Lewis Hamilton
Trahi par sa mécanique il y a une semaine à Sepang, Lewis Hamilton s’est, cette fois, tiré tout seul une balle dans le pied en loupant complètement son départ à Suzuka. S’il est parvenu à limiter les dégâts en remontant jusqu’à la troisième place, le Britannique n’a jamais semblé réellement dans son assiette sur un tracé qu’il affectionne pourtant tout particulièrement. Plus occupé à jouer avec son application Snapchat qu’à répondre aux questions des journalistes le jeudi lors de la conférence de presse d’avant Grand Prix, le natif de Stevenage s’est montré tout aussi effacé en essais libres. Dominé dans chaque séance par Rosberg, le triple champion du monde a refait surface le temps de la seule Q3 en qualification, échouant malgré tout derrière l’Allemand pour treize millièmes de seconde. Distrait par les plaques d’humidité restées de son côté de la piste, le fils d’Anthony relâche trop vite son embrayage et manque complètement sa mise en action. Huitième à la fin du premier tour, le pilote Mercedes élimine péniblement Hulkenberg dans la 6ème boucle et grimpe au septième rang. Resté en piste jusqu’au 13ème passage, l’Anglais opère son premier pit-stop après tous les leaders, mais ressort devant le duo Räikkönen-Perez. Venu à bout dans la foulée de la Red Bull de Ricciardo, l’ancien protégé de Ron Dennis sort alors la grosse attaque pour combler son retard sur Vettel devant lui. Relégué à près de 13 secondes de l’Allemand au 20ème tour, le champion du monde en titre revient à quatre secondes de « Baby-schumi » en l’espace de douze boucles. De retour au stand au 33ème passage, l’Anglais prend le meilleur sur le pilote Ferrari à la faveur de « l’undercut » et se lance à l’assaut de Verstappen. Revenu dans le sillage du Néerlandais à huit tours de l’arrivée, le pilote de la firme à l’étoile tentera de surprendre le fils de Jos dans l’avant-dernière boucle à la chicane, mais se heurtera à la défense plus que limite du Batave. Complètement absent à Suzuka, Hamilton accuse désormais 33 longueurs de retard sur Rosberg au championnat. Pire, il n’a déjà plus son destin entre ses mains. Une ombre.
McLaren-Honda
Résolument optimiste après son beau week-end en Malaisie, McLaren-Honda a sévèrement déchanté à l’occasion de son Grand Prix à domicile. À la rue aussi bien en qualification qu’en course, les MP4-31 ont de nouveau offert un bien pâle visage sur les terres de leur motoriste un an après avoir déjà frôlé le ridicule à Suzuka. Seul pilote McLaren équipé de la nouvelle spécification du moteur japonais en qualification, Fernando Alonso se hisse de justesse en Q2, décrochant un très modeste 15ème chrono à plus de deux secondes du poleman Rosberg. Auteur d’un envol moyen, le « Taureau des Asturies » ne gagne aucune place au départ et conclut le 1er tour derrière la Williams de Massa. Jamais en mesure de menacer le Brésilien, le double champion du monde s’arrête dès le 9ème passage à son box monter les pneus durs. Ressorti bon dernier, l’Espagnol grimpe jusqu’en douzième position avant que son deuxième pit-stop dans la 27ème boucle ne le refasse plonger en queue de peloton. Bloqué toute la dernière partie de Grand Prix derrière Ericsson, le natif d’Oviedo ralliera l’arrivée à une piteuse 16ème place. Privé du moteur évolué dans l’exercice du tour chronométré, Jenson Button échoue dès la Q1 avec le 17ème temps. N’ayant déjà plus rien à espérer de cette manche japonaise, l’Anglais monte la nouvelle spécification avant la course et s’élance depuis la dernière place sur la grille. Crédité d’un envol pour le moins poussif, le champion du monde 2009 végète en dernière position un long moment avant que le jeu des arrêts au stand ne lui permette de remonter. Seizième au moment de son premier pit-stop au 19ème tour, le pilote McLaren prend le pari des pneus tendres. Après avoir enfin pris la mesure de Wehrlein au stand, le natif de Frome se joue de l’autre Manor d’Ocon dans la 23ème boucle. Redescendu au 20ème rang à l’issue de son deuxième changement des gommes au 36ème passage, Button termine son pénible après-midi par deux dépassements sur Gutierrez et Nasr pour le gain de la 18ème place. Un cauchemar.
