Billet d’humeur : Faux-départ !

Billet d'humeur Monaco 2016
De part sa prudence déraisonnée, la FIA a privé le public d'un vrai départ en Principauté.
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Dernier tracé du calendrier à encore punir sans pitié la moindre approximation d’un pilote, n’est-ce pas monsieur Verstappen, le circuit de Monaco a pour la première fois de son histoire vu un envol donné derrière cette maudite voiture de sécurité. Resté jusque-là épargné par ce déplaisir, le Grand Prix le plus mythique du calendrier a lui aussi basculé dans une ère que sa piste si sélective et anachronique, eu égard des normes actuelles, ne cessait de narguer avec malice. Celle du sur-protectionnisme et de l’élimination totale des facteurs jugés à risque. Souvent perturbée par les éléments météorologiques depuis son arrivée dans le championnat du monde en 1950, l’épreuve princière a en grande partie construite sa légende grâce à des éditions dantesques au cours desquelles de nombreux pilotes se sont révélés aux yeux du grand public ou ont confirmé un talent qui ne demandait qu’à éclore. Que serait-il advenu des Jean-Pierre Beltoise, Ayrton Senna, Olivier Panis ou encore Rubens Barrichello si la Fédération Internationale de l’Automobile avait décidé à l’époque de ne pas laisser ces as du volant en découdre sous prétexte que la pluie rendait la course trop périlleuse ? En refusant de laisser les pilotes de la génération actuelle prendre leurs responsabilités, l’instance dirigeante a privé le public du moment le plus exaltant d’un Grand Prix : son départ. Pire, elle a encore un peu plus tourné en ridicule une discipline déjà bien mal en point. Comme en atteste le passage immédiat en pneus intermédiaires de Kevin Magnussen dès la relance, les conditions en piste ne justifiaient en rien un départ lancé. Pas plus qu’elles n’expliquent les sept tours passés au ralenti par le peloton derrière le safety-car. Les doléances répétées de Lewis Hamilton à la radio à chaque fois que le dépassé Charlie Whiting décide de faire appel à Bernd Maylander prouvent également que le problème ne vient pas des premiers concernés. Sorti pour la première fois du chapeau de la FIA lors du Grand Prix de Belgique 1997, le départ derrière la voiture de sécurité est depuis devenu une norme derrière laquelle l’autorité régulatrice de la catégorie reine préfère se réfugier au lieu d’assumer ses propres défaillances. Faux-départ !

Andrea Noviello

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