Course : Ricciardo la troisième fois c’est la bonne

Daniel Ricciardo course Malaisie 2016
Daniel Ricciardo conquiert à Sepang la 52ème victoire d'une Red Bull en Formule 1.
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Passé déjà deux reprises tout près de la victoire cette saison, Daniel Ricciardo a enfin conjuré le sort à l’occasion du Grand Prix de Malaisie, seizième épreuve de la saison 2016 de Formule 1. Inspiré dans sa défense face à son coéquipier Max Verstappen, l’Australien a ensuite parfaitement su profiter de l’abandon du leader Hamilton pour coiffer son quatrième succès en Formule 1. Le pilote Red Bull triomphe devant le prodigue néerlandais et la Mercedes rescapée d’un Nico Rosberg revenu de très loin après son accrochage au premier virage.

39ème tour de course d’un Grand Prix de Malaisie parti sur les chapeaux de roue, mais qui tend tout doucement à tomber dans un scénario figé. Revenu dans les échappements de son coéquipier à la faveur de sa stratégie décalée, le Néerlandais compte à ce moment-là deux changements de gommes contre un seul à l’Australien, Max Verstappen attaque la Red Bull sœur de Daniel Ricciardo par l’extérieur dans le virage 5. La manœuvre du jeune prodigue est osée, mais « Smiling » ne se dégonfle pas. Bien au contraire. Le natif de Perth conserve la trajectoire extérieure au virage suivant avant de s’imposer dans le freinage du sept. Il l’ignore encore, mais cette résistance virile vis-à-vis de son coéquipier vient de lui assurer son quatrième succès en Formule 1. Car deux tours plus tard, cette seizième manche de la saison va définitivement basculer en sa faveur.

Nanti d’un très confortable matelas de 22,7 secondes sur l’Australien, l’incontestable leader Lewis Hamilton voit ses espoirs de victoire à Sepang s’évanouir dans un crachement de flammes de son moteur Mercedes au bout de la ligne droite des stands. Injustement privé de la première marche du podium par le Britannique, et surtout par son équipe, il y a plus de quatre mois à Monaco, Ricciardo peut savourer sa revanche. Après deux occasions manquées, le natif de Perth ouvre enfin son compteur de victoire en 2016. « Celle-là je ne l’ai pas volé, assène le pilote flanqué du numéro 3. Surtout après ce qui nous est arrivé plus tôt dans la saison. On a frôlé la victoire à plusieurs reprises cette année et j’avais annoncé aux gars qu’on allait finir par en remporter une. Mission accomplie. Je suis tout bonnement épuisé. La course a été très exigeante physiquement. On va maintenant bien fêter ça avant d’aller au Japon. »

Le strike de Vettel

Dominé la veille par son coéquipier dans un exercice des qualifications où il avait pris l’habitude de devancer l’Hollandais, Ricciardo peut toutefois s’estimer heureux de ne pas s’être élancé un rang plus haut sur la grille. Raisonnablement bien parti à l’extinction des feux, Verstappen va être la victime indirecte du freinage complètement manqué de Sebastian Vettel au premier virage. Arrivé sans doute avec un peu trop de vitesse, le pilote Ferrari sous-vire avant de s’encastrer dans la Mercedes de son compatriote Nico Rosberg et de provoquer un mini-chaos dans le peloton. Obligé de s’écarter afin d’éviter la flèche d’argent en perdition du vice-champion du monde 2015, le natif d’Hasselt tombe au cinquième rang derrière la Force India de Sergio Perez et l’autre Ferrari de Kimi Räikkönen. Passé au travers de ce micmac, Ricciardo pointe au deuxième rang derrière la Mercedes du poleman Lewis Hamilton auteur, une fois n’est pas coutume, d’un envol parfait.

La tension d’un départ où le malheureux Kevin Magnussen aura vu la Toro Rosso de Daniil Kvyat l’emboutir par l’arrière au virage 1, occasionnant des dégâts qui se révèleront irréversibles sur la Renault du Danois, retombe presque aussitôt, la direction de course décidant de neutraliser le Grand Prix sous régime de voiture de sécurité virtuelle afin de dégager la Ferrari de Sebastian Vettel pourtant sagement rangée dans l’herbe. Cette première neutralisation permet aux deux belligérants de rentrer réparer à leur box, ce dont profitent également Felipe Massa et Esteban Gutierrez, tous deux victimes d’une crevaison. La course reprend ses droits au 3ème tour avec la même hiérarchie à l’avant si on excepte ce diable de Verstappen qui a délogé Perez de sa troisième place sur un freinage d’école dans Langkawi. Räikkönen imite le fils de Jos un tour plus tard et grimpe à la quatrième place, quand dans le même temps Fernando Alonso se défait de son compatriote Carlos Sainz pour le gain de la dixième position.

