Charles Leclerc : « La déception est grande aujourd’hui »

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Charles Leclerc regrette que son premier run en Q3 ait été perturbé par du trafic dans le deuxième secteur.
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Deuxième chrono d’une séance qualificative qu’il a longtemps cru tenir entre ses mains, Charles Leclerc ne masquait pas sa déception au moment d’analyser sa performance du jour dans l’exercice du tour chronométré.

Il a d’abord secoué le casque, signe d’un mécontentement patent. Puis, il a ouvert sa visière, laissant entrevoir un regard vide et teinté de déception. Impérial depuis le début des hostilités vendredi après-midi, Charles Leclerc est tombé de son piédestal ce samedi à l’occasion de la séance la plus importante du week-end monégasque. Battu sur le fil (109 millièmes d’écart. Ndlr) par la McLaren de Lando Norris en Q3, l’enfant du pays a finalement dû se contenter du deuxième meilleur chrono du jour lors des qualifications du Grand Prix de Monaco. Une performance loin d’être infamante pour celui qui n’avait encore jamais été à pareille fête cette saison dans l’exercice du tour chronométré (son meilleur résultat le samedi après-midi était jusque-là une troisième place lors des qualifications du Grand Prix du Bahreïn. Ndlr), mais terriblement frustrante pour un « Carletto » qui espérait bien conquérir sa quatrième pole position en cinq ans sur le rocher.

Vous avez réalisé une très belle qualification aujourd’hui. À quel point ce dernier tour en Q3 était-il bon ?

C’était un bon tour. Mais la Q3 a été délicate. Lors de mon premier run en Q3, je suis tombé sur Max (Verstappen) dans le deuxième secteur et j’y ai laissé beaucoup de temps au tour. Quand vous ne sécurisez pas ce premier chrono en Q3, vous avez automatiquement moins de confiance par la suite pour attaquer à fond sur la seconde tentative. Maintenant, je ne suis pas certain que cela aurait fait une quelconque différence à la fin de la journée. Je n’ai pas bien vu les écarts, mais je pense que l’on parle davantage que de quelques centièmes. C’est comme ça. Bien évidemment, je suis déçu du résultat. Rouler à domicile et finir en tête de toutes les séances libres paraissait être un bon signe. Quelque part, j’ai commencé à le sentir lors des libres 3, car je savais bien que j’étais à la limite sur chaque tour. Quand vous observiez les caméras embarquées, vous pouviez voir que certains pilotes en gardaient encore un peu sous le pied. Je savais donc que ça serait serré. En fin de compte, je n’ai pas réussi à l’avoir cette année.

En arrivant à Monaco ce week-end, vous ne vous donniez pas beaucoup de chance de briller sur vos terres. Êtes-vous satisfaits d’avoir pu déjouer vos propres prédictions ?

Non, je ne le suis pas. Vous oubliez assez vite les attentes que vous pouvez avoir en amont du week-end lorsque les essais libres se passent aussi bien. Je crois que nous nous sommes trompés sur les attentes que l’on pouvait avoir ici. Car au final, les choses se sont bien mieux passées qu’on ne le pensait. Pour être tout à fait honnête, on doit toujours comprendre pourquoi. Pour moi, c’est une inconnue. Je ne sais vraiment pas pourquoi on est soudainement devenu aussi rapide dans les virages lents. On analysera tout ça après le week-end. Mais non, je ne suis pas satisfait. La déception est grande aujourd’hui.

« Quand nous nous retrouvons sur ce genre de piste, il semble que l’auto réussisse à délivrer de la performance à basse vitesse. Mais nous sommes un peu bloqués sur les autres tracés en ce moment »  

Projetons-nous à demain et à ces deux arrêts au stand obligatoire en course. Est-ce que cela pourrait vous offrir davantage d’opportunités sur le plan stratégique ?

Je pense que ce sera un peu le chaos demain. On verra bien comment cela se passera. À mon avis, il y aura beaucoup de jeux stratégiques. On verra qui en sortira vainqueur au bout du compte. On pourrait se retrouver sous la pression de voitures auxquelles on ne s’attend pas, ce qui risque de rendre les choses assez intéressantes. On verra.

Vous avez appliqué une stratégie différente des McLaren en fin de Q3. N’effectuer qu’une seule tentative était-il la bonne décision ?

On ne le saura jamais. Je l’ignore. Je ne sais pas si Oscar a, également, progressé ou non sur sa seconde tentative. Mais encore une fois, l’écart était un peu plus grand que quelques centièmes de seconde. On parle d’un peu plus d’un dixième. L’écart reste faible toutefois, donc on ne peut pas vraiment pointer du doigt quelque chose en particulier. Pour être honnête, je ne sais pas si c’était la bonne décision ou pas. Les pneus marchaient très bien lors de ma première tentative. Mais quand vous réussissez ce premier tour, vous pouvez ensuite pousser davantage sur votre deuxième run. Vous vous rendez alors compte que la limite a encore un peu reculé. Mais pour répondre à votre question, je ne sais pas si on a effectué le bon choix.

