Course : Rosberg bis repetita

Rosberg course Brésil 2015
Intraitable à Interlagos, Nico Rosberg signe le 13ème succès de sa carrière chez Mercedes.
Facebooktwitter

Impeccable tout au long des 71 tours de course, Nico Rosberg a remporté d’une main de maître le Grand Prix du Brésil, dix-huitième manche de la saison de Formule 1. Véritablement imbattable à Interlagos, l’Allemand empoche le 13ème succès de sa carrière devant l’autre Mercedes de Lewis Hamilton et la Ferrari de Sebastian Vettel.

De nouveau sorti vainqueur de son affrontement direct avec son coéquipier Lewis Hamilton dans l’exercice du tour chronométré la veille, Nico Rosberg aborde le Grand Prix du Brésil avec l’intime conviction de pouvoir répéter son succès de l’an dernier. Regonflé par son week-end parfait au Mexique, l’Allemand compte s’appuyer sur une mise en action retrouvée pour contrecarrer les ambitions de victoire de son ambitieux voisin de garage. Conscient qu’une grosse partie de la course se jouera au départ, le natif de Wiesbaden s’emploie en premier lieu à bien négocier l’extinction des feux. Souvent passé au travers de ses envols cette saison, le fils de Keke s’extrait parfaitement de sa position de pointe sur la grille avant d’autoritairement fermer la porte à l’autre représentant des flèches d’argent. Longtemps pointé du doigt pour son manque d’agressivité dans les duels rapprochés, le vice-champion du monde 2014 a répondu de manière virile à la tentative d’attaque de son ancien ami d’enfance. Son objectif principal est déjà rempli.

Placé dans la position qu’il affectionne le plus, celle de leader, Rosberg va alors jouer sa partition à la perfection, confirmant ainsi son très net regain de forme depuis deux courses. Si Hamilton parviendra à revenir à plusieurs occasions sous la seconde d’écart, jamais l’Anglais ne sera en mesure d’enrayer la marche triomphale de son coéquipier. Fin gestionnaire de ses gommes, insensible à la pression du triple champion du monde et capable d’hausser son rythme au moindre retour du natif de Stevenage, le pilote flanqué du numéro 6 décroche avec la manière le 13ème succès de sa carrière, la deuxième consécutif sur le sol brésilien. « Ma victoire est bien futile à côté de ce qui s’est passé en France, concède Nico. Le sport est évidemment bien relatif aujourd’hui. Il y a des choses beaucoup plus graves. Je suis malgré tout heureux d’avoir un connu un week-end parfait. Lewis m’a donné du fil à retordre, mais j’ai bien géré l’usure des pneus pour contrôler mon avance. »

Sainz KO d’entrée

Souvent propice aux accrochages, les mythiques « s » de Senna n’occasionnent cette fois-ci aucun dégât dans le peloton au moment du départ. Si l’envol quasi-identique des deux Mercedes et la défense virile de Rosberg à l’amorce du premier virage neutralisent les positions en tête, Valtteri Bottas pimente l’extinction des feux en réalisant un envol prodigieux qui le propulse en 5ème position derrière les deux Ferrari de Sebastian Vettel et de Kimi Räikkönen. Crédité lui aussi d’une très belle mise en action, Daniel Ricciardo profite du tout droit de Fernando Alonso et de Marcus Ericsson dans le virage 4, conjugué à l’abandon précoce de Carlos Sainz, pour conclure le premier tour en 14ème position. Facilement venu à bout de la McLaren de Jenson Button la boucle suivante, l’Australien choisit une stratégie très agressive en décidant de s’arrêter dès l’entame du 4ème passage.

Parti à la faute lors de la deuxième partie des qualifications, Romain Grosjean élimine la Sauber de Felipe Nasr dans le 5ème tour et pointe déjà à la 11ème place. Le Grand Prix complètement fou du Tricolore n’en est alors qu’à ses prémices. Tombé au 7ème rang lors du départ après s’être vu dépasser par Bottas et Daniil Kvyat, Nico Hulkenberg lance les arrêts au stand chez les leaders dès le 10ème tour. Suivi la boucle suivante par le duo Massa-Kvyat, le vainqueur des 24 Heures du Mans va être le grand gagnant de cette première valse des changements de gommes en réussissant l’undercut sur le Russe de chez Red Bull. Seul pilote resté en piste pendant le premier relais, Pastor Maldonado grimpe jusqu’en 6ème place avant d’inexorablement reculer dans la hiérarchie.

