Qualification : Hamilton remet les pendules à l’heure

De retour au meilleur de sa forme à Sepang, Lewis Hamilton s’est confortablement adjugé le meilleur chrono des qualifications du Grand Prix de Malaisie. Crédité du tour le plus rapide grâce à sa première tentative en Q3, l’Anglais s’offre la 57^ème pole position de sa carrière en F1 devant l’autre Mercedes de Nico Rosberg et la première Red Bull de Max Verstappen.

En Formule 1 plus qu’ailleurs la vérité d’un jour n’est pas celle du lendemain. Cette phrase, Lewis Hamilton pourrait se l’approprier tant le Britannique aura alterné les hauts et les bas en cette saison 2016. Accablé par les ennuis mécaniques en début de championnat, le natif de Stevenage s’était ensuite montré intouchable à partir de Monaco, enchaînant six succès en sept courses. Leader du championnat pour la première fois de l’année au soir de son triomphe en Hongrie, l’Anglais avait vu la tendance de nouveau s’inverser en Belgique, avant que son mauvais envol à Monza ne vienne définitivement enrayer la belle mécanique. Inexistant il y a deux semaines dans les rues de Marina Bay, le pilote Mercedes a, comme par enchantement, retrouvé toute sa hargne au volant sur le tracé resurfacé de Sepang.

Intraitable depuis le vendredi après-midi et son meilleur chrono dans les libres 2, le fils d’Anthony s’est tout bonnement montré irrésistible dans son exercice favori des qualifications. Malgré une faute lors de son ultime tentative en Q3, le Britannique ratant complètement son freinage au virage 1, Hamilton a facilement empoché la 57^ème pole position de sa carrière, la quatrième à Kuala Lumpur après celles décrochées en 2012, 2014 et 2015. « Je me suis vraiment fait plaisir durant ce tour, confie tout sourire le pilote flanqué du numéro 44. Mais j’aurais pu aller plus vite. Mon premier tour en Q3 reste tout de même fantastique. Ma voiture n’a jamais été aussi bonne qu’aujourd’hui. Je tiens à remercier l’équipe pour le superbe travail qu’elle a une nouvelle fois réalisé avec l’auto. Nous devrions être très forts demain en course, même s’il faudra se méfier des Red Bull et des Ferrari, car elles sont très rapides sur les longs relais. »

Rosberg retombe de son nuage

Auteur de sa huitième pole en 2016 avec un chrono d’1’32’’850, Hamilton n’aura certes pas réussi à faire tomber le record de la piste vieux de plus de onze ans (Fernando Alonso détenant toujours la palme avec un temps d’1’32’582 réalisé en 2005 au volant de sa Renault à moteur V10), mais pourra tout de même se consoler avec une autre statistique d’envergure. En décrochant le meilleur temps à Sepang, le pilote de la firme à l’étoile s’est adjugé la 100^ème première ligne de sa carrière, un chiffre qui ne le place plus qu’à seize longueurs du maître en la matière, un certain Michael Schumacher. Autre motif de satisfaction pour le champion du monde en titre : son coéquipier Nico Rosberg (2^ème) si brillant il y a deux semaines de cela à Singapour n’aura jamais été une menace pour lui dans l’exercice du tour chronométré en Malaisie. Dominé toute la séance par le natif de Stevenage, l’Allemand s’est pris, à deux reprises, les pieds dans le bitume flambant neuf de Sepang.

Sorti un peu trop large dans Genting lors de son premier run en Q3, ce qui lui vaudra de pointer à la cinquième place du classement provisoire, le fils de Keke a limité les dégâts dans son dernier essai, même si une nouvelle faute de pilotage dans le dernier virage le relègue à plus de quatre dixième de son voisin de garage chez Mercedes. Promise aux Ferrari tant les machines conçues à Maranello apprécient les fortes chaleurs de la Malaisie, la deuxième ligne est finalement tombée dans l’escarcelle des Red Bull, Max Verstappen (3^ème) devançant pour la troisième fois seulement son coéquipier Daniel Ricciardo (4^ème) dans l’exercice du tour chronométré. Desservies par des températures nettement moins élevées que lors des essais libres, les machines rouges monopolisent la troisième ligne, Sebastian Vettel (5^ème) reprenant cette fois l’ascendant sur l’autre pilote de la Scuderia Kimi Räikkönen (6^ème).

Button l’invité surprise

Très en verve sur un tracé qui sied parfaitement aux qualités de leur moteur Mercedes, les Forces India sécurisent la quatrième ligne avec Sergio Perez (7^ème) et Nico Hulkenberg (8^ème), mais remportent surtout une première victoire psychologique dans leur face-à-face direct avec Williams. Séparées d’un petit point au championnat dans la lutte pour la quatrième place, les deux équipes sont également départagées par une voiture à l’issue de ces qualifications malaisiennes, Jenson Button (9^ème) réalisant une performance de choix en plaçant sa McLaren-Honda devant les machines de Felipe Massa (10^ème) et de Valtteri Bottas (11^ème). « Je suis très satisfait, clame le champion du monde 2009. Cette qualification a été très amusante. Nous avons bien fait progresser la voiture depuis hier et c’est la première fois du week-end que j’étais à l’aise au volant. Je crois que nous sommes raisonnablement bien placés pour la course de demain. Nous devrions pouvoir nous battre pours les points. »

Si à l’inverse du Britannique Romain Grosjean (12^ème) n’est pas parvenu à rallier l’ultime partie des qualifications, le Français a tout de même retrouvé le sourire dans la touffeur de Sepang, lui qui restait sur un week-end cauchemardesque à Singapour. Le natif de Genève précède l’autre Haas d’Esteban Gutierrez (13^ème), la Renault de Kevin Magnussen (14^ème) et le tandem de chez Toro Rosso Daniil Kvyat (15^ème)-Carlos Sainz (16^ème). Les duos étant définitivement l’apanage de ces seizièmes qualifications de la saison, les Sauber, Marcus Ericsson (17^ème) se montrant plus véloce que Felipe Nasr(18^ème), et les Manor, Esteban Ocon (20^ème) devant Pascal Wehrlein (21^ème) encerclent la deuxième Renault de Jolyon Palmer décevant 19^ème. Rétrogradé de 45 places sur la grille après avoir changé de nombreux éléments de son groupe propulseur, Fernando Alonso (22^ème) s’est contenté d’assurer un chrono dans les 107% avant de baisser pavillon et de rentrer à son box. Seul lot de consolation : le double champion du monde bénéficiera d’un stock de pneus quasiment intacte en vue d’une course où la pluie pourrait encore une fois venir jouer les trouble-fêtes.

Andrea Noviello