Qualification : Hamilton la force de l’habitude

Totalement remis en selle par son succès monégasque, Lewis Hamilton a confirmé son retour en force en raflant pour 62 millièmes le meilleur chrono des qualifications du Grand Prix du Canada. Le Britannique coiffe sa cinquième pole position sur le circuit Gilles-Villeneuve devant l’autre Mercedes de Nico Rosberg et la Ferrari de Sebastian Vettel.

Le Grand Prix du Canada n’est décidément pas une épreuve comme les autres pour Lewis Hamilton. Vainqueur pour la première fois de sa carrière sur le circuit Gilles-Villeneuve l’année de ses débuts en 2007, le Britannique a ensuite connu, comme dans toutes les histoires d’amour, des hauts et des bas à Montréal. Capable de s’imposer à trois autres reprises (2010, 2012, 2015) sur le tracé niché au cœur de l’île Notre-Dame au terme de performances éblouissantes, le triple champion du monde a également vécu quelques éditions nettement moins réjouissantes en terre canadienne. Son accrochage dans la voie des stands avec Kimi Räikkönen lors du Grand Prix 2008 ou encore ses problèmes de freins en 2014 alors qu’il menait tranquillement la course sont autant de souvenirs douloureux avec lesquels le natif de Stevenage a dû apprendre à vivre avant de revenir encore plus sûr de sa force.

Touché par son manque de réussite, et les problèmes mécaniques à répétition qui ont affecté sa flèche d’argent depuis l’ouverture de la saison, Hamilton avait balayé cinq premières manches infructueuse en remportant, avec certes un brin de réussite, une victoire ô combien précieuse et revigorante dans les rues de Monaco. Deux semaines plus tard, l’Anglais en confirmé son retour en force en s’adjugeant la 53^ème pole position de sa carrière, la cinquième à Montréal après celles conquises en 2007, 2008, 2010 et 2015. « Je suis content de me retrouver à cette place, confie le pilote flanqué du numéro 44. Mais pour être honnête, ce n’était pas ma meilleure séance ni mon meilleur tour de qualification non plus. Je n’avais pas le même rythme qu’hier, mais c’était suffisant pour signer la pole. La course s’annonce intéressante demain surtout si la météo s’en mêle. »

Ferrari retrouve des couleurs

Crédité du tour le plus rapide en 1’12’812, le Britannique explosant au passage son chrono de la saison dernière de plus d’1,5 seconde, Hamilton empoche sa quatrième pole en 2016, corroborant ainsi son hégémonie dans l’exercice du tour chronométré cette année lorsque la mécanique le laisse en paix. Complètement effacé il y a deux semaines en Principauté, Nico Rosberg a recouvert un peu de confiance lors de ses qualifications en décrochant le 2^ème temps du jour à un souffle de son champion  du monde d’équipier. Pourtant, l’Allemand a de nouveau démontré quelques signes de fébrilité au Canada, en témoigne son erreur au premier virage dès l’entame de son ultime tentative en Q3. Arrivée à Montréal avec la ferme intention d’effacer ses dernières sorties en demi-teinte, Ferrari a enfin retrouvé un niveau de performance plus conforme à ses aspirations en qualification.

Boosté par l’introduction du nouveau turbo, Sebastian Vettel s’est octroyé un très joli troisième chrono, l’Allemand échouant à moins de deux dixièmes du poleman Hamilton. Si l’autre pilote de la Scuderia Kimi Räikkönen (6^ème) n’a pas su complètement rassurer les hommes de Maranello, le Finlandais devant se contenter d’une seule tentative en Q3, l’écurie la plus titrée de l’histoire devrait néanmoins pouvoir tirer son épingle du jeu en course surtout si la météo venait à jouer des tours pendant la course. Les protégés de Maurizio Arrivabene devront toutefois se méfier de Red Bull clairement sur la voie de la rédemption, Daniel Ricciardo (4^ème) et Max Verstappen (5^ème) s’intercalant entre les deux monoplaces rouges, et toujours aussi redoutables sur le mouillé comme en atteste le dernier Grand Prix de Monaco.

Bienvenu au Québec

En grande souffrance sur le tracé princier, Williams a, elle aussi, réagi à Montréal, Valtteri Bottas (7^ème) et Felipe Massa (8^ème) sécurisant la 4^ème ligne de la grille de départ. Légèrement éclipsé par son voisin de garage Sergio Perez (11^ème) depuis quelques manches, Nico Hulkenberg a repris un léger ascendant sur le Mexicain en décrochant un bon 9^ème chrono devant la McLaren de Fernando Alonso (10^ème). « Je suis très content, explique le Taureau des Asturies. Me retrouver en Q3 aujourd’hui est clairement une bonne surprise. On n’imaginait absolument pas être aussi compétitif sur ce circuit typé moteur. C’est donc un beau cadeau pour toute l’équipe. Si l’on en croit les prévisions météorologiques, tout est possible demain en course. J’espère qu’il pleuvra et que nous pourrons inscrire des points. »

Pas en mesure de rejoindre le double champion du monde espagnol en Q3, le natif de Frome lâchant quelques précieux dixièmes sur un freinage raté à l’épingle, Jenson Button (12^ème) précède tout de même la Toro Rosso de Daniil Kvyat (13^ème) et la Haas d’Esteban Gutierrez (14^ème). Devancé pour la deuxième fois consécutive par son coéquipier mexicain dans l’exercice du tour chronométré, Romain Grosjean a dû se contenter d’un modeste 15^ème temps, la faute à une mise en chauffe toujours aussi problématique de ses gommes Pirelli. Réputé depuis de nombreuses années pour avoir vu les plus grands fracasser leur monoplace contre lui, le mur des champions n’a une nouvelle fois pas failli à sa réputation en 2016. Si Jolyon Palmer (17^ème), Fernando Alonso ou Daniel Ricciardo s’en sont tiré avec un simple rappel à l’ordre, Carlos Sainz (16^ème) n’a pas eu la même veine, l’Espagnol emboutissant sa STR11 dès l’entame de la Q2.

Andrea Noviello