Carlos Sainz
La Fédération Internationale de l’Automobile attend-elle qu’un drame se produise pour enfin sanctionner l’attitude scandaleuse et irresponsable de l’Espagnol en piste ? Davantage focalisé sur les pilotes derrière lui que sur son propre pilotage, Carlos Sainz a encore « gratifié » ses adversaires de manœuvres défensives tout bonnement épouvantables à l’occasion de ce Grand Prix du Japon. Devancé pour la deuxième fois consécutive par son coéquipier Kvyat en qualification, il décroche le 14ème temps à moins d’un dixième du Russe, le Madrilène dépose les deux Williams de Bottas et Massa au départ, achevant le 1er tour au douzième rang. Parti en gommes tendres, le fils du double champion du monde des rallyes stoppe une première fois à son box au 13ème passage afin de monter les durs. Tombé à la 19ème position, le pilote Toro Rosso débute son « festival » en envoyant le malheureux Gutierrez en tête-à-queue au 20ème tour, le Mexicain ayant été surpris par le changement de direction intempestif de l’Ibère sur le freinage. Revenu sur les talons de son compatriote Alonso, le protégé d’Helmut Marko profite du dépassement du pilote McLaren sur Nasr pour éliminer à son tour le Brésilien au 25ème passage. Après avoir, en vain, tenter de chiper la 12ème place à « Nando », le champion 2014 de F3.5 refait des siennes quatre tours plus tard en se décalant au dernier moment devant l’attaque de Massa. Doublé malgré tout par les deux Williams, il repasse par la case stand dans la 37ème boucle afin de remonter les pneus tendres. Pas assez attentif aux drapeaux bleus, Sainz ponctuera sa piètre prestation en gênant la Ferrari de Vettel au 42ème passage ce qui lui vaudra de vives remontrances de la part de « Baby-Schumi ». Trop, c’est trop !
Esteban Gutierrez
Régulièrement plus véloce que son coéquipier Grosjean ces dernières semaines, Esteban Gutierrez n’a pas vu le jour lors d’un Grand Prix du Japon tout bonnement cauchemardesque pour lui. Victime de problèmes de turbo en libres 2, il doit stopper sa machine après seulement onze tours couverts, le Mexicain parvient tout de même à arracher sa deuxième Q3 de l’année avec le dixième temps des qualifications. Placé du côté le plus humide de la piste, le pilote Haas s’extrait plutôt bien de son emplacement au moment de l’extinction des feux même s’il ne gagne aucune place. Sur les talons de Grosjean pendant tout le premier relais, le natif de Monterrey stoppe une première à son box dans la 11ème boucle. Hélas pour lui le timing choisi par la jeune écurie américaine est pour le moins mauvais. Rejeté en 21ème position derrière une ribambelle de voitures, le protégé de Carlos Slim vient de perdre toute chance de bien figurer dans ce Grand Prix. Facilement venu à bout de la Manor d’Ocon la boucle suivante, le pilote flanqué du numéro 21 ne trouvera cependant jamais l’ouverture sur la Toro Rosso de Sainz. Envoyé en tête-à-queue par l’Espagnol dans le 20ème passage alors qu’il tentait une attaque dans la chicane, le Mexicain endommage son aileron avant sur un vibreur, annihilant ainsi ses derniers espoirs de remontée. En manque de rythme à cause d’une auto au comportement affecté par sa précédente pirouette, l’ancien pilote Sauber repasse par les box dans le 28ème tour et chute de nouveau en avant-dernière position. Seul l’arrêt d’Ocon trois boucles plus tard lui permettra de grimper d’un rang et d’achever son triste après-midi en 20ème position. Loin, très loin de l’autre Haas de Grosjean classée 11ème. Une course à oublier.
Andrea Noviello
Poster un Commentaire