Lewis Hamilton
Encore sous le coup de sa déception italienne, Lewis Hamilton n’est jamais vraiment rentré dans son Grand Prix de Singapour. Pire, le Britannique a traversé ce week-end dans la cité-État comme une ombre, accumulant les bourdes et les approximations au volant. Déjà très brouillon en essais libres, le triple champion du monde a de nouveau fauté en qualification, échouant en troisième position à plus de sept dixièmes du chrono réalisé par son coéquipier Rosberg. Relativement bien parti, même s’il ne gagna aucune place au moment de l’extinction des feux, le natif de Stevenage va faire illusion un court instant lors du restart au 3ème tour, avant d’irrémédiablement se faire lâcher par le duo Rosberg-Ricciardo. Incapable de suivre la cadence imprimée par les leaders, l’ancien protégé de Ron Dennis se montre également nettement moins efficace que son équipier dans la gestion de ses freins surchauffés. Une seconde au tour moins vite que l’Allemand, le pilote Mercedes stoppe une première fois au 15ème passage et monte les pneus tendres sans pour autant retrouver un semblant de rythme. Ramarré par la Ferrari de Räikkönen à partir de la 25ème boucle, le fils d’Anthony loupe son freinage huit tours plus tard, offrant sur un plateau la troisième place au Finlandais. Intimé par son écurie d’utiliser la pleine puissance de son moteur Mercedes, le champion du monde en titre s’exécute et réussit à sensiblement réduire l’écart sur « Ice-Man ». De 6,3 secondes au 35ème passage, le delta entre les deux hommes s’élève à moins de 2 secondes dix boucles plus tard lorsque l’Anglais s’arrête une troisième fois à son box chausser les pneus super tendres. Repassé en troisième position à la faveur de « l’undercut », le pilote de la firme à l’étoile ne sera plus jamais inquiété par celui de la Scuderia. Totalement à côté de ses pompes dans les rues de Marina Bay, Hamilton abandonne la tête du championnat à Rosberg et retombe dans une spirale négative qui n’est pas sans rappeler celle vécue en début de saison. Absent.
Jolyon Palmer
La réussite n’est clairement pas l’alliée du Britannique en cette pénible saison 2016. Mais encore faudrait-il que Jolyon Palmer soit en mesure de profiter de circonstances de course favorables pour se mettre en valeur. Là où son coéquipier Magnussen a de nouveau su tirer parti d’un Grand Prix plus favorable à sa Renault pour s’inviter dans les points, le fils de Jonathan a lamentablement échoué au 15ème rang. Relativement proche du Danois en qualification, il signe le 19ème chrono à un dixième de son voisin de garage, le champion 2014 de GP2 ne sera en revanche jamais en mesure de suivre l’autre RS16 en course. Crédité d’un assez bon envol, l’Anglais est coupé dans son élan par le tête-à-queue de la Force India d’Hulkenberg devant lui. Comble de malchance, le pilote Renault roule sur les débris de l’Allemand et s’occasionne une crevaison lente qui va le contraindre à anticiper son premier passage par les stands au 11ème tour. Ressorti en dernière position avec un nouveau train de pneus super tendres, le natif d’Horsham doit attendre les arrêts de ses adversaires pour grimper dans la hiérarchie. Revenu en 14ème position au 30ème passage, il marque son deuxième et dernier arrêt quatre boucles plus tard, troquant ses gommes super tendres pour des tendres. « L’undercut » lui permet d’effacer coup sur coup la Manor de Wehrlein et la Sauber d’Ericsson avant que les soucis de freins affectant la McLaren de Button ne le propulsent à son 15ème rang final. Pas assez véloce pour venir inquiéter la Toro Rosso de Sainz devant lui en fin de Grand Prix, Palmer achève sa terne prestation à un tour du vainqueur. Si la firme au losange s’est volontairement donnée un laps de temps supplémentaire avant d’annoncer sa future paire de pilotes pour 2017, il n’est pas certain que ses récentes performances puissent vraiment jouer en faveur de l’Anglais. Sauf exploit, son avenir chez les jaunes semble déjà scellé.