Vous étiez plutôt pessimiste au moment d’attaquer ce week-end monégasque. Comment expliquez-vous que vous ayez été aussi rapide aujourd’hui et que vous ayez, également, pu vous intercaler entre les deux McLaren ?

La seule explication que je puisse trouver pour l’instant réside dans les caractéristiques mêmes de cette piste. Sur un tracé comme celui-là, il n’y a que des virages lents et pratiquement pas de courbes rapides. Sur la plupart des circuits, nous avons dû effectuer des compromis afin de ne pas perdre trop de temps dans les virages à haute vitesse. Ici, nous n’avons pas à faire de compromis sur les réglages de la voiture, parce que de toute façon nous nous concentrons uniquement sur les virages lents. Quand nous nous retrouvons sur ce genre de piste, il semble que l’auto réussisse à délivrer de la performance à basse vitesse. Mais nous sommes un peu bloqués sur les autres tracés en ce moment. Malheureusement, je ne crois pas que nous puissions l’appliquer à un autre circuit que Monaco.

« On se trouve dans une situation plutôt difficile en ce moment donc chaque point compte. On fera le maximum pour essayer d’aller la gagner, mais si ce n’est pas possible, ce n’est pas possible »  

En règle générale, les fans s’attendent à ce que le départ et le premier virage soient très excitants à Monaco, car ils représentent la meilleure chance de dépassement le dimanche. Avec la règle des deux pit-stops obligatoires, pensez-vous que cette phase de la course sera moins importante désormais ou au contraire sera-t-elle aussi passionnante que les années précédentes ?

Comme je le disais tout à l’heure, je pense qu’il est très difficile de savoir à quoi s’attendre. On part un peu tous dans l’inconnu. Plus d’arrêts signifie automatiquement plus d’opportunités. Je ne crois pas que cela changera ce qu’il se passera dans le premier virage et dans le premier tour. À mon avis, ce sera même très similaire à ce que l’on a connu les années précédentes. Le départ sera aussi important qu’avant. Il faudra, ensuite, voir ce qu’il se produira avec les pit-stops. Je ne m’attends pas à de grandes surprises dans le haut du classement. Il y aura peut-être quelques surprises à l’arrière ce qui pourrait affecter la course des gars de devant. Je ne sais pas, mais cela s’annonce intéressant. On verra demain.

Le week-end a plutôt été positif pour vous et Ferrari jusqu’ici. Vous attendiez-vous à de telles performances de la voiture ?

Absolument pas. On s’attendait à beaucoup souffrir, ce qui n’a pas été le cas puisque je me suis senti très à l’aise dès la Q1. La voiture se comportait bien. Je me suis, tout de suite, senti en confiance avec l’auto et l’on doit en comprendre les raisons. Comment peut-on reproduire cela sur tous les circuits ? Si on prend l’exemple de Miami il y a de cela deux Grand Prix en arrière, on perdait énormément de temps dans les virages lents. Alors que ce week-end, on est très rapide. Évidemment, d’autres choses changent aussi. La route n’est pas géniale ici et l’on sait que notre voiture est plutôt bonne en termes de tenue de route. Mais j’ai le sentiment qu’il y a certainement autre chose à comprendre.

Il y a quelques années de cela, en 1999 pour être plus précis, une Ferrari avait également terminé deuxième des qualifications ici à Monaco. Elle était, en outre, aussi entourée de deux McLaren sur la grille. Et le dimanche, la Ferrari l’avait emporté après avoir pris le meilleur sur la McLaren de tête à l’extinction des feux. Dans quelle mesure êtes-vous optimiste de voir un tel scénario se répéter cette année et de parvenir à passer Lando au départ ?

Let’s go baby (rires dans l’assistance. Ndlr) ! Cela me donne beaucoup de confiance maintenant. Je ne sais pas. C’était il y a pas mal d’années. Dépasser était probablement un peu plus facile qu’aujourd’hui. Je ne crois pas vraiment au fait que si les positions sur la grille sont les mêmes, alors les choses peuvent se produire à nouveau. Ce n’est pas quelque chose qui me donne davantage de confiance. On va aborder la course de demain et essayer de faire le meilleur travail possible. On verra ensuite où l’on terminera. Comme je l’ai dit, le week-end est bien plus positif que ce que l’on pensait au départ. Même si l’on est déçu aujourd’hui, il est important de prendre le maximum de points possible demain sans pour autant tout tenter pour gagner ou essayer quelque chose de miraculeux. Il faut aussi être réaliste. On se trouve dans une situation plutôt difficile en ce moment donc chaque point compte. On fera le maximum pour essayer d’aller la gagner, mais si ce n’est pas possible, ce n’est pas possible.

Andrea Noviello

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