Un temps, quatre saisons tout de même, il fut invincible. Quitte à en devenir agaçant (pour la concurrence). Voir méprisant (n’est-ce pas Monsieur Horner ?). Mais comme tout tandem marquant de son empreinte l’histoire de la Formule 1, il a fini par vaciller. Puis par carrément s’écharper. À Milton Keynes, les motifs d’exaspération n’ont jamais manqué depuis l’avènement des V6 turbo-hybride : manque de puissance, système de récupération d’énergie défaillant, fiabilité précaire des groupes propulseurs … Autant de raisons qui ont poussé Helmut Marko and co a tiré (régulièrement) à boulets rouges sur leurs partenaires de Viry-Châtillon. Passés, au fil des années et des désillusions, maître dans l’art de rejeter la faute sur leur motoriste, les hommes de Dietrich Mateschitz ont conduit Renault à progressivement se détacher de ce client indocile et méprisant. En substituant son nom des carrosseries frappées de l’incontournable taureau rouge par celui d’un célèbre horloger suisse d’abord, puis en rompant définitivement tout contrat de motorisation ensuite. Engagée dans un long processus de restructuration qui doit un jour l’amener jusqu’au titre mondial, la marque au losange n’a en pas pour autant oublié de régler ses comptes avec celle qui fut la plus belle vitrine de son savoir-faire au crépuscule des V8 atmosphériques. En débauchant, dans le plus grand secret, Daniel Ricciardo à la galaxie Red Bull, Renault a non seulement envoyé un signal fort à la concurrence, mais a surtout rendu la monnaie de sa pièce aux imbuvables patrons de l’écurie autrichienne. Rira bien qui rira le dernier !
Andrea Noviello
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