Romain Grosjean
Le Français a sans doute vécu à Singapour le pire week-end de sa carrière en Formule 1. Et de loin. Insatisfait depuis plusieurs Grand Prix du comportement de sa machine, Romain Grosjean a retrouvé dans les rues de Marina Bay la VF-16 imprévisible et indomptable qu’il déteste tant. Trahi par son moteur après seulement un tour couvert en libres 1, le pilote Haas n’a guère accumulé beaucoup plus de kilomètres dans l’après-midi, la faute à une sortie de piste consécutive à des problèmes de stabilité au freinage. Enfin plus productif le samedi matin lors des libres 3, il couvre 20 tours du tracé dessiné par Hermann Tilke, le natif de Genève a néanmoins éprouvé toutes les peines du monde à soutenir la comparaison avec son coéquipier Gutierrez, pourtant loin d’être un foudre de guerre. Relégué à une seconde du chrono réalisé par le Mexicain, l’ancien protégé d’Éric Boullier aborde la séance qualificative le couteau entre les dents, déterminé à enrayer cette spirale négative. Peine perdue. Victime d’un énième problème de frein lors de sa deuxième tentative en Q2, il frappe assez violemment les barrières tecpro, occasionnant de sérieux dégâts sur l’arrière de sa monoplace. Rétrogradé de cinq places sur la grille après avoir été contraint de changer sa boîte de vitesse, le champion 2011 de GP2 doit s’élancer depuis la vingtième position, mais va voir d’autres problèmes s’abattre sur lui avant même de pouvoir prendre le départ. Son brake-by-wire tombe en rade au moment du tour de mise en grille suite au détachement d’un connecteur permettant d’assurer le fonctionnement du si complexe système de freinage arrière. Obligé de mettre pied à terre, le pilote flanqué du numéro 8 assistera en simple spectateur à la course solide de son voisin de garage, Gutierrez passant encore une fois tout près des points avec la 11ème place finale. Un vrai cauchemar.
Marcus Ericsson
Pas encore certain de prolonger l’aventure à Hinwil, Marcus Ericsson risque bien de rapidement monnayer ses services sous d’autres cieux si d’aventure Sauber venait de nouveau à lui plomber sa course comme elle a royalement su le faire dans la nuit de Singapour. Rescapé de la Q1 pour la première fois depuis le Grand Prix de Chine, il signe le 16ème temps des qualifications, le Suédois avait mis toutes les chances de son côté dès le départ pour enfin débloquer le compteur de l’écurie helvétique en 2016. Auteur d’un superbe envol, le natif de Kumla gagne quatre places et se retrouve en onzième position derrière la Renault de Magnussen. Jamais vraiment largué par le Danois, le Nordique grimpe même au dixième rang à la faveur du pit-stop de Sainz avant que le team managé par Monisha Kaltenborn ne vienne totalement ruiner son beau début de Grand Prix. Alors que ses adversaires directs n’opéreront que deux arrêts, le pilote Sauber doit s’astreindre à une incompréhensible stratégie à trois changements de gommes. Appelé dès le 8ème tour pour monter les super tendres, il sombre en dernière position et ne parviendra jamais à revenir près de la zone des points. Péniblement remonté en quinzième position, l’ancien pilote Caterham s’arrête une deuxième fois au 25ème passage, chaussant cette fois les pneus ultra tendres. Malgré des gommes censées lui apporter un net avantage en termes de performance, le Suédois reste bloqué derrière la Manor de Wehrlein. Son troisième pit-stop au 36ème tour afin de passer les tendres n’y changera rien. Incapable de se défaire de l’Allemand sur un tracé où dépasser à la régulière relève presque de l’illusion, Ericsson rallie l’arrivée à une bien fade 17ème place quand son début de course prometteur augurait d’un tout autre résultat. Parti sur une stratégie à deux arrêts, son coéquipier Nasr a franchi le drapeau à damier en 13ème position, preuve que le potentiel de la C35 était bien réel à Marina Bay. Rageant.
Andrea Noviello
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