Hamilton encore raté

Incapable de menacer son coéquipier pendant le premier relais, Hamilton lance son assaut sur Rosberg à partir du 19ème passage. Revenu à trois dixièmes de l’Allemand six boucles plus tard, le triple champion du monde tente tout ce qui est en son pouvoir pour prendre les rênes de la course, sans toutefois parvenir à se montrer réellement menaçant en dépit de l’utilisation du DRS. Incapable de rester trop longtemps derrière le souffle chaud de la W06 de son coéquipier, le fils d’Anthony décide alors de basculer sur une autre stratégie. Hélas pour l’Anglais, Mercedes en fera tout autant avec Rosberg, empêchant le natif de Stevenage de prendre un quelconque ascendant stratégique. La bataille étant figée à l’avant, il faut comme souvent se tourner vers le milieu du peloton pour assister à un Grand plus animé.

Remonté sur les talons Sergio Perez, Verstappen attaque le Mexicain par l’extérieur à l’amorce des « s » de Senna et dépossède le pilote Force India de sa 9ème place à la suite d’une manœuvre pleine de culot. Dépassé dans la foulée par un Grosjean opportuniste, Perez recule en 11ème position et amorce une pénible deuxième partie de Grand Prix qui le conduira à une triste 12ème place. Passés une deuxième fois par la case stand sans que cela ne bouleverse leurs positions au classement, les pilotes de la firme à l’étoile naviguent toujours loin devant la Ferrari de Vettel qui a pris le pari de repartir chaussée de gommes tendres. Distancé par le natif d’Heppenheim, l’autre pilote de la Scuderia Räikkönen opte, lui aussi, pour une option différente en basculant sur une stratégie à deux arrêts. Bien qu’audacieux, le pari du champion du monde 2007 ne payera pas, « Ice-Man » devant se contenter de la 4ème place sous le drapeau à damier à plus de trente secondes de « baby-schumi ».

Grosjean assure le spectacle

Obnubilé par un potentiel premier succès sur les terres de son idole Ayrton Senna, Hamilton jettera une dernière fois toutes ses forces dans la bataille au sortir de son ultime passage par les stands au 50ème tour. Capable de revenir à huit dixième de l’autre Mercedes de Rosberg, le Britannique s’avouera finalement vaincu à une dizaine de boucles de l’arrivée, non sans éprouver une légère pointe d’amertume face à ce qui constitue sa neuvième tentative ratée sur le sol brésilien. Autrement plus satisfait de son après-midi sud-américain, Grosjean va parachever son Grand Prix par de nombreux dépassements en fin de course. Ressorti 11ème de son dernier arrêt dans le 55ème passage, le pilote Lotus s’offrira le scalp de Nasr et Maldonado avant que la disqualification de Massa pour une pression de pneu trop basse ne le propulse en 7ème position. « Ce fut une course assez folle, révèle le natif de Genève. Je me suis fait plaisir et ça fait du bien. Il me fallait doubler beaucoup de voitures, mais on y est parvenu et c’était plutôt sympa. »

De retour à son meilleur niveau, Nico Rosberg confirme son renouveau en empochant à Interlagos sa cinquième victoire de la saison, la deuxième consécutive après celle récoltée à Mexico. Imperturbable de bout en bout, l’Allemand s’assure définitivement de la deuxième place du championnat, privant au passage Hamilton d’un succès derrière lequel il court depuis neuf ans. Rejeté au rang de simple faire-valoir après s’être, à de trop nombreuses reprises, montré trop tendre cette saison vis-à-vis de son coéquipier, le vice-champion du monde 2015 apporte une nouvelle réponse éclatante à ses détracteurs et se place dans une position idéale avant d’attaquer une dernière épreuve qu’il comptera de nouveau faire sienne.

Andrea Noviello

Valtteri Bottas course Brésil 2015
Crédité d’un superbe envol, Valtteri Bottas accroche une jolie 5ème place au Brésil.
Facebooktwitter

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*