Course : Hamilton le Shanghai Kid

Au dessus du lot en Chine, Lewis Hamilton cueille à Shanghai le 35ème succès de sa carrière.
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Véritablement imbattable ce week-end, Lewis Hamilton a enlevé le Grand Prix de Chine, troisième étape de la saison de Formule 1. Jamais menacé sur un tracé qu’il affectionne tout particulièrement, le Britannique empoche le 35ème succès de sa carrière, le 4ème à Shanghai, devant son coéquipier Nico Rosberg et la Ferrari de Sebastian Vettel.

Positionné derrière Carlos Sainz dans la pit-lane, Lewis Hamilton répète une dernière fois ses gammes à moins d’une heure du coup d’envoi de la troisième manche de cette saison 2015. Calage de l’embrayage, choix du bon régime moteur, le Britannique ne laisse rien au hasard afin qu’aucun  grain de sable ne vienne contrarier sa marche en avant triomphale lors de ce week-end chinois. Alors que le natif de Stevenage décide de s’élancer, Sebastian Vettel, pas très attentif à ce qui se passe derrière lui, choisit le même moment pour opérer sa simulation de départ. Les deux hommes passent tout près d’un aberrant accrochage à la sortie de la voie des stands.

Furieux du manque d’attention de l’Allemand, le double champion du monde exprimera son mécontentement au pilote Ferrari d’un geste de la main. Ce sera la seule frayeur d’Hamilton dans un Grand Prix de Chine qu’il aura maîtrisé de bout en bout. Après avoir signé le meilleur temps dans chacune des séances libres et décroché avec panache la 41ème pole position de sa carrière, l’Anglais coiffe à Shanghai un impérial 35ème succès en Formule 1, le 4ème sur le circuit dessiné par Hermann Tilke. « Ce fut un très bon week-end d’un bout à l’autre, explique le fils d’Anthony Hamilton. Après le faux pas de la Malaisie, c’est bien de réaliser le doublé et de montrer que nous pouvons reprendre l’avantage. Contrairement à Sepang, j’ai pu trouver les bons réglages ici et je n’ai pas été handicapé par des problèmes mécaniques. Là, je me suis promené. Je suis très heureux de cette victoire. »

Hamilton en promenade

Pas décidé à laisser la moindre chance à Nico Rosberg de le passer avant le premier virage, Hamilton adopte une position peu singulière au moment de placer sa FW06 sur la grille de départ. Décalé sur la droite en direction de l’autre flèche d’argent, le pilote Mercedes prend un envol parfait à l’extinction des feux et vient immédiatement barrer la route à l’Allemand. Placé du côté sale de la piste, Felipe Massa connaît un envol poussif et lâche d’entrée une place sur son coéquipier Valtteri Bottas, qu’il repassera dans le premier tour, avant de céder à l’attaque imparable de Kimi Räikkönen dans l’escargot. Tout près de caler au départ, Daniel Ricciardo est encore plus mal loti puisque l’Australien perd neuf places en quelques mètres et chute à la 17ème position. Galvanisé par sa bonne mise en action, « Ice-Man » pique son compatriote Bottas au freinage du virage 6 et remonte au 4ème rang.

Derrière, Romain Grosjean et Pastor Maldonado opèrent la même manœuvre sur Felipe Nasr et le duo Daniil Kvyat-Max Verstappen pour le gain des 7 ème et 10 ème places. Seul pilote, avec Kvyat, à avoir choisi de monter les gommes médiums en début de course, Carlos Sainz part seul à la faute dès l’entame de la 2ème boucle. Reparti bon dernier derrière les deux Manor, le débutant espagnol va vivre un Grand Prix cauchemardesque qu’il achèvera à une triste 14ème place. De nouveau crédité d’un premier tour de folie, Nico Hulkenberg est contraint à l’abandon dès le 9ème tour en raison d’une rupture de sa boîte de vitesses alors qu’il occupait le 12ème rang. Sept boucles plus tard, le moteur Renault de Daniil Kvyat rend l’âme sous un épais panache de fumée et met fin à un début de course pénible du Russe.

