Spa 1993 : tout feu tout flamme

Schumacher Spa 1993
Intenable dans son jardin belge, Michael Schumacher frôle une nouvelle victoire à Spa-Francorchamps.
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Handicapé au départ par le nouveau système de démarrage de sa Benetton, Michael Schumacher parvient à réaliser une autre prestation exceptionnelle dans son jardin de Spa-Francorchamps. Seulement 9ème à la fin du premier tour, l’Allemand s’adjuge une somptueuse 2ème place au terme d’un Grand Prix de toute beauté.

Irrégulier en ouverture de la saison, Michael Schumacher a depuis recouvert la régularité qui avait fait de lui en 1992 le troisième du championnat derrière les intouchables pilotes Williams. Si on excepte son abandon monégasque, un souci hydraulique le privant d’un possible succès de prestige en Principauté, l’Allemand n’a plus quitté la zone des points depuis le Grand Prix de Saint-Marin. Mieux, le jeune prodigue reste sur une impressionnante série de quatre podiums consécutifs entre le Canada et l’Allemagne. Acclamé telle une rockstar par le public germanique à la suite de sa superbe deuxième place obtenue à Hockenheim, le petit protégé de Willi Weber a en revanche déchanté lors de l’épreuve suivante à Budapest, une pompe à essence défectueuse le contraignant à l’abandon alors qu’il pointait en deuxième position.

Revenu à deux petites longueurs du troisième Damon Hill à la faveur de ses bons résultats récents, le pilote Benetton se présente à Spa-Francorchamps dans la peau d’épouvantail, lui qui avait signé un an plus tôt à l’occasion de ce même Grand Prix de Belgique sa toute première victoire en F1. Logiquement incapable de rivaliser avec les Williams-Renault dans l’exercice du tour chronométré, la nouvelle pépite du paddock décroche néanmoins une très jolie troisième place, repoussant son coéquipier Riccardo Patrese à près de deux secondes de son chrono. Directement placé en embuscade derrière le duo de l’écurie de Sir Franck, le natif d’Hürt Hermülheim compte bien rejouer le scénario de l’an dernier même s’il ne pourra cette fois-ci pas s’appuyer sur les caprices de la météo, un grand soleil illuminant le tracé niché dans les Ardennes belges.

Une remontée de folie

Frappé au départ par une défaillance du nouveau système de démarrage électronique équipant sa Benetton, Schumacher manque totalement son envol et chute au 9ème rang. Furieux de perdre tout le bénéfice de sa bonne séance qualificative, l’ancien fer de lance de Mercedes en Endurance va répercuter toute sa frustration sur ses adversaires. Après avoir disposé de Johnny Herbert, JJ Lehto et Derek Warwick dans la deuxième boucle, le « petit Mozart de la F1 » élimine le tour suivant la Footwork d’Aguri Suzuki dans Kemmel. Irrésistible au volant de la B193B, le poulain de Flavio Briatore ramarre Ayrton Senna en l’espace de six tours. Bloqué par le Brésilien, « Schumi » décide, sous les recommandations des stratèges de Benetton, d’anticiper son arrêt et de rentrer à son stand chausser des pneus neufs au 13ème passage.

L’ « undercut » fonctionne à merveille. Stoppé une boucle plus tard par McLaren, Senna ne pourra pas empêcher l’Allemand de lui souffler la 3ème place. Malgré une défense très virile du triple champion du monde à la sortie des stands, l’enfant prodigue de Kerpen ne lève pas le pied et double le Pauliste en mordant courageusement dans l’herbe. Rapidement esseulé derrière les deux Williams, le pilote de 24 ans opère un deuxième changement de gommes au 28ème passage. Ressorti sous le nez de la McLaren de Senna, le protégé de Willi Weber distance aisément le Brésilien et se paye même le luxe de dépasser la Williams de Prost dans le 32ème tour. Totalement déchaîné en fin de Grand Prix, le jeune prodigue recolle à moins du quatre secondes du leader Hill. Ses efforts seront hélas vains. L’Anglais résiste jusqu’au bout, empêchant ainsi Schumacher de coiffer sa deuxième victoire en F1. Ce n’est que parti remise.

Andrea Noviello

Michael Schumacher Belgique 1993
Michael Schumacher ceint son 8ème podium de la saison lors du Grand Prix de Belgique 1993.
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