Tombée dans la paranoïa la plus totale depuis le tragique accident de Jules Bianchi à Suzuka, la Fédération Internationale de l’Automobile ne cesse depuis d’enchaîner les décisions plus grotesques les unes que les autres sous l’autel de cette sacro-sainte sécurité. Les qualifications du Grand Prix de Chine en sont le parfait témoin. Autant injustifiés l’un que l’autre, les deux drapeaux rouges brandis après le crash de la Manor de Pascal Wehrlein et l’incident de Nico Hulkenberg, l’Allemand perdant la roue avant-gauche de sa Force India en sortant des stands, ont un peu plus tourné en ridicule une discipline déjà tombée bien bas avec le soi-disant révolutionnaire système par élimination mis en place par l’instance dirigeante. Alors que cette troisième manche de la saison devait marquer un retour en arrière salvateur du format de la séance qualificative, elle a surtout illustré les maux qui gangrènent celle qui est censée représenter le plus haut niveau du sport automobile mondial. Pas vraiment récompensés de leur attachement à la catégorie reine depuis un certain temps, les amoureux de la Formule 1 ont une énième fois dû se demander si leur discipline favorite n’était pas complètement tombée sur la tête. À quoi bon s’époumoner à vouloir sécher pendant 20 interminables minutes une flaque d’eau avec une balayeuse quand 22 F1 lancées à pleine vitesse auraient pu faire un travail nettement plus efficace en trois fois moins de temps ? Sans cesse en train de chercher des poux à ceux qui tentent par leur talent au volant d’égayer les après-midi des passionnés, la FIA en a oublié de balayer devant sa propre porte. L’incompétence de ses principaux représentants, Charlie Whiting en tête, n’est que la résultante d’un système anachronique et d’une gestion calamiteuse depuis des années. Si elle souhaite conserver ne serait-ce qu’un semblant du crédit qu’il lui reste, la F1 ferait mieux de se pencher sur ses sérieuses failles. À commencer par la médiocrité de ses hommes de terrain. Car si on excepte à Monaco où leur professionnalisme ne peut être remis en cause, rares sont les courses du calendrier à pouvoir prétendre posséder des commissaires de piste à la hauteur de la catégorie pinacle. L’ubuesque épisode des serviettes ou encore la présence d’un véhicule garé en pleine entrée de la voie des stands à Shanghai ne sont que des exemples parmi tant d’autres. Visiblement, peut-être encore plus qu’ailleurs, en F1 le ridicule ne tue pas !
Andrea Noviello
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