Passé tout près d’un exploit à Monaco, Michael Schumacher remonte sur le podium à l’occasion du Grand Prix du Canada. De nouveau le meilleur des autres en qualification, l’Allemand s’offre une très belle deuxième place en course après une superbe remontée.
Injustement privé d’une possible première victoire à Monaco par sa mécanique, Michael Schumacher a très rapidement évacué sa déception monégasque pendant les trois semaines séparant l’épreuve princière de la manche suivante au Canada. S’il a parfaitement conscience qu’une telle opportunité de vaincre sur le plus mythique des tracés du calendrier ne se représentera peut-être pas de si tôt, le protégé de Willi Weber préfère retenir les aspects positifs de son week-end princier. Redoutable d’efficacité sur le très disparate asphalte monégasque, la B193B a clairement franchi un pas un avant quand bien même les Williams-Renault reste encore un cran au-dessus de la concurrence. En ballotage avec les McLaren depuis l’ouverture de la saison, la dernière née des ateliers d’Enstone semble même avoir pris l’ascendant sur sa rivale de Woking en termes de performance pure.
Bien que très différent niveau caractéristique, le circuit Gilles-Villeneuve va corroborer l’impression entrevue à Monaco. Les Benetton s’affirment dès les premières séances d’essais comme la deuxième force du paddock quand dans le même temps les McLaren éprouvent le plus grand mal à tenir leur rang. Trop heureux de se voir débarrassé d’un aussi encombrant adversaire, « Schumi » tâche de ne surtout pas manquer ses qualifications. Mettant à profit l’agilité de sa monoplace dans le secteur intermédiaire, le poulain de Flavio Briatore s’invite logiquement au 3ème rang malgré un retard d’1,8 seconde sur le poleman Alain Prost. Accompagné sur la deuxième ligne de la grille par son coéquipier Riccardo Patrese, Schumacher affiche logiquement des ambitions élevées avant de s’élancer pour ce septième Grand Prix de la saison 1993.
Une entame de feu
Placé du côté propre de la piste, le pilote Benetton connaît une nouvelle mise en action poussive au moment de l’extinction des feux. Tombée au 7ème rang à la fin du premier tour, la nouvelle star du paddock élimine d’entrée la Ligier de son ancien coéquipier Martin Brundle et récupère la 6ème place. Très incisif en de début de course, le natif d’Hürt Hermülheim efface le tour suivant son voisin de garage Patrese avant de se lancer à l’assaut de la Ferrari de Jean Alesi. L’Avignonnais ne résiste pas longtemps à la remontée irrésistible du « petit mozart de la F1 » qui prend le meilleur sur le Tricolore dès le troisième passage, grimpant ainsi en 5ème position. Rapidement revenu dans les échappements de l’autre Ferrari de Gerhard Berger, l’ancien fer de lance de Mercedes en Endurance dépasse magistralement l’Autrichien juste avant la dernière chicane dans le sixième tour.
Relégué à onze secondes du leader Prost six boucles plus tard, le pilote de 24 ans augmente sensiblement sa cadence au point de recoller à la McLaren d’Ayrton Senna. Premier des hommes de tête à opérer son changement de gommes au 29ème passage, le jeune prodigue profite de l’arrêt chaotique de Damon Hill pour subtiliser la 3ème place au pilote Williams. Homme le plus rapide en piste, « Schumi » revient progressivement sur les talons de Senna, sans toutefois parvenir à complètement ramarrer le Brésilien. Stabilisé autour des quatre secondes, l’écart entre les deux hommes fond subitement à partir du 61ème passage. Confronté à des problèmes d’alternateur, le triple champion du monde doit renoncer à sept boucles de l’arrivée, propulsant l’Allemand en 2ème place. Schumacher renoue avec le podium et conforte un peu plus encore sa position de principal outsider derrière le duo Prost-Senna.
Andrea Noviello
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