Rendez-vous très attendu par les pilotes et les fans chaque année, le Grand Prix de Belgique a néanmoins perdu une grande part de son charme depuis son retour au calendrier en 2004. Non pas que le majestueux tracé de Spa-Francorchamps soit soudainement devenu un circuit sans âme et sans saveur à l’instar de toutes les productions de ce cher Hermann Tilke. Pourtant, une étrange sensation traverse les passionnés de la catégorie reine à la vision de ce qu’est devenu celui qui fut autrefois surnommé le temple de la vitesse. Aseptisé à outrance à mesure que les dégagements en asphalte se sont démocratisés, Spa n’offre plus, doux euphémisme, le même challenge et le même frisson qu’autrefois. La faute essentiellement à ces maudits run-off qui ont totalement dénaturé le splendide toboggan niché dans les Ardennes belges. Trop heureux de ne plus se voir sanctionner à la moindre sortie de piste, les pilotes ont encore pris un malin plaisir à jouer avec les limites du circuit, les outrepassant bien trop souvent pour ceux que l’on dépeint comme les meilleurs du monde. Jadis redouté pour sa dangerosité et la dose de courage qu’il exigeait, le Raidillon de l’Eau Rouge s’est transformé en banal virage que les pilotes, Vettel et Hamilton en tête, n’hésitent pas à couper avec véhémence histoire de faciliter encore un peu plus le passage de cette ancienne courbe mythique. Le double gauche de Pouhon, autre morceau de bravoure dans le passé, a lui aussi subi le même sort au point que seuls les plus maladroits, Marcus Ericsson est bien placé pour en parler, s’y laissent encore surprendre malgré la présence salvatrice d’énormes dégagements en bitume. Alors messieurs les délégués de la FIA au lieu de nous pondre à chaque intersaison des nouvelles règles plus stupides les unes que les autres pour redonner du spectacle à la F1, rendez-nous les bacs à sable !
Andrea Noviello
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