Course : Hamilton le texas ranger

Hamilton course Austin 2015
Vainqueur du combat psychologique à Austin, Lewis Hamilton coiffe sa 3ème couronne mondiale.
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Propulsé en tête à huit tours de l’arrivée suite à la nouvelle bourde de Rosberg, Lewis Hamilton a remporté le Grand Prix des États-Unis, seizième épreuve de la saison de Formule 1. Sacré pour la troisième fois de carrière, le Britannique s’impose devant son coéquipier et la Ferrari de Sebastian Vettel au terme d’une course complètement folle.

Battu pour la troisième fois consécutive dans l’exercice du tour chronométré par son voisin de garage Nico Rosberg, Lewis Hamilton avait prévenu la veille qu’il ne tenterait pas de manœuvre suicidaire pour tenter de mettre fin à l’infime suspense restant dans la course au titre. Bien que légèrement moins incisif qu’à l’accoutumée, le Britannique n’aura finalement qu’en partie tenue sa promesse. Si son inhabituelle baisse de forme à la fin de son relais en pneus intermédiaire laissa, un court instant, l’impression que le double champion du monde n’irait pas chercher à tout prix un dixième succès cette saison, son dépassement autoritaire et musclé sur Rosberg au départ, ainsi que sa prise de risque stratégique lors de la troisième intervention de la safety-car furent les preuves irréfutables de sa détermination à définitivement plier l’affaire sur le toboggan d’Austin.

Passé par toutes les émotions pendant un Grand Prix au scénario complètement fou, il chuta au 8ème rang après son passage en gommes prévues pour le sec, le natif de Stevenage était pourtant parti pour se diriger pour une tranquille deuxième place après avoir profité de la dernière intervention de la voiture de sécurité pour chausser à son tour de pneus tendres neufs. Décidemment bien trop friable mentalement cette année pour espérer contrecarrer les plans du champion du monde 2014, Rosberg part seule à la faute dans le virage 16 offrant la victoire et une troisième couronne mondiale à un Hamilton qui n’en demandé pas tant. « Ça faisait un petit moment que je n’avais pas participé à une course aussi excitante, révèle l’ancien protégé de Ron Dennis. Lors de mes deux précédents titres, cela s’était joué au finish lors de la dernière épreuve. Je n’arrive pas à croire que c’est déjà fait. C’est une sensation dont on ne se lasse pas. »

Rosberg impuissant

Installé sur la deuxième place de la grille de départ, Hamilton réussit un nouvel envol de très belle facture qui lui permet de se porter à la hauteur de son coéquipier Rosberg à l’amorce du premier virage. Obnubilé par l’idée de virer en tête, l’Anglais manque légèrement son freinage et sous-vire dans l’autre Mercedes, obligeant, comme ce fut déjà le cas il y a un mois au Japon, le natif de Wiesbaden à sortir dans les dégagements en asphalte. Dépassé à la fois par Daniil Kvyat, Daniel Ricciardo et Sergio Perez, le fils de Keke tombe au 5ème rang tandis que derrière le strike de Felipe Massa sur son ancien coéquipier chez Ferrari Fernando Alonso ruine les espoirs de points de l’Espagnol. Percuté par l’autre Williams de Valtteri Bottas, Romain Grosjean a chuté en 17ème position et sera même contraint à l’abandon, tout comme son bourreau du jour, dès le 10ème tour.

Déjà revenues aux 6ème et 9èmes places après s’être élancées depuis le fond de la grille, les Ferrari de Sebastian Vettel et de Kimi Räikkönen assurent le spectacle dans le peloton alors que devant un quatuor composé des deux Mercedes et des deux Red Bull se forme. Neutralisé sous le virtual safety-car l’espace de quatre boucles, entre le 5ème et le 8ème passage, afin de permettre aux commissaires de nettoyer les débris qui jonchent le tracé après les contacts du départ, le Grand Prix repart sur le même rythme endiablé lorsque Rosberg très filou lors du restart se joue malicieusement de Ricciardo à l’attaque de esses avant d’éliminer dans la foulée l’autre monoplace autrichienne de Kvyat. Hélas pour lui, le vice-champion du monde 2014 ne pourra rien devant l’attaque de l’Australien au 12ème tour pas plus qu’Hamilton deux boucles plus tard.

