Sergio Perez
Sevré de podium depuis plus d’un an, Sergio Perez a choisi le meilleur des moments pour retrouver les joies du strapontin alors que son Grand Prix du Mexique se profile à grand pas. Auteur d’un joli 7ème chrono en qualification à 32 minuscules millièmes de son coéquipier Hulkenberg, le pilote Force India s’envole mieux que le vainqueur des 24 Heures du Mans et pointe au 6ème rang à la fin du premier tour. Propulsé à la 5ème place dès la 7ème boucle après l’abandon de Rosberg, le Mexicain prend le pari d’anticiper son unique arrêt au box et de chausser les pneus tendres lors de la deuxième entrée de la voiture de sécurité consécutive au crash de Grosjean au 12ème passage. Un choix gonflé, mais qui s’avèrera judicieux. Reparti en 9ème position derrière Maldonado, le natif de Guadalajara élimine le Vénézuélien dès la relance avant de longtemps stagner au 8ème rang. Remonté à la 3ème place après les changements de gommes de ses adversaires, « Checo » se voit rapidement sous la pression de Ricciardo. Bien décidé à défendre son bien, il résiste vaillamment plus de quinze tours en dépit de gommes passablement usées. Cruellement dépossédé par le duo Bottas-Räikkönen de sa 3ème position dans l’avant-dernier tour, le pilote flanqué du numéro 11 récupèrera la dernière marche du podium après l’accrochage des deux Finlandais dans l’ultime boucle. Somptueux 3ème, Perez signe le 5ème podium de sa carrière et offre à son écurie une avance substantielle de 26 points sur Lotus dans la course à la 5ème place du championnat. Ay caramba !
Lewis Hamilton
De nouveau sans rival à Sotchi, Lewis Hamilton a livré une course de toute beauté pour s’offrir la 42ème victoire de sa carrière et couronner Mercedes au championnat constructeur. Le Britannique a pourtant subi la veille son troisième revers consécutif en qualification, échouant encore derrière Rosberg à la seconde place après avoir commis une erreur lors de sa dernière tentative en Q3. Bien décidé à rejouer le coup de Suzuka, le champion du monde en titre tente en vain de déstabiliser l’Allemand en retardant au maximum sa mise en grille. Pas en mesure d’inquiéter son voisin de garage à l’extinction des feux, le pilote flanqué du numéro 44 ose une attaque sur l’autre flèche d’argent à la chicane, mais se résout à céder devant la résistance de « Britney ». Débarrassé de son rival dès la fin du 6ème tour, l’ancien protégé de Ron Dennis prend les commandes du Grand Prix et ne les quittera plus. Longtemps à portée de tir de la Williams de Bottas, le natif de Stevenage hausse progressivement sa cadence à partir de la mi-course au point de reléguer son plus proche poursuivant Vettel à plus de trente secondes au moment de stopper à son box au 32ème passage. Reparti confortablement en tête, l’Anglais réduira sensiblement son rythme en fin d’épreuve à cause d’un problème de DRS sans conséquences. Impérial en Russie, Hamilton coiffe son 9ème succès de la saison et porte son avance à 66 points sur son nouveau dauphin au championnat Vettel. Le troisième titre n’est plus très loin.
Jenson Button
Longtemps incertain sur son avenir chez McLaren, Jenson Button a rappelé à Sotchi qu’il avait encore de beaux jours devant lui en Formule 1. Devancé depuis deux Grand Prix par son coéquipier Alonso dans l’exercice des qualifications, le Britannique a cette fois largement dominé l’Espagnol collant au double champion du monde près de quatre dixièmes pour décrocher un splendide 13ème chrono. Crédité d’une bonne mise en action, le natif de Frome profite de la cohue du troisième virage pour achever le premier tour en 9ème position. Facilement éliminé par Nasr au restart, le champion du monde 2009 perd deux autres positions au profit de Maldonado et de Sainz avant d’opérer son premier et unique passage par les stands lors de la deuxième neutralisation de course au 13ème passage. Ressorti au 13ème rang, le pilote McLaren remonte progressivement dans la hiérarchie à mesure que ses adversaires s’arrêtent à leur box. De retour dans les points au 31ème passage, il cède de nouveau à l’attaque imparable de Nasr sept tours plus tard. Dépossédé dans la foulée de sa 11ème place par Maldonado, l’Anglais va bénéficier des abandons de Sainz, Ricciardo et Bottas dans les dix derniers tours pour empocher une inespérée 9ème position. Toujours aussi clairvoyant dans sa gestion de course, Button gonfle son capital point de deux unités supplémentaires et revient à trois longueurs de son coéquipier Alonso au championnat. Un métronome.
Sebastian Vettel
Mal rentré dans son Grand Prix, Sebastian Vettel est parvenu à totalement inverser la tendance pour s’adjuger avec la manière son onzième podium depuis son arrivée chez les rouges. Auteur d’une erreur inhabituelle en qualification qui le contraint à s’élancer depuis la 4ème place sur la grille, le natif d’Heppenheim manque son envol, chutant au 5ème rang à la fin du premier tour. De retour à sa position initiale après l’abandon de son compatriote Rosberg au 7ème tour, le pilote Ferrari bute sur son coéquipier Räikkönen jusqu’à la deuxième entrée de la voiture de sécurité suite au crash de Grosjean. Placé dans l’aspiration d’«Ice-man » après avoir mieux négocié le restart que le Finlandais, le quadruple champion du monde plonge à l’intérieur de son voisin de garage, mais va s’opposer à la résistance de l’autre pilote de la Scuderia. Obligé de court-circuiter la chicane, le champion du monde 2007 laisse passer « baby-schumi » deux virages plus loin, permettant à la nouvelle coqueluche de Maranello de débuter réellement son Grand Prix. Plus rapide que Bottas à raison de quatre dixièmes au tour, l’Allemand prolonge son premier relais jusqu’au 30ème tour et prend facilement la mesure du natif de Nastola au jeu des arrêts aux stands. Rejeté à 15 secondes du leader Hamilton, l’ancien protégé de Red Bull arrachera le meilleur tour en course à deux boucles de l’arrivée pour terminer à cinq petites secondes du vainqueur. Brillant deuxième, Vettel inscrit 18 nouveaux points qui lui permettent de passer devant Rosberg au championnat et de se positionner comme le favori à la place de vice-champion 2015. N’abdique jamais.
Andrea Noviello
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