McLaren
L’écurie chère à Ron Dennis n’entrevoit toujours pas la moindre lueur d’espoir dans cet épouvantable exercice 2015. Alors que McLaren avait parfaitement su tirer parti des faits de courses sur les deux précédents tracés urbains, l’équipe aux 20 couronnes mondiales n’a, cette fois-ci, pas été en mesure de rallier l’arrivée alors que ses deux pilotes pouvaient légitimement prétendre à récolter quelques points. Moins larguées qu’à l’accoutumée en qualification, grâce avant tout à la qualité de leur châssis, les monoplaces fabriquées à Woking décrochent les 12ème et 15ème chronos, Fernando Alonso se montrant plus rapide que Jenson Button. Crédité d’un bon envol, à l’inverse de l’Anglais qui chute au 16ème rang, le double champion du monde gagne une place et résiste tout le premier relais à son compatriote Sainz. Pas dans le rythme, le natif de Frome souffre derrière Ericsson et va connaître un premier arrêt au stand cataclysmique, le Britannique perdant près de 40 secondes à cause d’une roue avant droite récalcitrante. Auteur d’une superbe remontée jusqu’à la 9ème position, le « Taureau des Asturies » verra ses espoirs de points s’envoler au 34ème tour lorsque sa boîte de vitesse rend l’âme. Plus à l’aise en deuxième partie de course, l’Anglais reviendra jusqu’en 7ème place avant de se voir lui aussi trahir par sa boîte de vitesse. Avec respectivement sept et six abandons depuis l’entame du championnat, Alonso et Button sont bien partis pour exploser tous les records en la matière. Quelle tristesse !
Pastor Maldonado
Lotus a annoncé au soir de la course et avec une fierté non feinte, à croire que plus rien ne tourne rond à Enstone, sa reconduction pour 2016. Pourtant, Pastor Maldonado n’a pas particulièrement brillé par son talent à Singapour. Et c’est peut de le dire. Incapable de se sortir de la Q1 en qualification, quand son coéquipier Grosjean a accroché dans le même temps la Q3, le Vénézuélien profite de l’envol complètement manqué de Verstappen pour gagner une place au départ. Longtemps bloqué derrière la McLaren de Button, le natif de Maracay choisit, à l’instar du Français, de stopper très tôt dès le 11ème tour. Le pari est osé, mais s’avère payant puisque le champion 2010 de GP2 remonte jusqu’à la 12ème à la faveur des arrêts au stand de ses adversaires. Pas en mesure de se défaire de l’autre McLaren d’Alonso, le pilote Lotus marque son deuxième passage par les stands au 28ème passage et repart à une lointaine 17ème position. Là encore le coup fonctionne parfaitement puisque le Sud-Américain se retrouve propulsé en 9ème position lors du second restart. En grande souffrance en fin de course avec des pneus à l’agonie, il oppose une défense très virile à Button, provoquant l’accrochage qui coûtera son aileron avant au Britannique. Mangé en fin de course par les deux Toro Rosso et les deux Sauber en dépit de manœuvres parfois limites, le vainqueur du Grand Prix d’Espagne 2012 s’arrêtera une dernière fois à son box au 55ème tour avant de réaliser le troisième meilleur tour en course à quatre boucles du but. Du Maldonado dans toute sa splendeur !
Nico Hulkenberg
Mais quelle mouche a donc piqué Nico Hulkenberg pour que le brillant vainqueur des 24 Heures du Mans puisse commettre une telle bourde de débutant lors de la sortie des stands de Massa au 13ème tour ? Jugée, à raison, coupable de la collision avec le pilote Williams, l’Allemand a bêtement gâché une belle occasion d’inscrire de gros points et de renverser la vapeur après plusieurs courses en demi-teinte. Pire, le natif d’Emmerich a même récolté trois places de pénalité sur la grille de départ du prochain Grand Prix du Japon pour sa manœuvre hasardeuse sur le vice-champion 2008. « Hulk » semblait pourtant avoir retrouvé un peu de son éclat dans les rues illuminées de Singapour. Plus véloce que son coéquipier Perez en libres 1 et en libres 3, le pilote Force India a également dominé « Checo » en qualification récoltant un solide 11ème temps. Crédité d’une bonne mise en action où il élimine Grosjean et Verstappen, le champion 2009 de GP2 passe tout son premier relais en 9ème position derrière Massa. Dans l’impossibilité de dépasser le Brésilien sur la piste, l’ancien pensionnaire de l’écurie basée à Grove tente le pari de « l’undercut » en s’arrêtant un tour avant le natif de Sao Paulo au 12ème passage. Hélas, sa précipitation dans le virage 3 et son manque de clairvoyance alors qu’il aurait très bien pu doubler Massa par l’extérieur conduiront le protégé de Willi Weber à sa perte. Rentré en collision avec la Williams après avoir trop copieusement resserré sa trajectoire, Hulkenberg termine sa course dans les Tecpro, enregistrant son 3ème abandon de la saison. Pas glorieux pour un pilote de son calibre.
Will Stevens
Débarrassé de la menace Merhi à qui son employeur a préféré les valises pleines de l’Américain Alexander Rossi, Will Stevens se croyait à l’abri en cette fin de saison. L’Anglais a eu tout faux. Si le pilote Manor a fait respecter la logique en qualification en devançant assez facilement, de cinq dixièmes, son tout nouvel équipier, il n’a pas connu la même réussite en course. Loin s’en faut. Auteur d’un bon envol depuis le côté propre de la piste, le natif de Rochford grimpe d’une position au départ grâce à l’envol complètement raté de Verstappen. Menacé par son voisin de garage dans le virage 5, Stevens résiste avant de totalement se manquer au freinage du Memorial. Dépossédé de son éphémère 18ème place par Rossi, le Britannique reste derrière son coéquipier tout le premier relais puis s’arrête chausser de nouvelles gommes au 15ème tour. Toujours cantonné à sa 18ème position, il perd une place au profit de Verstappen dans la 23ème boucle et tombe au dernier rang. Revenu en 16ème place à la faveur des abandons de Massa, Alonso et Hamilton, l’ancien pilote Caterham ne parvient pas à suivre le rythme imprimé par son voisin de garage en raison d’une usure excessive de ses pneus arrières. Rappelé une seconde fois à son stand au 39ème passage, Stevens achèvera son Grand Prix au 15ème rang à plus de 15 secondes de Rossi. Si cette tendance venait à se confirmer lors des prochaines courses, il pourrait lui aussi voir son avenir dans la petite écurie anglais s’obscurcir sérieusement.
Andrea Noviello
Poster un Commentaire