Le feu de paille Red Bull

Déchaîné au volant d’une Red Bull incroyablement véloce dans des conditions de piste séchante, le natif de Perth s’envole mais va très vite redescendre sur terre. Plus en mesure de rivaliser en intermédiaires, Hamilton stoppe monter des pneus secs à la fin du 18ème tour, lançant ainsi la valse des arrêts aux stands. Passé par la case box au tour suivant, à l’instar des Red Bull de Ricciardo et Kvyat, l’autre flèche d’argent de Rosberg s’empare des commandes de la course au moment où Vettel s’apprête à croquer l’unique représentant russe du plateau. Douzième du Grand Prix derrière la Lotus de Pastor Maldonado, Marcus Ericsson va, bien malgré lui, réduire à néant les efforts de Rosberg en tête, l’Allemand possédant à ce moment là une confortable marge de dix secondes sur son coéquipier Hamilton, lorsque un souci électronique l’oblige à parquer sa Sauber sur le bas côté au 27ème passage.

La voiture de sécurité neutralise une deuxième fois la manche américaine, permettant à Vettel, Perez, Sainz, Rossi ou encore Hulkenberg de basculer en pneus mediums. Inchangé depuis la mi-course, le trio de tête voit un nouveau larron s’immiscer dans la bataille au podium quand « baby-schumi » se paye le scalp de son ancien voisin de garage chez Red Bull Ricciardo un tour après la relance. Très habile lors du restart, Rosberg est de nouveau couper dans son élan six boucles plus tard à la suite de l’accrochage entre Hulkenberg et Ricciardo qui provoque une troisième neutralisation de la course. Rappelé à son stand pour monter des pneus tendres neufs, le pilote flanqué du numéro 6 s’exécute alors que dans le même temps l’autre représentant de la firme à l’étoile préfère continuer avec sn train de gommes usées.

Ébouriffant Verstappen

Sans doute inquiet à l’idée de voir le scénario de Monaco se jouer à l’envers, Rosberg se débarrasse rapidement de Verstappen avant de manger au 41ème passage la Ferrari de son compatriote Vettel. Replacé en tête à la suite du deuxième changement de pneus d’Hamilton, consécutif à la quatrième et dernière neutralisation du Grand Prix provoquée par le violent crash de Kvyat, le fils de Keke annihilera tout seul ses chances de victoire en commettant une faute de débutant à huit tours de l’arrivée. Si Alonso verra son splendide Grand Prix ruiné par une défaillance de son V6 Honda alors qu’il briguait une incroyable cinquième place, Verstappen parviendra à rallier l’arrivée en 4ème position au terme d’une course non moins sensationnelle. « On s’est bien battu dans le peloton, explique le prodigue néerlandais. Il s’agit sans doute de ma course la plus complète jusqu’à présent. Tout s’est déroulé comme prévu et on n’a pas commis de faute alors que les circonstances étaient délicates. »

Sorti une nouvelle fois victorieux de la bataille psychologique contre son voisin de garage Rosberg, Lewis Hamilton empoche son troisième succès à Austin et ceint par la même occasion son troisième titre de champion du monde. Couronné à trois Grand Prix de la fin du championnat, le pilote Mercedes rejoint son idole Ayrton Senna au palmarès et entre encore un peu plus dans l’histoire de la Formule 1. Désormais l’égal des mythiques Jackie Stewart ou Niki Lauda, le Britannique va découvrir le week-end prochain le Mexique avec en toile de fond l’objectif d’apposer encore un peu plus sa trace sur cette saison 2015.

Andrea Noviello

Verstappen course Austin 2015
Toujours aussi impressionnant, Max Verstappen signe une incroyable 4ème place à Austin.
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