Toujours indécis quant à la suite de sa carrière en Formule 1, Fernando Alonso a bien résumé il y a peu le sentiment qui anime la grande majorité des pilotes actuels. Questionné en conférence de presse sur les raisons qui pouvaient l’inciter à prolonger l’aventure au plus haut niveau du sport automobile, le double champion du monde avait volontairement écarté le thème de la performance future du tandem McLaren-Honda, préférant insister sur son plaisir au volant. Arrivé dans le paddock à l’aube des années 2000, le « Taureau des Asturies » a vécu de l’intérieur les Grand Prix au rythme endiablé, ceux où chaque boucle exigeait le même engagement que lors d’un véritable tour de qualification. Depuis, la philosophie des courses a fortement changé, au même titre que la F1 dans son ensemble, l’arrivée des catastrophiques pneus Pirelli, mais surtout des motorisations hybrides provoquant la profonde mutation d’une catégorie pourtant censée pousser le moindre de ses composés à l’extrême. Confrontés à une dégradation excessive de leurs gommes, sans compter que les pneus italiens ne permettent même pas aux pilotes d’attaquer à 100% sur un tour de qualification, les Hamilton, Vettel et autres Alonso doivent également conjuguer avec une réglementation aberrante et toujours plus restrictive en termes de fiabilité. Contraint de constamment surveiller ses batteries, freins, ERS, turbos, ainsi que son essence, l’as d’Oviedo avoue fermement s’ennuyer le dimanche après-midi, lui qui ne vit pourtant que pour la course. Soporifique à souhait, la remontée finale de Ricciardo sur Rosberg n’étant qu’un cache-misère dans un océan d’ennui, cette manche de Singapour a parfaitement illustré l’état d’esprit de l’Espagnol. Crédité du chrono le plus rapide en course, « Smiling » accuse plus de 4,5 secondes de retard sur le temps réalisé par le fils de Keke dans l’exercice du tour chronométré. Pire, les monoplaces, certes encore lourdement chargées en essence, roulaient lors des premiers tours de cette quinzième manche de la saison entre huit et neuf secondes plus lentement qu’en qualification, offrant un « spectacle » pathétique et déplorable pour l’image de la F1. Bonne nuit les petits !
Andrea Noviello
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