Billet d’humeur : L’éloge de la patience !

Nico Rosberg billet d'humeur Japon 2016
Après deux tentatives ratées, Nico Rosberg n'a jamais été aussi proche de conquérir le titre.
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Arrivé en Formule 1 il y a déjà dix ans fort d’une campagne triomphante en GP2, Nico Rosberg avait rapidement enthousiasmé le paddock de part sa vitesse de pointe et sa qualité de « dépasseur » hors-pair. Très tôt classé dans la catégorie des futures stars de la discipline, l’Allemand aura pourtant mis beaucoup plus de temps que prévu avant de recevoir toute la considération qu’il mérite. Efficace à défaut d’être flamboyant, le jeune Nico s’est longtemps démené au volant de machines trop en retrait pour espérer venir régulièrement se mêler à la lutte aux avant-postes. Celui qui officiait alors sous les couleurs de Williams a ainsi préféré se réfugier dans le travail, avec la certitude que son heure allait bien finir par sonner un jour. Détenteur du meilleur tour en  course dès son premier Grand Prix à Bahreïn en 2006, le natif de Wiesbaden rongera son frein 110 courses de plus avant qu’enfin il ne puisse trôner sur la première marche d’un podium de F1. Plus pragmatique et analytique que ne l’était son père Keke, Nico a également eu le nez creux en liant sa trajectoire à celle de la toute nouvelle écurie Mercedes en 2010. Premier pilote à faire triompher la firme à l’étoile deux ans plus tard, le résident monégasque échouera pourtant à deux reprises dans sa quête de couronne mondial face à son ancien ami d’enfance Lewis Hamilton. Battu sur le fil en 2014, le pilote germanique n’a en revanche jamais pu faire le poids l’année suivante, enchaînant les humiliations comme autant de démonstrations de son impuissance. Un an après avoir sans doute vécu l’un de ses pires camouflets face au Britannique sur ce même circuit de Suzuka, Rosberg a complètement renversé à son avantage un duel que beaucoup croyait joué d’avance. En s’imposant d’une main de maître sur les terres de Honda, le fils du champion du monde 1982 a même réussi là où tous les coéquipiers d’Hamilton avaient échoué avant lui : ébranler la confiance de l’Anglais et semer le doute chez celui qui s’est toujours caractérisé par une force mentale hors-norme. L’éloge de la patience !

Andrea Noviello

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