Course : Hamilton sans pression

Hamilton course Italie 2015
Incroyable d'aisance, Lewis Hamilton conquiert à Monza sa 7ème victoire de la saison.
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Seul au monde tout au long des 53 tours de course, Lewis Hamilton a coiffé le Grand Prix d’Italie, douzième manche de la saison de Formule 1. Jamais menacé par quiconque à Monza, le Britannique ceint la 40ème victoire de sa carrière devant la Ferrari de Sebastian Vettel et la Williams de l’opportuniste Felipe Massa.

48ème tour d’une course monotone et peu propice aux rebondissements à l’avant du peloton : solide leader d’un Grand Prix qu’il mène aisément depuis l’extinction des feux, Lewis Hamilton se voit soudainement intimer l’ordre par son ingénieur d’augmenter sa cadence. Nanti d’une avance de 22 secondes sur son premier poursuivant Sebastian Vettel, le Britannique s’exécute sans rechigner et colle près d’une seconde et demie au pilote Ferrari en l’espace d’un tour. Si l’intrigante consigne imposée par le muret Mercedes perturbe un court instant le natif de Stevenage, ce dernier ne s’en laisse pas compter et poursuit son travail de sape au point de franchir la ligne d’arrivée en vainqueur fort d’une confortable marge de 25 secondes. Pourtant, dans le camp allemand, l’inquiétude transpire sur les visages des hauts décisionnaires de la firme à l’étoile.

Soupçonné d’avoir pris le départ avec un pneu, l’arrière gauche, ne respectant pas les limites de pression prescrites par Pirelli, le double champion du monde encourt une disqualification pure et simple. Conscient de la faiblesse de l’infraction enregistrée et des éventuelles conséquences d’une disqualification du pilote Mercedes, les commissaires décident, après deux longues heures de délibération, de classer l’affaire et de confirmer le 40ème succès du leader du championnat, son troisième à Monza. « Ce week-end a tout simplement été parfait, s’enorgueillit l’ancien protégé de Ron Dennis. J’ai prix un bon départ et je me suis ensuite concentré sur la gestion des pneus. La voiture était géniale et j’ai pu faire ce que je voulais. Je termine avec une grosse avance, mais le but du jeu c’est de piloter le plus vite possible. Nous l’avons fait. Nous avons gagné aujourd’hui parce que nous avons été les plus rapides. »

Lotus un tour et puis s’en va

Installé en position de pointe pour la onzième fois cette saison, Hamilton s’envole idéalement lors du départ à l’inverse d’un Kimi Räikkönen resté complètement scotché sur la grille. Gêné par la Ferrari arrêtée du Finlandais devant lui, Nico Rosberg est obligé de contourner l’obstacle par la droite et voit le trio Massa-Bottas-Perez lui passer devant à l’amorce du premier virage. Bien parti depuis sa troisième place sur la grille, Sebastian Vettel se blottit dans l’aileron arrière du leader du championnat et tente une offensive par l’extérieur à la chicane. Pas décidé à abandonner aussi vite le commandement du Grand Prix, Hamilton reste tranquillement à l’intérieur et conclut en tête le premier tour de course. Ses adversaires ne le savent pas encore, mais ils ne le reverront plus. Sa marge d’une seconde et demie sur le natif d’Heppenheim ne cessera de s’accroître au fil des tours corroborant l’impitoyable supériorité des flèches d’argent sur le reste du plateau.

Héros de la dernière manche du championnat en Belgique, Romain Grosjean est éliminé, tout comme son coéquipier Pastor Maldonado, dès le deuxième tour à la suite d’une rupture de suspension consécutive à un contact avec la Sauber d’Ericsson au départ. Victime d’une crevaison dans le chaos du premier virage, Nasr est contraint de rentrer à son box changer son pneu meurtri. Bon dernier à l’issue de sa mise en action cataclysmique, Räikkönen est déjà revenu en 11ème position à la fin du troisième passage. Conscient qu’il a probablement laissé filer une occasion unique d’offrir un double podium à Ferrari sur ses terres, le champion du monde 2007 s’emploie à effacer sa bourde en enchaînant les dépassements. Bien que ralentie un court instant par le tassement déplorable de Carlos Sainz à la deuxième chicane, le remontée d’ « Ice-Man »  se poursuit, le pilote de la Scuderia venant successivement à bout de l’Espagnol et de Jenson Button pour grimper au 9ème rang.

