Dominatrice depuis deux saisons en Formule 1, l’écurie Mercedes s’est soudainement pris les pieds dans le tapis à Singapour, enregistrant, et de loin, son pire résultat de la saison. Incapables de se mêler à la lutte aux avant-postes, les deux flèches d’argent se sont contentées de jouer les faire-valoir face à des Ferrari et Red Bull trop heureuses de profiter de cette subite baisse de performance. Pointée du doigt il y a deux semaines à Monza pour ne pas avoir scrupuleusement suivi les recommandations imposées par Pirelli en matière de pression de pneus, la firme à l’étoile s’est très étrangement écroulée le week-end où elle aurait pu aller chercher deux des plus mythiques records de l’histoire. Rejeté à 1,4 seconde du poleman Vettel en qualification, Lewis Hamilton n’égalera pas cette saison les huit poles position consécutives de son idole Ayrton Senna, pas plus que Mercedes ne rejoindra Williams (avec 24 poles d’affilée) au sommet du palmarès. En pleine crise de désamour, la Formule 1 subit de plein fouet l’outrageuse suprématie de l’équipe allemande depuis 2014 après avoir déjà dû composer avec l’hégémonie de Red Bull pendant quatre saisons. Simple hasard ou véritable volonté politique, les champions du monde en titre ont trébuché alors que son pilote vedette sortait d’une éclatante démonstration en Italie mettant quasiment fin aux derniers espoirs de ses rivaux pour le titre mondial. Dans l’impossibilité de faire correctement fonctionner leurs gommes à Marina Bay, sans qu’aucune explication crédible ne puisse être avancée, les machines fabriquées à Brackley ont souffert des mêmes maux qui les avaient si lourdement handicapés il y a deux ans. Seule différence, mais elle est de taille : les flèches d’argent n’ont, cette fois-ci, jamais été en mesure de se battre à la régulière pour la victoire, le piètre résultat de Rosberg 4ème à 25 secondes du vainqueur en attestant. Vous avez dit étrange ?
Andrea Noviello
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