Course : Hamilton tsar de Russie

Lewis Hamilton course Russie 2015
Lewis Hamilton s'approche encore un peu plus du titre en signant à Sotchi sa 42ème victoire en F1.
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Rapidement débarrassé de la menace de son coéquipier Rosberg, Lewis Hamilton a facilement glané le Grand Prix de Russie, quinzième manche de la saison de Formule 1. Vainqueur en solitaire, le Britannique empoche sa 9ème victoire de la saison, la 42ème de sa carrière, devant la Ferrari de Sebastian Vettel et l’épatante Force India de Sergio Perez.

Dominé par son coéquipier Nico Rosberg pour la deuxième fois en deux qualifications, même si le drapeau rouge consécutif au crash de Daniil Kvyat l’avait empêché d’améliorer son chrono à Suzuka, Lewis Hamilton affichait samedi une petite moue contrariée à sa descente de voiture. Vexé de s’être fait chiper la pole position à la régulière cette fois, le natif de Stevenage comptait s’appuyer sur sa plus grande force depuis deux ans, la course, pour effacer cette légère contrariété. Conscient de pouvoir compter sur une plus grande clémence du garage Mercedes en cas de touchette entre les deux flèches d’argent, le Britannique entendait rééditer sa prise de pouvoir autoritaire du Japon afin d’éteindre définitivement les velléités de son adversaire dans la course au titre.

Si son bon envol lui permit de porter une attaque immédiate sur son coéquipier, la résistance du fils de Keke conjuguée à l’entrée précoce de la voiture de sécurité, suite à l’incident entre Nico Hulkenberg et Marcus Ericsson, empêcha l’ancien protégé de Ron Dennis de réussir son coup. Alors que le duel tant attendu entre les deux hommes se profilait, le sort allait pourtant de nouveau tourner en faveur du champion du monde en titre. Victime d’une défaillance de son accélérateur dès le 7ème tour, Rosberg abandonnait le combat avant même qu’il ne débute, laissant à Hamilton le champ libre. Trop heureux d’hériter du cadeau, le pilote flanqué du numéro 44 a pris un malin plaisir à de nouveau surclasser la concurrence pour s’offrir la 42ème victoire de sa carrière. « J’étais très excité à l’idée de me battre avec Nico et c’était très serré en début de course, révèle Lewis. Ma course a ensuite été sans histoire. J’ai pu gérer les pneus, la voiture était vraiment très spéciale. Dépasser le record d’Ayrton est aussi quelque chose d’énorme pour moi. »

Rosberg pas verni

Placé du côté sale de la piste, Hamilton connaît une bonne mise en action à l’extinction des feux même si son coéquipier Rosberg conserve l’avantage. Désireux de rapidement prendre les commandes de la course, le Britannique s’aspire sur la flèche d’argent flanquée du numéro 6 avant de tenter une offensive par l’extérieur à la chicane. Déterminé à ne pas voir le scénario de Suzuka se répéter, l’Allemand résiste et conserve la tête tandis que derrière Nico Hulkenberg se met tout seul en tête-à-queue provoquant un mini chaos dans le peloton. Incapable de l’éviter, Marcus Ericsson fracasse sa Sauber dans la Force India du vainqueur des 24 Heures du Mans. Autres victimes collatérales de l’erreur d’Hulkenberg, Max Verstappen, envoyé en tête-à-queue par la monoplace indienne, et Romain Grosjean, touché par Sergio Perez, sont contraints de regagner les stands dès la fin du premier tour afin de réparer les dégâts.

Neutralisé l’espace de trois boucles le temps de nettoyer tous les débris, le Grand Prix est relancé à l’entame du 4ème passage. Crédité d’un très joli envol qui l’a vu prendre le meilleur sur son coéquipier Sebastian Vettel et Valtteri Bottas, Kimi Räikkönen négocie moins bien le restart permettant à son compatriote de le dépasser facilement dans le virage 2. Auteur, à l’inverse du champion du monde 2007, d’une très bonne relance, le leader Nico Rosberg voit sa pédale d’accélérateur commencer à lui jouer des tours dès la boucle suivante. Rapidement rattrapé par Hamilton, le natif de Wiesbaden se loupe à la sortie de la chicane offrant l’opportunité à son coéquipier de le déposséder du leadership ce dont le Britannique ne se prive guère. De nouveau à la faute dans le virage 13, le fils de Keke cède une autre place à Bottas avant de renter à son box abandonner la mort dans l’âme. Attendue depuis l’ouverture du championnat à Melbourne, la bataille entre les deux représentants de la firme à l’étoile n’aura finalement pas lieux.

