Honda
Ragaillardi par sa double arrivée dans les points lors du dernier Grand Prix de Hongrie, le motoriste japonais s’est présenté à Spa-Francorchamps plein d’ambition. Porté par l’arrivée de la troisième version de son V6 Turbo censée offrir 50 cv supplémentaires aux pilotes McLaren, Honda s’est même laissé aller, par la voix de son responsable de la compétition Yasuhisa Arai, à une déclaration pour le moins présomptueuse. Le propulseur nippon serait, par on ne sait quelle grâce, soudainement devenu bien meilleur que le moteur Renault. Le résultat de ce week-end belge aura au moins confirmé une chose : le motoriste aux 11 couronnes mondiales est bien complètement à côté de la plaque. Toujours aussi peu performant, le propulseur japonais a de nouveau pourri le week-end de Jenson Button et de Fernando Alonso. Privé de roulage en libres 3, l’Espagnol s’est vu rejeter à 4,2 secondes du poleman Hamilton en qualification. Un gouffre. Sa course, achevée au 13ème rang, sera toute aussi catastrophique en raison des intermittences de son V6 Turbo. L’Anglais est encore plus mal loti. Victime de la perte de la moitié de sa puissance électrique, le champion du monde 2009 va végéter tout le Grand Prix devant les seules Manor pour terminer à une bien fade 14ème place. Avec 105 places de pénalités cumulées par les pilotes McLaren pour le changement de plusieurs éléments du moteur, Honda a explosé tous les records en la matière. À croire que le ridicule ne tue pas !
Pirelli
Décrié par les pilotes et les équipes pour ses choix trop conservateurs depuis l’arrivée des moteurs turbo-hybride en F1, Pirelli a répondu aux acteurs du plateau en emmenant à Spa des composés plus tendres. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le manufacturier italien aurait mieux fait de s’assurer de la fiabilité de ses pneumatiques avant d’envoyer les pilotes au casse-pipe sur l’un des tracés les plus dangereux de la saison. Victime d’une épouvantable explosion de son pneu arrière droit en libres 2 alors qu’il abordait le virage de Blanchimont à plus de 300 km/h, Nico Rosberg ne doit son salut qu’à ses impressionnants réflexes et à la zone de dégagement en bitume qui a arrêté sa folle embardée. Incapable de déceler l’origine de la défaillance, le fournisseur officiel du championnat s’est confondu en fausses excuses blâmant, comme toujours, les pilotes coupables à ses yeux de trop jouer avec les limites de la piste et les vibreurs, soi-disant, traumatisant pour les gommes transalpines. Mais de qui se moque-t-on ? Non content d’être passé tout près de la catastrophe dimanche lorsque le même pneu arrière droit de Sebastian Vettel se désintégra à la sortie de l’Eau Rouge, Pirelli continue de faire l’autruche et refuse de se remettre en question. Le triste épisode de Silverstone 2013 n’ayant visiblement pas servi de leçon, la Formule 1 aurait tout intérêt à se débarrasser au plus vite d’un manufacturier indigne d’elle sous peine d’entacher un peu plus encore une réputation d’excellence déjà sérieusement mise à mal.
Felipe Nasr
Transparent depuis plusieurs mois, Felipe Nasr a encore vendangé en Belgique une belle occasion de renouer avec les points lui qui n’a plus accroché le moindre top dix depuis son beau Grand Prix monégasque. Incapable de se sortir de la Q1, quand son coéquipier Ericsson a décroché un honorable 13ème chrono, le Brésilien va complètement manquer son envol et se faire déborder par les deux McLaren d’Alonso et Button. 16ème à la fin du premier tour, le pilote Sauber élimine le Britannique au 3ème passage, mais butte cinq tours durant sur l’Espagnol avant de finalement trouver la faille. Pas en mesure de suivre le rythme imprimé par son voisin de garage en raison notamment de soucis de freins, le protégé de Steve Robertson stoppe une première fois au 10ème tour et ressort équipé de pneus tendres. De nouveau venu à bout des McLaren, le natif de Brasilia remonte en 12ème place après l’abandon de Ricciardo sans toutefois parvenir à prendre le dessus sur Ericsson. Resté en piste lors de la neutralisation de la course sous la voiture de sécurité virtuelle, le Sud-Américain opère son dernier arrêt au 27ème tour et repart derrière Alonso. Bien aidé par son DRS, il se débarrasse aisément du taureau des Asturies trois boucles plus tard, mais ne parviendra jamais à combler son retard sur l’autre Sauber. Triste 11ème à plus de onze secondes d’Ericsson, Nasr égratigne un peu plus la flatteuse réputation qui a suivi son exploit australien et s’enfonce dangereusement dans une spirale négative. Inquiétant.
Williams
Le toboggan de Spa-Francorchamps et ses interminables lignes droites auraient dû profiter à ses machines plus qu’à n’importe quelles autres monoplaces du plateau. Pourtant, l’écurie Williams est repartie des Ardennes belges avec de bien fades 6ème et 9ème places à l’arrivée. Comme de coutume en retrait lors des premières séances libres du week-end, Valtteri Bottas et Felipe Massa n’ont pas connu le même sort lors des qualifications. Si le Finlandais a confirmé le potentiel des voitures conçues à Grove en décrochant une très belle 3ème place, Felipe Massa n’a pas particulièrement brillé dans l’exercice du tour chronométré ne signant qu’un modeste 7ème chrono. Auteur d’un envol catastrophique qui le voit reculer en 5ème position, le champion 2011 de GP3 perd une autre place au profit de Vettel dès le deuxième tour. Pas vraiment en mesure de suivre le rythme des pilotes devant lui, le natif de Nastola perd tout espoir de podium dès son premier arrêt quand ses mécaniciens équipent sa Williams de trois pneus tendres et d’un medium. Tout aussi mal parti que le protégé de Mika Hakkinen, le Brésilien chute en 9ème position au départ et se lance dans une course galère où il n’accrochera jamais le bon wagon. Dépassé par Kvyat en début d’épreuve, le vice-champion 2008 s’arrête changer de gommes aux 10ème et 21ème passages, mais ne réussira jamais à éliminer la Force India de Perez. Créditée d’une course terne, Williams rate une belle occasion de mettre la pression sur Ferrari le jour où la Scuderia ne repart qu’avec six points. Une telle opportunité ne se répètera peut-être pas de si tôt pour l’écurie chère à Sir Frank.
Andrea Noviello
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