Max la malice

Galvanisé par son bon début de Grand Prix, le « Taureau des Asturies » s’attaque alors à la Haas de Romain Grosjean. Après avoir buté deux tours durant sur un pilote tricolore très viril dans ses défenses, le double champion du monde se joue du Français au 6ème tour, glanant ainsi la neuvième place. Le natif de Genève n’ira, quant à lui, pas beaucoup plus loin. Trahi une nouvelle fois par ses freins, cette fois c’est un disque à l’avant qui a lâché, Grosjean échoue dans le bac à gravier du dernier virage, provoquant une deuxième sortie de la virtual safety-car dans la 9ème boucle. Sautant sur l’occasion, Verstappen s’engouffre dans la voie des stands et remplace ses pneus tendres par des neufs. Rosberg, Perez, Alonso, Hulkenberg, Button et Wehrlein l’imitent aussitôt tandis que le duo de tête, toujours composé d’Hamilton et de Ricciardo, préfère sagement rester en piste.

Le pari stratégique de la nouvelle star du paddock semble fonctionner. Resté en quatrième position malgré son pit-stop, Verstappen ramarre facilement la Ferrari de Räikkönen devant lui avant de l’éliminer dans la 21ème boucle au moment même où « Ice-Man » décide à son tour de plonger dans la voie des stands. Hamilton et Ricciardo ayant eux aussi procédé à leur changement de pneus, seul le cinquième Valtteri Bottas n’a pas encore sacrifié à un arrêt parmi les hommes de tête. Ce sera finalement chose faite au 29ème passage. Le Finlandais emmènera son train de gommes dures jusqu’au bout. Devant, le leader Hamilton décide alors d’enclencher la vitesse supérieure. Repassé en tête à la faveur du deuxième changement de pneus de Verstappen au 27ème tour, le triple champion du monde hausse sensiblement la cadence, tournant régulièrement une seconde au tour plus vite que son dauphin Ricciardo.

Hamilton tout feu tout flamme

Jamais supérieur à cinq secondes dans le premier relais, l’écart entre les deux hommes s’est accru de manière exponentielle depuis le passage en pneus durs et avoisine les seize secondes dans la 33ème boucle. Les chances de victoire des deux pilotes Red Bull étant quasiment réduites à néant, il faut alors se tourner vers la quatrième place pour assister à une lutte digne d’intérêt. Repassé par les stands un tour avant le champion du monde 2007 afin de chausser des gommes dures neuves, Rosberg opère la jonction sur Räikkönen avant de tenter un dépassement au chausse-pied sur le Finlandais dans le 38ème tour. Après avoir vainement tenté de faire l’extérieur à Ice-Man au premier virage, l’Allemand s’infiltre à l’intérieur dans le deuxième et passe la Ferrari non sans s’être légèrement appuyé sur la monoplace rouge. Ce Grand Prix de Malaisie prend alors des tournures d’arène à ciel ouvert. Ricciardo et Verstappen s’écharpent à leur tour pour le gain de la deuxième place sans savoir que ce duel, finalement remporté par l’Australien, définira l’identité du vainqueur.

Car le sort n’est décidemment pas le meilleur allié d’Hamilton en cette saison 2016. Tranquillement installé en tête depuis l’entame de la course, le leader ralentit étrangement la cadence à l’entame du 41ème tour tandis qu’il s’apprête à prendre un tour à la McLaren de Jenson Button. Le panache de fumée s’échappant de l’arrière de la W07 du Britannique ne laisse guère place au doute : le natif de Stevenage doit, la mort dans l’âme, mettre pied à terre à seulement quinze tours du drapeau à damier alors qu’une cinquantième victoire en F1 lui tendait les bras. « Je n’arrive pas à y croire, déplore dépité le pilote flanqué du numéro 44. Il y avait huit moteurs Mercedes au départ et seul le mien a rencontré des problèmes. Quelque chose ne tourne vraiment pas rond d’autant que je n’avais effectué qu’une seule course avec ce moteur. Il était quasiment neuf. » Le malheur des uns faisant toujours le bonheur des autres, Nico Rosberg porte, grâce à sa troisième place inespérée, son avance au championnat à 23 points sur un Lewis Hamilton qui a peut-être définitivement abandonné ses rêves de sacre en Malaisie.

Andrea Noviello

Valtteri Bottas course Malaisie 2016
Grâce à sa stratégie à un seul arrêt, Valtteri Bottas décroche une belle 5ème place en Malaisie.
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