et l’incapacité de ce dernier à améliorer son chrono en deuxième partie de session poussent certains observateurs à s’interroger sur la légalité de la pole position réalisée par « Schumi ».

Comme toujours sourd aux accusations de tricherie, le natif d’Hürt-Hermülheim préfère focaliser son énergie sur une course dont il n’attend pas de miracles. Inquiet de la dégradation rapide affichée par ses gommes en essais, le protégé de Willi Weber sait qu’il aura bien du mal à résister à la régulière à son ancien rival Hill sur la durée d’un Grand Prix. Son seul espoir ? Mettre à profit le tout nouvel embrayage apporté par la Scuderia à Magny-Cours pour virer en tête au premier virage et tenter de retenir le plus longtemps possible le Britannique sur un circuit pas vraiment réputé pour faciliter les dépassements. Hélas, sa belle mécanique rouge ne lui en laissera pas l’occasion. Lancé dans son tour de formation, le champion du monde en titre voit son moteur partir en fumée à la sortie de l’épingle d’Adelaïde, scellant ainsi sa manche française avant même d’en prendre le départ. Schumacher renonce pour la deuxième fois consécutivement et abandonne ses derniers espoirs de venir se mêler dans la course au titre mondial.

Andrea Noviello

Michael Schumacher Magny-Cours 1996
L’explosion du moteur Ferrari dans le tour de formation prive Schumacher du départ de la course.

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