Course : Rosberg le bondissant

Robserg course autriche
Impérial de bout en bout, Nico Rosberg coiffe à Spielberg le 11ème succès de sa carrière.
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Auteur d’un envol canon qui l’a immédiatement propulsé en tête, Nico Rosberg s’est offert le Grand Prix d’Autriche, huitième rendez-vous de la saison de Formule 1. Intouchable tout au long de la course, l’Allemand précède son coéquipier Lewis Hamilton et Felipe Massa sur Williams.

Régulièrement plus rapide que son coéquipier Hamilton depuis les premiers essais libres du vendredi, Nico Rosberg avait une nouvelle fois flanché au moment fatidique des qualifications. Incapable de répondre au brillant chrono du double champion du monde, l’Allemand s’était puni tout seul en commettant une erreur inutile dans son ultime tentative alors que le natif de Stevenage avait déjà visité les bas-côtés du tracé niché sur les collines de Spielberg. Repoussé sur la deuxième place de la grille de départ pour la cinquième fois de la saison, le fils de Keke ne partait clairement pas favori d’un combat dont l’issue semblait toute tracée. Pourtant, il n’aura fallu que de quelques secondes au natif de Wiesbaden pour totalement inverser la tendance en sa faveur.

Un départ supersonique, facilité par son choix de revenir à l’ancien embrayage utilisé en 2014, aura presque à lui seul eu raison des ambitions de son voisin de garage en course. Un rythme endiablé et un parcours sans-fautes, là où Hamilton se fit bêtement piéger par la ligne blanche à la sortie des stands, parachèveront la démonstration du vice-champion 2014. Magistral de bout en bout, Rosberg empoche en Autriche sa troisième victoire en quatre courses et confirme ses velléités dans la quête du titre. « Je suis heureux d’avoir gagné, mais aussi soulagé que cela se termine, confie le pilote flanqué du numéro 6. Ma voiture souffrait d’inquiétantes vibrations sur la fin et il était temps d’arriver au bout. En réalité, tout s’est joué au départ. Je suis mieux parti que Lewis et j’ai pu ensuite creuser un écart sur lui. C’était une bonne journée pour moi. »

Frayeur au départ

Positionné du côté sale de la piste, Rosberg profite de son envol canon et de l’énorme patinage d’Hamilton après l’impulsion pour lui subtiliser les rênes de la course avant même le premier virage. Sans doute vexé par cet affront, le champion du monde en titre tente de reprendre immédiatement son bien, mais va buter sur la défense intelligente de l’Allemand. Lui aussi très bien parti lors de l’extinction des feux,  Carlos Sainz pointe déjà au 9ème rang au moment où son compatriote Fernando Alonso, auteur d’une mise en action ébouriffante qui le vit gagner cinq places, va être la victime des nouveaux malheurs de son ancien coéquipier chez Ferrari, Kimi Räikkönen. Prudent dans les premiers mètres, le champion du monde 2007 ne grimpe que d’une place au détriment d’un Marcus Ericsson resté littéralement scotché sur la grille, « Ice-Man » perd subitement l’arrière de sa SF15-T en sortie de l’épingle emmenant avec lui dans le rail le natif d’Oviedo.

Propulsée sur la Ferrari du Finlandais, la machine de l’Espagnol passe tout près du casque du pilote de la Scuderia, mais arrête fort heureusement son embardée sans dégâts pour les deux hommes. Neutralisée pendant six tours derrière la voiture de sécurité, le temps d’évacuer les épaves des deux monoplaces, la course peut alors reprendre ses droits. Parfait lors du restart, Rosberg s’assure d’entrée une petite marge de sécurité sur Hamilton alors que derrière la bataille fait rage. Bien décidé à vite regagner le terrain perdu au départ Romain Grosjean attaque Carlos Sainz au virage 3. Hélas pour le Français, le rookie espagnol sous-vire et viens légèrement heurter la Lotus du natif de Genève faisant perdre à ce dernier une position au détriment de Sergio Perez. Le calvaire du Tricolore ne fait que commencer et s’achèvera sur un abandon au 37ème passage à la suite d’une défaillance de sa boîte de vitesse.