Räikkönen assure le spectacle

Repoussé à plus de huit secondes de son coéquipier Hamilton tranquille leader de la course, Rosberg éprouve, quant à lui, toutes les peines du monde à prendre le meilleur sur Valtteri Bottas. S’il a facilement pu effacer la Force India de Sergio Perez en début d’épreuve, l’Allemand bute 17 tours durant derrière le Finlandais avant de tenter l’undercut au 19ème passage. Williams n’ayant, encore une fois, pas su répondre à l’option stratégique opérée par la firme à l’étoile, le vice-champion du monde 2014 gagne deux positions lors de la première valse des arrêts au détriment des deux pilotes de l’écurie basée à Grove. Désormais équipé de gommes neuves, Rosberg hausse son rythme et amorce son retour sur la Ferrari de Vettel. Toujours aussi à l’aise en tête du Grand Prix, Hamilton continue d’imprimer un rythme d’enfer à la course en témoigne ses chronos aussi rapides que ceux de son voisin de garage pourtant chaussé de pneus bien plus frais.

Revenus du diable vauvert après avoir été rejetées au fin fond de la grille en raison d’un énième changement de leur moteur Renault, les Red Bull de Daniel Ricciardo et de Daniil Kvyat pointent en 8ème et 9ème position au 23ème tour. Dernier gros bras à effectuer son changement de gommes huit boucles plus tard, l’Australien va se charger d’animer le dernier tiers de course en compagnie du malheureux du départ, Kimi Räikkönen. Retombé au 10ème rang après son passage par les box, le natif d’Espoo dépasse Marcus Ericsson à l’amorce d’Ascari avant de déposséder Nico Hulkenberg de sa 8ème place au 32ème tour. L’autre Force India doit également céder aux assauts de l’ancien pilote Lotus à trois tours de l’arrivée, permettant au Finlandais d’arracher une 6ème place au goût amer tant ses espoirs de podium étaient grands après les qualifications.

Rosberg trahi par sa mécanique

Déterminer à limiter les dégâts dans la course au titre, le déçu de la séance qualificative, Nico Rosberg, maintient la pression sur Vettel en fin de course recollant au pilote de la Scuderia à raison d’une demi-seconde par tour. Hélas, les efforts de celui que le paddock surnomme affectueusement « Britney » seront vains, le V6 vieux de cinq courses de sa Mercedes rendant l’âme à deux tours du but. Grandes bénéficiaires de l’abandon du natif de Wiesbaden, les Williams de Massa et Bottas lutteront jusqu’au bout pour une troisième place qui reviendra finalement au vice-champion 2008. « Quel bonheur de revenir sur ce podium, savoure l’ancien pilote de la Scuderia. Que ce fut dur. Je suis trop vieux pour vivre encore des émotions comme celles-ci. Il a fallu me battre avec Valtteri à la fin, mais j’ai tenu bon. »

Sans rival en Italie, Lewis Hamilton signe une nouvelle victoire éclatante dans l’autodrome surchauffé de Monza et confirme sa main mise sur ce championnat 2015. Fort d’une confortable avance de 53 points sur son plus proche rival et équiper Nico Rosberg au classement pilote, l’Anglais peut déjà voir venir et va pouvoir s’attaquer l’esprit libre au mythique 41 victoires de son idole Ayrton Senna. S’il y parvient dès la prochaine course à Singapour, le champion en titre égalera en tout point les statistiques du Brésilien avec 41 succès en 161 Grand Prix disputés.

Andrea Noviello

Daniel Ricciardo course Italie 2015
Avant-dernier sur la grille, Daniel Ricciardo arrache une splendide 8ème place en course.
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