Spa 1996 : la lumière au bout du tunnel

Michael Schumacher Belgique 1996
Michael Schumacher remporte dans son jardin de Spa sa deuxième victoire pour Ferrari.
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Contraint à l’abandon sur problème mécanique lors de quatre de ses cinq dernières courses, Michael Schumacher stoppe enfin l’hémorragie à l’occasion du Grand Prix de Belgique 1996. Nettement devancé par les Williams en qualification, l’Allemand dame magistralement le pion aux hommes de Sir Frank le lendemain grâce à une stratégie parfaite et une vista redoutable.

Particulièrement agacé d’avoir vu tout son travail partir en fumée dès le tour de formation en France, Michael Schumacher continue pourtant d’arranger ses troupes afin de sortir Ferrari de la spirale négative dans laquelle l’écurie italienne est plongée depuis Montréal. Encore victime de sa mécanique à Silverstone (boîte de vitesse) et à Budapest (accélérateur), « Schumi » n’a entrevu qu’une légère éclaircie lors de son Grand Prix à domicile en Allemagne, décrochant une encourageante quatrième place. Un résultat bien trop insuffisant toutefois pour apaiser le climat hostile qui entoure le boss de l’écurie Jean Todt. Vilipendé par une presse italienne toujours prête à faire tomber des têtes, le team manager français reçoit néanmoins le soutien public de son double champion du monde. Persuadé que le renouveau de Ferrari passera par le maintien de Todt à sa direction, l’Allemand invite les hauts dirigeants de la marque à refuser les lettres de démissions présentées par l’ancien directeur de Peugeot Sport.

Ceci-fait, le « petit Mozart de la F1 » s’attache à reprendre le fil d’une saison décousue et tronquée par le manque de fiabilité chronique de sa machine. Impatient d’aborder son rendez-vous préféré de l’année en Belgique, le baron rouge se paye une sacrée frayeur lors de la première séance libre du vendredi matin. Parti à la faute à la sortie de Rivage, le pilote Ferrari frappe très durement les barrières pneumatiques par l’arrière, détruisant au passage l’une des toutes nouvelles boîtes de vitesses à sept rapports introduites à Spa par la Scuderia. Groggy par la violence du choc, le champion du monde en titre souffre d’une vilaine coupure à la jambe droite et d’une raideur patente aux muscles des épaules. Contraint de manquer la séance de l’après-midi, le pilote de 27 ans retrouve le volant le samedi matin malgré une gêne évidente. S’il avait été le seul en mesure de tenir la dragée haute aux Williams lors des qualifications hongroises, le prodigue de Kerpen est cette fois réduit au rang de simple figurant.

Fin de la série noire

Troisième chrono du jour, le fer de lance de la Scuderia accuse 1,2 seconde de retard sur l’étourdissante pole réalisée par Jacques Villeneuve. Une véritable déculottée. Convaincu que seule une météo fluctuante peut désormais lui permettre de rivaliser avec les hommes de Sir Frank, le champion du monde en titre va pourtant démontrer que (presque) rien ne lui est impossible. Superbement parti à l’extinction des feux, l’ancien poulain de Flavio Briatore profite du nouvel envol catastrophique de Damon Hill pour prendre aussitôt la deuxième place à l’Anglais. Capable contre toute attente de rester dans le sillage du leader Villeneuve, « Schumi » oblige même le Québécois à endommager ses gommes sur un freinage trop appuyé dans la chicane de l’arrêt de bus. Scotché aux basques du fils de Gilles, le pilote Ferrari tire habillement profit de l’entrée en piste de la voiture de sécurité au 14ème tour (suite au terrible crash de Jos Verstappen à Stavelot) pour plonger dans la voie des stands et effectuer son premier pit-stop. Le tournant de l’épreuve.

Resté en piste suite à un dysfonctionnement de sa radio, Villeneuve perd le commandement de la course. Il ne le retrouvera jamais. Très vite débarrassé des deux McLaren de Mika Hakkinen et de David Coulthard parties sur une stratégie à seul stop, le natif d’Hürt-Hermülheim parvient à maintenir l’écart le séparant de la Williams au-dessus de la seconde jusqu’à son deuxième passage par les boxes dans la 31ème boucle. Redoutable dans son tour d’entrée des stands (il tourne une seconde plus vite que le fils de Gilles trois boucles plus tard) l’Allemand réussit à endiguer la fuite en avant d’un Villeneuve pourtant nettement plus léger en carburant. Ressorti sous le nez de la F310 à la Source grâce à un meilleur arrêt, le Canadien ne pourra cependant pas empêcher le baron rouge de le croiser et de filer vers sa seconde victoire de la saison. Alliage parfait de brio stratégique et de science de la course, ce 21ème succès de Schumacher en F1 offre à toute la Scuderia une vivifiante bouffée d’oxygène après un été suffoquant.

Andrea Noviello

Michael Schumacher Spa 1996
Après une succession d’abandons pendant l’été, Schumacher redonne le sourire à toute la Scuderia.
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