Ferrari se saborde

Toute aussi peu vernie ce week-end en matière de fiabilité, McLaren voit son dernier représentant en piste, Jenson Button, renoncer dès la fin du 9ème passage à la suite d’un énième souci électronique. Bien servi par l’impressionnante vitesse de pointe de sa Williams, Valtteri Bottas se charge presque à lui tout seul du spectacle en venant à bout de Max Verstappen et de Nico Hulkenberg pour le gain de la 5ème place. Tranquille leader de la course, Nico Rosberg n’éprouve, quant à lui, aucune difficulté à maintenir à distance un Lewis Hamilton étrangement inoffensif. Si son entrée au stand très agressive dans le 33ème tour fait, un court instant, craindre le pire, c’est finalement le Britannique qui va craquer le premier. Un peu distrait à sa sortie des box, Hamilton coupe la ligne blanche et écope d’une, très clémente, pénalité de cinq secondes.

La bataille pour la victoire prenant fin prématurément, les regards se tournent alors vers le duel à distance entre le 3ème Sebastian Vettel et l’ancien pilote de la Scuderia, Felipe Massa. Rappelé à son stand deux tours après le Pauliste, le quadruple champion du monde perd tout le bénéfice de son très bon premier relais à la suite d’un arrêt interminable, 13 secondes perdues, en raison d’un problème de fixation sur sa roue arrière droite. Relégué au quatrième rang, Vettel remontra péniblement sur Massa en fin de course, mais ne parviendra jamais à menacer sérieusement le vice-champion 2008. « J’ai vite compris qu’il allait être très proche de moi en fin de Grand Prix, révèle celui qui décroche en Autriche le 40ème podium de sa carrière. Il gagnait un ou deux dixièmes à chaque tour, mais je me concentrais afin de ne pas commettre d’erreurs. J’y suis parvenu en me servant de mon expérience. C’était une course fantastique. »

Maldonado au finish

Passé entre les gouttes des nombreuses péripéties qui auront jalonné ce Grand Prix, Pastor Maldonado va animer la fin de course, fort de son style si caractéristique. Après s’être brillamment débarrassé de Felipe Nasr et Daniel Ricciardo, le pilote Lotus ramarre Max Verstappen à dix boucles du but. Pas décidé à offrir sur un plateau sa 7ème place au Vénézuélien, le vice-champion 2014 de F3 utilise toutes les ficelles du métier, voir même d’avantage lorsqu’il pousse le Sud Américain dans l’herbe au virage 3, pour contre les assauts de ce dernier. Sa défense sera toutefois vaine. Après avoir frôlé la correctionnelle à l’entame du 65ème passage lorsqu’une attaque trop agressive d’un vibreur l’envoie dangereusement à l’équerre, Maldonado vient finalement à bout de l’opiniâtreté du Batave à un tour de l’arrivée non sans s’être offert une dernière frayeur dans la ligne droite des stands à la suite d’un périlleux changement de trajectoire du fils de Jos Verstappen.

Impressionnant de maîtrise et de constance, Nico Rosberg signe avec la manière un deuxième succès consécutif en Autriche et cueille au passage la 11ème victoire de sa carrière en F1. Propulsé dans le sillage d’un Hamilton à qui il n’accuse plus que dix points de retard au classement, l’Allemand réaffirme son ambition et se place dans des conditions optimales avant d’attaquer un été qui s’annonce d’ores et déjà brulant entre les deux pilotes de la firme à l’étoile.

Andrea Noviello

Porté par son succès au Mans, Nico Hulkenberg signe une très belle 5ème place en Autriche.
Porté par son succès au Mans, Nico Hulkenberg signe une très belle 5ème place en Autriche.
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