Les Flops du Grand Prix de Chine

Renault

Positivement étonnante depuis l’ouverte de la saison, Renault est douloureusement retombée sur terre en Chine. Larguées dès les premiers essais libres, les monoplaces jaunes et noirs ne sont jamais parvenues à retrouver un semblant de performance pendant le reste du week-end. Lourdement handicapés par les faiblesses de leur groupe propulseur dans les interminables lignes droites du circuit de Shanghai, les pilotes de la marque au losange ont végété pendant tout le Grand Prix dans les bas fonds du classement. Victime d’une rupture de suspension en libres 1, Kevin Magnussen n’a pu faire mieux que le 17^ème temps en qualification quand Jolyon Palmer devait se contenter de la 19^ème place. Pourtant, les multiples accrochages du départ offrent aux hommes de Frédéric Vasseur l’opportunité de gagner de nombreuses positions. 14^ème à l’issue du 1^er tour, le Danois rentre chausser des gommes neuves pendant la neutralisation ce que ne fait pas le Britannique. À tort. 7^ème au restart, le champion 2014 de GP2 perd 14 positions en l’espace de cinq tours. Le calvaire du fils de Jonathan se prolongera jusqu’au drapeau à damier, Palmer terminant 22^ème et bon dernier derrière la Manor d’Haryanto. À peine plus convaincant, l’ancien pilote McLaren parvient à surnager un long moment avant de se résoudre à une bien triste 17^ème place. Encore au tout début de son énorme projet de reconstruction, Renault va pourtant devoir rapidement redresser la tête sous peine de vivre une année cauchemardesque. Inquiétant.

Sauber

Seule équipe avec Renault et Manor à n’avoir pas inscrit le moindre point cette saison, Sauber est de nouveau repartie bredouille de son escapade chinoise. Faute de financement, la C35 n’a pas bénéficié de la moindre évolution depuis Melbourne et les perspectives ne sont pas forcément très réjouissantes pour l’écurie dirigée par Monisha Kaltenborn. Capables de se hisser en Q2 pour la première fois en 2016, Marcus Ericsson (15^ème) et Felipe Nasr (16^ème) n’ont pas réussi à faire de miracle en course. Tous les deux impliqués dans des touchettes au départ, le Suédois arrachant l’aileron-avant de Grosjean tandis que le Brésilien accrochait Hamilton, ils ont pourtant connu des fortunes assez diverses. Contraint de stopper dès la première boucle en raison d’un aileron cassé et d’une crevaison, le Brésilien perd d’entrée un tour sur tout le peloton. Encore touché par des problèmes de freins, l’ancien pilote Carlin en GP2 trainera ce retard comme un boulet pendant tout le Grand Prix pour terminer à une fade 20^ème place. Sorti 11^ème du premier virage, le Suédois tente une difficile stratégie en pneus mediums, 56 tours couverts, mais qui s’avèrera finalement être un échec cuisant. Malgré son abnégation, le Nordique est une proie beaucoup trop docile pour ses adversaires qui s’en débarrasse sans ménagement. À défaut de briller en piste, il achève sa course au 16^ème rang, Ericsson aura moins permis à Sauber de survivre quelques semaines de plus grâce à un nouvel apport de ses sponsors personnels. Navrant.

Romain Grosjean

Après un début de saison de rêve, Romain Grosjean ne gardera pas un souvenir impérissable de son 30^ème anniversaire. En difficulté dès le début du week-end, le Français est pourtant parvenu à limiter la casse lors des qualifications en décrochant le 14^ème chrono du jour. Auteur d’un assez bon départ, le pilote Haas est mis hors-jeu dès le premier virage par la Sauber d’Ericsson. Obligé de passer plus tôt que prévu à son stand afin de changer d’aileron-avant, le natif de Genève reprend la piste à la 21^ème position au volant d’une monoplace au comportement altéré. S’il opte pour une stratégie résolument agressive en ne montant que les gommes tendres et supertendres lors de ses quatre passages par les stands, le Tricolore ne parvient pas à remonter plus haut que la 15^ème place. Complètement démotivé en fin de Grand Prix malgré l’obtention du meilleur tour en course, le pilote flanqué du numéro 8 ira même jusqu’à supplier son équipe à la radio de le laisser abandonner. N’obtenant pas l’aval de son ingénieur, il se résigne finalement à rallier l’arrivée en 19^ème position, très loin derrière l’autre Haas de Gutierrez classé 14^ème à Shanghai. Pire, ce premier résultat blanc de l’année, fait plonger Grosjean de la 5^ème à la 8^ème place du classement pilotes. Sale week-end.

Lewis Hamilton

Vainqueur des deux dernières éditions du Grand Prix de Chine, Lewis Hamilton a vécu un retour pour le moins compliqué à Shanghai. Et c’est peu de le dire. Frappé par une pénalité de cinq places sur la grille pour changement de boîte de vitesse avant même de débuter son week-end, le pilote Mercedes a subi sa première défaillance mécanique de l’année au pire moment lors des qualifications. Trahi par son système de récupération d’énergie alors qu’il n’avait pas pu encore signer le moindre chrono, le Britannique a dû s’élancer depuis la dernière place sur la grille de départ. Auteur d’un bon envol, le champion du monde en titre est lui aussi victime d’un premier virage agité, Nasr arrachant l’aileron-avant de sa W07. Obligé de rentrer à son stand pour réparer dès le 1^er tour, le natif de Stevenage choisit de s’arrêter deux autres fois pendant l’intervention de la safety-car afin de se débarrasser des supertendres. Avant-dernier au moment du restart, l’ancien protégé de Ron Dennis opère une remontée méthodique mais non dénuée de panache, en témoigne son superbe dépassement par l’extérieur sur Gutierrez. Remonté en 5^ème position au 21^ème tour, il marque deux autres passages par les box qui le font replonger au milieu du peloton. Incapable de venir à bout de la Williams de Massa dans son dernier relais, il perd même deux places au profit de Ricciardo et Räikkönen pour achever son pénible après-midi au 7^ème rang. Pas dans un grand jour.

Andrea Noviello