Max Verstappen
Le héros du dernier Grand Prix d’Espagne est douloureusement retombé sur terre à l’occasion du rendez-vous le plus glamour de la saison. Déjà passé tout près de la correctionnel le samedi matin en libres 3, il tutoie le rail au Casino, le jeune prodigue a anéanti toutes ses chances de briller en explosant sa RB12 dès la première partie des qualifications dans le deuxième esse de la Piscine alors que son coéquipier Ricciardo signait quelques minutes plus tard une incroyable pole position. Contraint de s’élancer depuis les stands, le Néerlandais gagne une place dès le départ en raison des problèmes techniques affectant la Toro Rosso de son prédécesseur Kvyat. Profitant d’une monoplace parfaitement réglée pour la pluie, le natif d’Hasselt se fraie rapidement un chemin dans le peloton. Après s’être joué des deux Manor de Wehrlein et d’Haryanto, le pilote Red Bull choisit de rentrer monter les pneus intermédiaires au 12ème tour. Retombé en 17ème position, le fils de Jos entame alors un festival qui va le ramener au dixième rang en l’espace de seulement cinq boucles. Nasr, Wehrlein, Magnussen et Bottas font les frais de la maestria de l’Hollandais dans les manœuvres de dépassement. Bloqué derrière Gutierrez, il stoppe de nouveau à son box au 31ème passage, chaussant les pneus tendres. 9ème après son deuxième arrêt, le champion du monde 2013 de karting réduit à néant son superbe Grand Prix en partant encore une fois à la faute dans le virage de Massenet. Le pilote de 18 ans fracasse sa monoplace dans le rail, achevant son difficile week-end monégasque sur une troisième bourde en trois jours. Aussi talentueux soit-il, Verstappen doit encore apprendre à ne pas mélanger vitesse et précipitation.
Renault
En grande souffrance depuis l’ouverture de la saison, Renault a complètement bu la tasse sur la piste détrempée de Monaco. Inexistants en qualifications, Kevin Magnussen s’octroyant malgré l’introduction de la nouvelle version du moteur français un très modeste 16ème chrono tandis que son coéquipier Jolyon Palmer échouait en 18ème position, les jaunes n’ont guère été plus à leur avantage en course. Celle du Britannique n’aura d’ailleurs duré que sept tours le temps que le voiture de sécurité se décide enfin à s’effacer. Surpris comme un débutant par un passage piéton dans la ligne droite des stands, le champion 2014 de GP2 s’en va se fracasser violemment contre le rail de sécurité avant de terminer son embardée dans les barrières Tecpro de Sainte-Dévote. Premier pilote à tenter le pari de chausser les pneus intermédiaires, il s’arrête à son box dès la fin du 7ème passage, Magnussen gagne plusieurs positions à la faveur des arrêts au stand de ses adversaires. Remonté en 14ème position, le champion 2013 de F3.5 doit s’incliner au 19ème tour devant la manœuvre imparable de Verstappen dans le virage de Sainte-Dévote. Rattrapé deux boucles plus tard par Kvyat, il commet une erreur à la sortie du Bureau de Tabac puis se fait accrocher par le Russe à la Rascasse. Obligé de rentrer réparer les dégâts au 21ème passage, le Danois repasse un train de pneus intermédiaires avant de monter les supertendres huit tours plus tard. Surpris par une zone d’humidité au freinage de Mirabeau dans la 34ème boucle, le fils de Jan arrache son museau avant et rentre définitivement mettre fin au supplice du constructeur tricolore en Principauté. De mal en pis.
Sauber
Complètement à l’agonie sur le plan financier, Sauber n’est pas prête de sortir la tête de l’eau après son catastrophique week-end monégasque. Victime de l’explosion de son moteur Ferrari avant même d’avoir pu effectuer le moindre tour en qualification, Felipe Nasr aura, de part son refus à obéir aux ordres de son équipe, contribué au naufrage du team helvétique en Principauté. Passé à un souffle de se qualifier en Q2, il décroche le 17ème chrono à deux dixièmes de la Renault de Magnussen, Marcus Ericsson entame sa course prudemment, puis choisit de calquer sa stratégie sur celle de son coéquipier. Le Suédois s’arrête chausser les pneus intermédiaires au 11ème passage, soit trois boucles après le natif de Brasilia, et ressort juste derrière l’autre pilote Sauber. Les deux hommes ne vont alors pas se quitter d’une semelle. Clairement plus à l’aise que le Pauliste, le natif de Kumla élimine le protégé de Steve Robertson dans le 19ème tour. Pas complètement en mesure de se détacher, Ericsson étend son deuxième relais dix boucles de plus avant de rentrer monter les ultra-tendres. Resté en piste jusqu’à la 32ème boucle, le Brésilien repart cette fois devant son voisin de garage à la 17ème position. Remontés respectivement au 15ème et 16ème rang au gré des abandons de Magnussen et de Verstappen, les pilotes de Monisha Kaltenborn vont un peu plus se tourner en ridicule en s’auto-éliminant au 50ème passage. Intimé par son équipe de laisser passer le Nordique le tour précédent, Nasr refuse de s’effacer, poussant Ericsson à tenter une attaque suicidaire dans le virage de la Rascasse. Le contact occasionne l’abandon des deux Sauber et coûte au Suédois une pénalité de trois places sur la grille du prochain Grand Prix du Canada. Pitoyable.
Daniil Kvyat
Daniil Kvyat ne gardera pas un souvenir impérissable de son week-end monégasque. Et pour cause, le Russe aura vécu un véritable cauchemar en course dans les rues de la Principauté, lui qui y avait pourtant lancé sa saison chez Red Bull un an plus tôt. Plutôt à l’aise dans l’exercice du tour chronométré, le natif d’Oufa endommage son fond plat en Q2, ruinant ainsi ses chances de briller dans l’ultime partie des qualifications. 9ème chrono à plus d’une demie seconde du temps réalisé par son coéquipier Sainz, le pilote Toro Rosso est rejeté en queue de peloton avant même le départ, sa STR11 souffrant de sérieux problèmes de boîte de vitesse. Obligé de rentrer une première fois à son box changer de volant dans la 2ème boucle, le champion 2013 de GP3 repasse une deuxième fois par la pit-lane deux tours plus tard sans s’arrêter. Bon dernier lorsque le départ est enfin donné au 7ème passage, l’ancien protégé d’Helmut Marko tente d’amorcer une vaine remontée dans la hiérarchie, le Russe ayant concédé un tour de retard sur tout le peloton lors de son premier pit-stop. Rentré une troisième fois à son box monter les pneus intermédiaires, il pointe en 20ème position lorsque Magnussen commet une erreur devant lui avant l’entrée dans le virage de la Piscine au 21ème tour. Bien décidé à sauter sur l’occasion pour se dédoubler du Danois, le pilote flanqué du numéro 26 touche une première fois la Renault avant de l’accrocher bêtement sur une attaque déraisonnée à la Rascasse. Reparti après plusieurs manœuvres, Kvyat finira par renoncer, enregistrant à Monaco son deuxième zéro pointé en trois courses. Dans le dur.
Andrea Noviello
Poster un Commentaire