Les Flops du Grand Prix du Mexique

Max Verstappen

À trop jouer avec le feu on finit par se bruler. Max Verstappen en a fait l’amère expérience à l’occasion de ce Grand Prix du Mexique. Inexplicablement passé entre les mailles du filet depuis le début de la saison, le jeune prodigue n’a cette fois-ci pas échappé à la sanction de la FIA. Pénalisé de cinq secondes quelques minutes après l’arrivée, le Néerlandais termine finalement quatrième d’une course dans laquelle il se sera de nouveau fait remarquer par ses mauvais gestes. Très joli troisième temps des qualifications à seulement un dixième de la Mercedes de Rosberg, le fils de Jos manque de mettre l’Allemand au tapis dès le départ en tentant un freinage kamikaze sur le leader du championnat dans le premier virage. Rapidement obligé de lâcher du lest sur le fils de Keke après avoir trop maltraité ses gommes supertendres, le pilote Red Bull stoppe à son box dès la fin du 12^ème passage pour monter les médiums. De retour en piste à la treizième place, le protégé d’Helmut Marko remonte facilement dans le peloton, puis bénéficie des consignes d’équipe pour subtiliser la quatrième position à son coéquipier Ricciardo dans la 22^ème boucle. Revenu dans le sillage de Rosberg grâce au trafic, le champion du monde 2013 de karting profite d’une erreur de l’Allemand au 50^ème tour pour l’attaquer dans le virage 4. Là encore la manœuvre de la nouvelle star du paddock se révèle ratée. Arrivée avec beaucoup trop de vitesse, le natif d’Hasselt rate complètement son freinage, passant à deux doigts d’emboutir une nouvelle fois la Mercedes de l’Allemand. Rattrapé par Vettel en fin de Grand Prix, le Batave craque sous la pression et coupe allégrement le premier virage dans le 68^ème passage. Resté sourd aux injonctions de sa propre écurie, laquelle lui demandait de laisser passer « Baby-Schumi », Verstappen ponctuera son « œuvre » par des décalages tardifs sur la zone de freinage devant un Vettel fou de rage. Un comportement inadmissible.

Haas

La dixième place miraculeuse de Romain Grosjean à Austin n’était qu’un leurre. Une  semaine après son Grand Prix à domicile, Haas a sombré dans les grandes largeurs au Mexique. Handicapés tout le week-end par le comportement erratique de leur monoplace, les pilotes de la jeune équipe américaine ne sont jamais parvenus à inverser la tendance sur un circuit mettant terriblement en lumière les défauts de la VF-16. Parti à la faute lors de sa première tentative en Q1, le Français a vu son deuxième run ruiné par le tête-à-queue de son coéquipier Gutierrez dans les « esses ». 21^ème et dernier des qualifications, Palmer ne participant pas à la séance, le natif de Genève va vivre une course toute aussi désastreuse. Appelé à son stand dès le 11^ème tour pour monter les médiums, le pilote Haas végète en vingtième position devant le seul Ocon pendant un long moment avant que son équipe ne le rappelle au stand dans la 50^ème boucle. Reparti en tendres, Grosjean viendra facilement à bout de son compatriote, mais devra se contenter d’une piteuse 20^ème place à l’arrivée. Guère plus brillant, Esteban Gutierrez a lui aussi vécu l’enfer sur ses terres. Coupable d’une erreur dans son ultime tentative en qualification, le Mexicain échoue aux portes de la Q2 à la 17^ème place. Crédité d’un bel envol, le natif de Monterrey se fait prendre en sandwich dans le premier virage et envoie le malheureux Wehrlein se fracasser dans l’aileron arrière d’Ericsson. Quatorzième à la fin du 1^er tour, le protégé de Carlos Slim s’incline logiquement devant Ricciardo cinq boucles plus tard. Il ne cessera alors plus de reculer dans la hiérarchie. Malgré deux changements de pneus dans les 12^ème et 48^ème tours, Gutierrez restera désespérément scotché à la 19^ème place. Un véritable cauchemar.

Kevin Magnussen

Toujours en ballotage avec son coéquipier Palmer pour le deuxième volant de Renault en 2017, Kevin Magnussen n’a pas franchement plaidé sa cause au Mexique. Loin s’en faut. Si le Danois s’est parfaitement joué du piège des qualifications en décrochant un très honorable 14^ème chrono, il a en revanche complètement loupé son dimanche après-midi. Placé du côté sale de la piste, le pilote Renault s’élance assez bien et déborde d’entrée la McLaren de Button pour s’installer à la 12^ème place. En mesure de contenir sans gros problèmes les faibles assauts du champion du monde 2009, le fils de Jan voit ses pneus tendres s’effondrer au bout de seulement douze tours. Contraint de stopper à son box, le champion 2013 de F3.5 monte les mediums et part pour un second relais marathon. 19^ème à sa sortie des stands, l’ancien protégé de McLaren remonte jusqu’au 16^ème rang avant que ses pneus ne viennent de nouveau freiner sa marche en avant. Dépassé par Button dans la 21^ème boucle, le Nordique doit également s’incliner devant la Toro Rosso de Kvyat huit tours plus tard. Clairement en manque de rythme, le pilote de la marque au losange retourne à son stand au 51^ème passage afin de monter les supertendres. Un choix audacieux, mais qui ne se révèlera pas vraiment payant. Revenu en 16^ème position à la faveur du dernier arrêt au stand de ses adversaires, le pilote Renault devra de nouveau céder face à Alonso et Kvyat en fin de Grand Prix, achevant sa piètre prestation à une peu reluisante 18^ème position. Mis sous l’éteignoir d’un Palmer déterminé à assurer son avenir en F1, Magnussen va devoir sérieusement élever son niveau de jeu d’ici Abou Dhabi s’il souhaite prolonger l’aventure du côté d’Enstone en 2017. Transparent.

Carlos Sainz

Héroïque il y a une semaine à Austin, Carlos Sainz est retombé dans ses travers au Mexique. De nouveau exceptionnel en qualification, il signe un sensationnel dixième temps au volant d’une Toro Rosso accusant pourtant plus de 20 km/h en vitesse de pointe à la concurrence, l’Espagnol a anéanti toutes ses chances de briller en course quelques mètres seulement après le départ en tassant honteusement dans l’herbe son compatriote Alonso. Solide dixième pendant tout le premier relais, le champion 2014 de F3.5 opte pour une stratégie à un seul changement de pneus guère concluante.  Rejeté en 17^ème position après son passage par les box au 12^ème tour, le fils du double champion du monde des rallyes se voit justement condamné d’une pénalité de cinq secondes sur son temps final pour son geste dangereux et antisportif sur le « Taureau des Asturies ». Péniblement remonté jusqu’au 14^ème rang, le Madrilène parvient à maintenir un long moment derrière lui la McLaren d’Alonso malgré de très handicapants problèmes de freins et de boîte de vitesse. Ramarré par les leaders dans la deuxième moitié du Grand Prix, le pilote Toro Rosso se montre alors particulièrement inattentif. Non content de se décaler trop tardivement lorsque le leader Hamilton lui prend un tour, le protégé d’Helmut Marko oublie complètement de s’écarter devant l’autre pilote Mercedes Rosberg dans le 50^ème passage, mettant l’Allemand à la merci d’une attaque de Verstappen. Finalement dépossédé de sa 14^ème position dix boucles plus tard par un Alonso doté de gommes en meilleur état, l’Ibère conclut tristement son pénible Grand Prix du Mexique à un anonyme 15^ème rang, transformé en 16^ème place après l’addition de ses cinq secondes de pénalité. Pas dans un bon jour.

Andrea Noviello