Élevé au rang de pilote numéro un chez Benetton, Michael Schumacher signe sa première performance de choix en 1992 dès le deuxième Grand Prix au Mexique. Splendide 3ème chrono des qualifications, l’Allemand réalise un sans-faute en course et s’adjuge la troisième marche du podium derrière les intouchables Williams.
Débarrassé de la présence encombrante, bien que pas réellement gênante, de Nelson Piquet, Michael Schumacher aborde la saison 1992 fort du statut de pilote de référence dans l’écurie Benetton. Très studieux pendant la trêve hivernale, le jeune prodigue entend surfer sur ses excellents résultats obtenus l’an dernier pour franchir un nouveau palier en Formule 1. Désormais opposé à l’expérimenté Martin Brundle, l’Allemand n’aura pourtant pas tardé à marquer son territoire dans le giron de l’écurie britannique. Largement dominateur dans l’exercice du tour chronométré en Afrique du Sud, l’Anglais se voyant rejeter à sept dixièmes de son chrono, « Schumi » s’est avéré tout aussi implacable lors du Grand Prix d’ouverture à Kyalami en s’adjugeant une très belle 4ème position quand dans le même temps son voisin de garage était contraint à l’abandon dès le premier tour.
Arrivé en pleine confiance sur le lieu de sa toute dernière victoire en Endurance au volant d’une Mercedes, le petit protégé de Willi Weber va très vite confirmer son bon feeling avec l’Autodrome Hermanos Rodriguez. S’il doit de nouveau conjuguer avec la vieille B191B, la dernière création des usines d’Enstone n’étant pas encore prête à rouler en compétition, le pilote Benetton se montre d’entrée dans le rythme des meilleurs, se permettant même de tenir la dragée haute aux McLaren d’Ayrton Senna et de Gerhard Berger. Toujours aussi redoutable en qualification, le natif d’Hürt-Hermülheim coiffe un somptueux troisième chrono et réussit l’exploit d’échouer à moins d’une seconde des invincibles Williams. Mieux, il rejette Brundle, quatrième sur la grille, à plus d’une seconde et trois dixièmes de son temps. Autant dire un gouffre.
Dans la cour des grands
Idéalement placé du côté le plus adhérent de la piste, le pilote de 23 ans connaît pourtant un envol poussif lors de l’extinction des feux. Dépassé d’emblée par son coéquipier, Schumacher perd également deux autres places au profit de Senna et Berger. Déterminé à rapidement effacer ce mauvais départ, le jeune prodigue se lance à l’assaut de l’Autrichien et lui subtilise la 5ème place à la suite d’un dépassement très autoritaire juste avant l’enchaînement des « Eses ». Galvanisée par cette manœuvre musclée, la nouvelle star du paddock élimine également Brundle dès le deuxième tour. Revenu dans les échappements de la McLaren de Senna, l’Allemand tente de prendre le meilleur sur le triple champion du monde sans toutefois y parvenir.
Débarrassé du Brésilien dans le 11ème tour, la transmission du Pauliste ayant rendu l’âme, le poulain de Mercedes grimpe au 3ème rang. Dans l’impossibilité de contester la suprématie des intouchables Williams de Nigel Mansell et de Riccardo Patrese, l’ancien pilote Mercedes en Endurance se borne alors à accroître son avance sur l’autre Benetton de Brundle. Contraint à un Grand Prix du Mexique en solitaire, il ne se laisse guère perturber par le manque d’action autour de lui et réalise un sans-faute de bout en bout. Suffisamment clairvoyant pour prendre soin de sa machine après l’abandon de son voisin de garage au 47ème passage, Schumacher empoche une convaincante 3ème position sous le drapeau à damier, signant au passage le tout premier podium de sa carrière en Formule 1. Le prodigue allemand n’a pas fini de faire parler de lui.
Andrea Noviello
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