Billet d’humeur : Un petit court-circuit !

Billet d'humeur Mexique 2016
Lewis Hamilton s'apprête à court-circuiter le premier virage après avoir raté son freinage au départ.
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On croyait qu’elle avait définitivement touché le fond depuis un moment déjà. Insipide, artificielle, ennuyante, la Formule 1 moderne semblait ne pas pouvoir se ridiculiser davantage. Grave erreur. Au Mexique, celle que l’on qualifiait jadis de catégorie pinacle du sport automobile a encore un peu plus creusé sa tombe et avec elle le fossé qui l’éloigne inéluctablement de ses plus fidèles passionnés. Comme si se produire sur des circuits aussi médiocres que l’Autodrome Hermanos Rodriguez ne suffisait pas, un grand merci à ce cher Hermann Tilke au passage, la F1 a également décidé de se rendre totalement incompréhensible aux yeux d’un public non averti. En destituant Max Verstappen de sa troisième place après l’arrivée, alors qu’elle aurait très bien pu l’obliger à s’effacer en piste devant Sebastian Vettel, la Fédération Internationale de l’Automobile a bafoué l’image (déjà bien écornée) de la catégorie reine. En offrant le podium à ce même Vettel avant de finalement le rétrocéder à Daniel Ricciardo au gré de pénalités toujours aussi grotesques, l’instance dirigeante l’a complètement avili. Enclavée dans ses propres incongruités, à quoi bon vouloir pénaliser des pilotes qui coupent allégrement les virages quand derrière on les incite à agir de la sorte en multipliant les zones de dégagements entièrement asphaltées, la FIA s’entête pourtant à vouloir supprimer toute notion de danger, au risque de profondément dénaturer un sport qui autrefois donnait la part belle aux notions de courage et de précision de pilotage. Totalement aseptisée par une autorité régulatrice plus portée sur les retombées financières de la discipline (vive les destinations exotiques sans histoire, sans âme, mais indécemment généreuses) que sur le spectacle proposé en piste, la Formule 1 s’enfonce doucement mais sûrement dans un marasme dont elle ne sortira pas indemne. À moins que d’ici là, les fameuses « têtes pensantes » de la FIA ne parviennent enfin à déceler l’origine de ce qu’ils définissent sans doute comme un petit court-circuit !

Andrea Noviello

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