La frayeur Grosjean

À défaut d’un duel entre les Mercedes, les pilotes Ferrari vont se charger d’assurer le spectacle en début de course. Passé complètement à côté de son envol, Vettel tente une première manœuvre sur son coéquipier Räikkönen au 6ème tour. Sans succès. Après une nouvelle tentative infructueuse lors de la deuxième relance, la course ayant encore été neutralisée derrière la voiture de sécurité suite à l’impressionnante sortie de piste de Romain Grosjean au 12ème passage, le natif d’Heppenheim trouve l’ouverture quelques virages plus loin, bien aidé il est vrai par son voisin de garage finlandais. Désormais 3ème, la nouvelle coqueluche de Maranello peut dorénavant s’attaquer à Bottas. Remonté en 10ème position alors qu’il s’élançait bon dernier, Carlos Sainz livre un splendide duel à Daniel Ricciardo dans le 18ème tour, mais doit s’incliner face à l’Australien, reculant ainsi au 11ème rang.

Si certains audacieux, à l’instar de Sainz, Ricciardo, Alonso, Button ou encore Perez, ont profité de la seconde intervention de la safety-car pour anticiper leur passage en gommes tendres, les leaders préfèrent attendre la mi-course avant de commencer à regagner leur stand. Ramarré par Vettel, Bottas est le premier des hommes de tête à monter des gommes neuves dans la 27ème boucle. Hélas pour lui, le choix stratégique de Williams s’avère une nouvelle fois erroné. Vettel prolonge son relais de quatre tours et récupère tranquillement la 2ème place au sortir de son changement de pneus au 31ème tour. Pire, le natif de Nastola est tout près de se voir souffler la 5ème place virtuelle, Felipe Nasr et Daniil Kvyat n’ayant pas encore opérer leur arrêt, par l’autre Ferrari de Räikkönen, mais parvient finalement à devancer son compatriote à la faveur d’une plus grande vitesse de pointe. La lutte pour la dernière marche du podium est lancée.

Pari payant pour Perez

Propulsé en 3ème position par son changement de pneus anticipé, Perez sait qu’un seul un management optimal de ses enveloppes Pirelli lui permettra de rallier l’arrivée devant le trio Ricciardo-Bottas-Räikkönen. Pas en mesure de porter une attaque sur le Mexicain en raison du manque de cavalerie délivrée par son V6 Renault, l’Australien résiste dix tours à Bottas avant de finalement céder. Le pilote Red Bull renoncera au 49ème tour, deux boucles après l’abandon de Sainz victime d’une rupture de son disque de frein là même où il avait connu son terrible crash samedi matin en libres 3. De plus en plus lent en raison de gommes passablement usées, Perez est cruellement dépossédé de sa troisième place par Bottas et Räikkönen dans l’avant-dernier tour, mais va bénéficier de l’accrochage entre les deux Finlandais pour finalement décrocher le 5ème podium de sa carrière. « C’est bon de monter sur le podium, confie Checo. C’est la deuxième fois avec cette équipe en l’espace de trois ans, on ne l’a pas volé. Cela a failli ne pas marcher. On a eu un peu de chance à la fin tant mieux. »

Jamais inquiété à Sotchi, Lewis Hamilton empoche sa 9ème victoire de la saison sans avoir dû forcer son talent. En pleine réussite, le Britannique profite de l’abandon de son coéquipier Rosberg pour accroître encore d’avantage son avance au championnat, reléguant son nouveau dauphin Vettel à 66 points. Désormais l’égal de l’Allemand en termes de succès, le natif de Stevenage effectue un pas décisif dans la conquête d’une troisième couronne mondiale et se voit offrir l’opportunité de clore définitivement les débats dans deux semaines à Austin sur un tracé qui lui a souvent souri par le passé.

Andrea Noviello

Sergio Perez course Russie 2015
Auteur d’un second relais de 41 tours, Sergio Perez décroche une superbe 3ème place en Russie.
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