Rosberg en colère

Loin de ces tracas, le leader Hamilton précède toujours son coéquipier Rosberg et les deux Ferrari de Vettel et Räikkönen à la sortie de la première valse des arrêts au stand. Conscient de pouvoir dicter le rythme qui lui sied à ce Grand Prix, le champion en titre réduit volontairement sa cadence lors de son deuxième relais, permettant ainsi à Rosberg de revenir sous la barre des trois secondes. Obligé de conserver sa vitesse pour ne pas voir Vettel lui fondre dessus, l’Allemand endommage ses gommes derrière le natif de Stevenage au point de demander à son équipe d’obliger le Britannique à hausser le ton. Peine perdue. L’ancien pilote McLaren obtempérera bien plus tard au grand détriment de celui que l’on surnomme « Britney ». Si le vice-champion 2014 conservera jusqu’au bout sa 2ème place malgré un deuxième changement de pneus anticipé, le fils de Keke ne digérait pas l’attitude d’Hamilton après l’arrivée.

« Lewis a ruiné ma course en roulant trop lentement dans le deuxième relais, fulmine Nico. De la sorte, on a laissé les Ferrari revenir sur moi ce qui n’était pas une très bonne tactique. J’aurais pu aller plus vite car il était vraiment conservateur, mais en me rapprochant de lui je dégradais trop mes gommes. L’essentiel est d’avoir préservé le doublé, mais il faudra en tenir compte à l’avenir. » Bien qu’encore en deçà de la tension atteinte l’an dernier après le houleux épisode belge, l’électrique duel des pilotes Mercedes pourrait rapidement créer de nouvelles sueurs froides aux grands patrons de la firme à l’étoile. Jamais le dernier quand il est question d’occasionner des frayeurs à son team Lotus, Pastor Maldonado a encore une fois animé à sa manière une course dans le peloton qu’il avait pourtant si bien débuté.

Le show Verstappen

Passé devant son coéquipier Romain Grosjean à la faveur d’un premier changement de pneus anticipé, le Vénézuélien pointe en 7ème position au moment où l’écurie britannique l’appelle une deuxième fois à son box au 34ème tour. Conscient de devoir effectuer une entrée agressive dans la pit-lane pour couvrir le possible « undercut » du Français, ce dernier s’étant arrêté une boucle plus tôt, le pilote Lotus retarde exagérément son freinage au point de totalement manquer son entrée dans la voie des stands. Reparti 14èmeaprès avoir été poussé par les commissaires de piste, le natif de Maracay ponctuera sa fin de course d’un splendide travers au 40ème tour avant de voir Jenson Button l’harponner neuf boucles plus tard à la suite d’un duel à couteaux tirés entre les deux hommes.

Autre grand animateur de ce troisième rendez-vous de la saison, Max Verstappen fait l’intérieur à Sergio Perez au freinage du virage 6 dans le 41ème passage pour le gain de la 8ème place. Pas rassasié pour autant, le Néerlandais amorce son retour sur Grosjean et recolle à moins de sept secondes du Tricolore à six tours du but. Après s’être déjà offert le scalp de Kvyat, Ericsson ou encore Nasr, le jeune prodige veut venir à bout du pilote Lotus afin d’égaler sa belle 7ème place décrochée en Malaisie. Hélas pour lui, le  moteur Renault de sa Toro Rosso serre à quatre tours du drapeau à damier et met fin au festival du natif d’Hasselt. « Je suis naturellement déçu d’avoir dû renoncer si près du but, mais je suis content de mon Grand Prix, confie le Batave. Ce fut une course d’attaque et je me suis régalé en me battant dans le top 10 pour marquer de nouveaux points. L’apprentissage continue. »

Tout bonnement imbattable ce week-end, Lewis Hamilton s’adjuge en Chine le 35ème succès de sa carrière, le 4ème à Shanghai après ceux obtenus en 2008, 2011 et 2014. Vexé d’avoir laissé échapper une victoire à sa portée deux semaines plus tôt en Malaisie, le double champion du monde réaffirme sa main mise sur ce début de saison et confirme qu’il est bien décidé à ne plus faire aucun cadeau à la concurrence dans ce championnat 2015.

Andrea Noviello

Max Verstappen a réalisé une course prodigieuse avant de devoir renoncé sur rupture moteur à 4 tours du but.
Max Verstappen a réalisé une course prodigieuse avant de devoir renoncer sur rupture moteur.
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