Épargné par les ennuis mécaniques, à l’inverse de son coéquipier Lewis Hamilton une nouvelle fois victime de son MGU-H, Nico Rosberg s’est facilement assuré du meilleur temps lors des qualifications du Grand Prix de Russie. Inatteignable pour la concurrence sur le tracé de Sotchi, l’Allemand rafle la 24ème pole position de sa carrière devant la Ferrari de Sebastian Vettel, qui partira 7ème en raison d’une pénalité de cinq places sur la grille, et la Williams de Valtteri Bottas.
Sur un nuage depuis l’ouverture des hostilités le 20 mars dernier à Melbourne, Nico Rosberg continue de planer sur ce championnat 2016. Accompagné par la réussite, quand dans le même temps Lewis Hamilton ne cesse de subir les affres de sa mécanique, l’Allemand n’aura une nouvelle fois pas eu à forcer son talent pour s’inviter au sommet de la feuille des temps à l’issue d’une séance qualificative tronquée par la malchance qui semble poursuivre le triple champion du monde. Plus déterminé que jamais à enrayer la série victorieuse de son ancien ami d’enfance, le Britannique avait pourtant enfilé le bleu de chauffe dès le vendredi après-midi en s’adjugeant un confortable meilleur chrono avec près de huit dixièmes d’avance sur l’autre flèche d’argent. De nouveau le plus véloce lors des libres 3, même si cette fois l’écart se bornait à 68 millièmes, le natif de Stevenage comptait s’appuyer sur cette entame de week-end idéale pour remettre les choses au point à Sotchi.
Hélas pour lui, mais aussi pour le spectacle, Hamilton a encore été touché par une défaillance de son MGU-H, le même qui l’avait déjà contraint à s’élancer depuis la dernière place en Chine, alors que la Q2 venait à peine de se terminer. Débarrassé de sa plus sérieuse menace dans l’exercice du tour chronométré, les Ferrari n’ayant clairement pas le rythme ce week-end, Rosberg ne se laisse pas prier pour signer avec autorité, sept dixièmes d’avance sur son dauphin Sebastian Vettel, sa deuxième pole position consécutive, la 24ème de sa carrière en F1. « Je pouvais aller un peu plus vite en Q3, souligne Nico. Mais j’ai commis une erreur dans ma deuxième tentative. J’ai ensuite décidé de relâcher la pression, car je savais que mon premier run était suffisamment bon pour rester devant. Les sensations au volant étaient géniales. La composition de la grille m’est favorable, il ne me reste qu’à faire le job demain. »
Nouveau souci technique pour Hamilton
Crédité du chrono le plus rapide en 1’35’’417, Rosberg signe en Russie la 10ème pole d’affilée d’une Mercedes depuis le Grand Prix du Japon 2015 et se place dans les meilleures dispositions avant d’aborder une épreuve qui ne lui a guère souri dans le passé. Jamais en mesure de contester la suprématie de son compatriote en qualification, Vettel est toutefois parvenu à limiter les dégâts en cueillant le 2ème temps du jour devant la Williams de Valtteri Bottas (3ème) et l’autre Ferrari de Kimi Räikkönen (4ème). Pénalisé de cinq places sur la grille pour un changement de boîte de vitesse, le natif d’Heppenheim s’élancera finalement depuis la 7ème position et sera contraint, tout comme Hamilton (10ème), à une course d’attaque. Dominé pour la troisième fois consécutive par son coéquipier finlandais en qualification, Felipe Massa (5ème) confirme néanmoins la bonne tenue des monoplaces dessinées à Grove sur un tracé propice aux qualités de la FW38.
« Cette piste nous convient, révèle le vice-champion du monde 2008. Les températures plus basses nous aident également. Valtteri a réussi un superbe tour pour se qualifier en première ligne. Le mien n’a en revanche pas été parfait, mais la voiture devrait être compétitive en course. Les Mercedes et les Ferrari seront très fortes demain. Je vais toutefois tout mettre en œuvre pour essayer de monter sur le podium. Si nous y parvenons, ce serait un résultat fantastique. » Moins à la fête qu’il y a deux semaines à Shanghai, Daniel Ricciardo décroche le 6ème temps du jour et se permet de devancer une nouvelle fois son coéquipier Daniil Kvyat (8ème) dans l’exercice du tour chronométré. Malgré le soutien de tout un peuple, le Russe n’a pas réussi à battre la Force India de Sergio Perez (7ème) et s’est de plus attiré les foudres de Carlos Sainz en gênant l’Espagnol lors son ultime tentative en Q2.
Williams reprend du poil de la bête
Sans doute capable de rejoindre l’autre pilote Toro Rosso Max Verstappen (9ème) dans l’ultime partie de la qualification, le fils de Carlos a finalement dû se contenter d’un frustrant 11ème temps. Malmené par le débutant Stoffel Vandoorne à Bahreïn puis par le revenant Fernando Alonso en Chine, Jenson Button a cette fois-ci pris le meilleur sur son coéquipier de chez McLaren en récoltant le 12ème chrono devant la deuxième Force India d’un décevant Nico Hulkenberg (13ème). Enfin entièrement remis de sa spectaculaire cabriole de Melbourne, Alonso s’offre la 14ème position et partira avec l’ambition de récolter ses premiers points de la saison. Pas encore tout à fait satisfait du comportement de sa Haas, Romain Grosjean empoche le 15ème temps devant l’autre pilote de l’écurie américaine Esteban Gutierrez.
En grande souffrance il y a deux semaines en Chine, les Renault ont retrouvé quelques couleurs dans le parc olympique de Sotchi même si les hommes de Frédéric Vasseur accusent toujours plus de trois secondes de retard sur le poleman Rosberg. Kevin Magnussen (17ème) précède une nouvelle fois l’autre représentant de la marque au losange Jolyon Palmer (18ème), l’Anglais accusant plus de quatre dixièmes de retard sur le temps réalisé par le Danois. Enfin doté du nouveau châssis qu’il réclame depuis plusieurs Grand Prix, Felipe Nasr (19ème) reprend un léger ascendant sur son coéquipier chez Sauber Marcus Ericsson bon dernier (22ème) bien que son chrono ne lui permet de battre que les seules Manor de Pacal Wehrlein (20ème) et de Rio Haryanto (21ème) sur la grille de départ.
Andrea Noviello
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