Toujours plus intransigeante dès lors qu’il est question de sécurité, la Formule 1 a pourtant laissé mûrir en elle un poison qui pourrait bien un jour se retourner contre elle si les circonstances venaient à ne plus sourire pendant un week-end de Grand Prix. Alors que la Fédération Internationale de l’Automobile ne cesse de vouloir jouer les gardes chiens au moindre mouvement d’humeur d’un pilote en piste, Charlie Whiting et ses acolytes en ont complètement oublié de se pencher sur les vraies manœuvres à risques. Sinon comment expliquer que la tentative de dépassement ratée de Magnussen sur son coéquipier Palmer en fin de course vaille dix secondes de pénalité au Danois, alors que dans le même temps Rosberg n’a pas été inquiété le moins du monde par les « muppets show » de la FIA pour avoir délibérément envoyé Hamilton dans l’herbe ? Banalisés par son altesse Schumacher, les commissaires ne trouvant quasiment jamais rien à redire au comportement du septuple champion du monde, ces gestes antisportifs sont devenus monnaie courante aujourd’hui au point que la jeune génération, comme en atteste les mouvements incessants de Sainz sur les zones de freinage à Barcelone, en a fait l’une de ses principales marque de fabrique. Non content d’être excessivement dangereuses, que se serait-il passé si Hamilton n’avait pu donner un coup de volant dans la pelouse pour éviter l’autre Mercedes, ces défenses jusqu’au-boutistes posent également un cas de conscience à laquelle la catégorie reine devra bien finir par répondre un jour. Veut-on assister à des véritables processions sous prétexte que les pilotes ne souhaitent plus prendre le risque de se faire envoyer dans le mur à la moindre tentative de dépassement ou au contraire voir du spectacle à la faveur de vraies manœuvres propres ? Si l’instance dirigeante ne se décide pas à rapidement mettre un terme à ces ignominies, la Formule 1 court le risque de devenir une discipline où tous les coups (bas) sont permis !
Andrea Noviello
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