Course : Rosberg l’empereur de Chine

Nico Rosberg course Chine 2016
Nico Rosberg cueille à Shanghai sa sixième victoire consécutive en Formule 1.
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Moins bien parti que Daniel Ricciardo à l’extinction des feux, Nico Rosberg est malgré tout parvenu à faire sien le Grand Prix de Chine, théâtre de la troisième manche de la saison 2016 de Formule 1. Tout bonnement intouchable à Shanghai, l’Allemand coiffe le 17ème succès de sa carrière devant la Ferrari de Sebastian Vettel et la Red Bull de Daniil Kvyat.

15 avril 2012. Qualifié en pole position pour la toute première fois de sa carrière en Formule 1, Nico Rosberg a enfin l’occasion d’apposer son nom au palmarès d’un Grand Prix lui qui a déjà disputé 110 courses dans la catégorie reine du sport automobile sans jamais passer en vainqueur le drapeau à damier. Mais face aux menaçantes McLaren présentées comme les grandes favorites du championnat, l’Allemand ne part pas avec les faveurs des pronostics surtout quand on connaît les criants problèmes de dégradation pneumatiques rencontrés par Mercedes depuis l’ouverture de la saison. Parfait au moment de s’extraire de sa position de pointe sur la grille, le fils de Keke va se montrer irréprochable tout aussi irréprochable en course. Suivant à la lettre l’audacieuse stratégie élaborée par le malicieux Ross Brawn, il n’opère que deux arrêts contre trois aux McLaren, le natif de Wiesbaden enlève avec maestria son premier succès en F1.

Quatre ans plus tard, le scénario se répète pour le vice-champion du monde 2015. Crédité la veille de sa deuxième pole sur le circuit de Shanghai, Rosberg n’aura abandonné les commandes du Grand Prix que l’espace des deux premiers tours après avoir vu la Red Bull de Daniel Ricciardo lui souffler la tête au moment du départ. L’Australien rapidement éliminé de la course à la victoire par une crevaison, le leader du championnat s’offre une nouvelle promenade de santé pour conquérir son troisième succès en autant de courses en 2016. « Daniel a fait un excellent départ, reconnaît le pilote flanqué du numéro 6. Mais ma voiture était très rapide aujourd’hui et je me sentais très bien. Je l’ai attaqué tout de suite puis j’ai construit un écart important. L’équilibre de l’auto était parfait, peut-être le meilleur que nous n’ayons jamais eu. J’ai hâte de disputer les prochaines courses. »

Les gros bousculés au départ

Installé sur la première place de la grille de départ pour la première fois de l’année, Rosberg ne profite pas de sa position de pointe puisqu’un envol moyen le fait rétrograder au 2ème rang derrière la Red Bull de Ricciardo. Propice aux accrochages compte-tenu de son rayon pas très académique, le premier virage en escargot cause la perte d’un certain nombre de pilotes et non des moindres. Surpris par l’irruption soudaine de Daniil Kvyat à la corde, Sebastian Vettel percute l’autre Ferrari de Kimi Räikkönen, envoyant le malheureux Finlandais en semi-tête queue et provoquant une succession d’événement en chaîne. Marcus Ericsson arrache l’aileron-avant de Romain Grosjean tandis que Lewis Hamilton subit le même sort avec l’autre Sauber de Felipe Nasr. Contraint de renter à leur stand dès la fin du 1er tour afin de monter un nouveau museau, Vettel, Grosjean et Hamilton repartent dans les bas fonds du peloton.

Leur course semble alors fortement compromise. Pourtant, certains parviendront mieux que d’autres à se tirer de ce mauvais pas. C’est alors qu’un autre coup théâtre frappe ce deuxième rendez-vous de la saison. Trop facilement dépossédé de son leadership dans la 3ème boucle, Ricciardo a en réalité crevé sur les nombreux débris jonchant la piste. Après une longue période d’immobilisme, la FIA se décide finalement à envoyer la safety-car en piste un tour plus tard afin d’évacuer les pièces de carbones restées au sol. La quasi-totalité du paddock, si on excepte le leader Rosberg, Felipe Massa, Fernando Alonso, Pascal Werhlein ou Esteban Gutierrez, en profitent pour monter des gommes neuves. N’ayant plus rien à perdre, Hamilton opère deux arrêts pendant la neutralisation, se débarrassant ainsi de son train de pneus supertendres.

Hamilton en souffrance

Le Grand Prix reprend ses droits au 9ème passage et offre alors un spectacle digne des plus belles heures de la F1. Les dépassements s’enchaînent les autres derrière les autres même s’ils sont, il est vrai, facilités par le DRS et la présence à l’arrière du paquet de plusieurs gros bras. Si Räikkönen se montre particulièrement timoré face à des adversaires prétendument moins rapides que lui, Hamilton, mais surtout Vettel parviennent à rapidement se dépatouiller du ventre mou du peloton. En cinq boucles, l’Allemand a déjà regagné la 4ème position tandis qu’il faudra seulement trois tours de plus au champion du monde en titre pour revenir au 5ème rang. Devant, Rosberg poursuit sa course en solitaire, seul Kvyat est parvenu à bouleverser un peu la hiérarchie en se défaisant assez facilement de la Williams de Massa. Autre grand animateur de cette première partie de Grand Prix, Ricciardo émerge à la 7ème place au moment où débute la deuxième salve des changements de gommes.

Rejeté en 14ème position à chacun de ses deux arrêts suivant, le Britannique se sera en tout arrêté à cinq reprises en Chine, Hamilton ne réussira jamais à inverser le cours d’un Grand Prix bien mal embarqué dès le départ. En dépit de quelques manœuvres de dépassement bien inspirées, le natif de Stevenage éprouvera de plus en plus de mal à se défaire de voitures moins rapides que lui au point même de buter jusqu’au bout sur la Williams d’un Massa certes très coriace. Loin de ces tracas, Vettel a profité de la bonne forme de sa Ferrari pour recoller à la Red Bull de son bourreau du départ Kvyat. Consciente qu’un coup de pouce stratégique peut aider son pilote phare à venir à bout du Russe, Ferrari rappelle une dernière fois le natif d’Heppenheim au même moment que le champion 2013 de GP3 dans la 35ème boucle. Ressorti dans la boîte de vitesse de son successeur dans l’écurie autrichienne, Vettel élimine facilement Kvyat à l’épingle du virage 14 et prend la 2ème place.

Vettel tire son épingle du jeu

La lutte pour le podium étant définitivement scellée, il faut alors se tourner la deuxième partie du top 10 pour assister encore à quelques jolies batailles dans le peloton. Si Hamilton se montre incapable de faire sauter le bouchon Massa, Ricciardo et Räikkönen y parviennent avec une étonnante facilité. Revenu de l’enfer après sa crevaison en tout début de Grand Prix, l’Australien confirme avec sa belle 4ème place à l’arrivée qu’il état bien l’un des hommes forts de cette manche chinoise. « J’estime avoir livré l’une des plus belles courses de ma vie, se réjouit à l’arrivée le pilote Red Bull. Je ne pense pas que je pouvais faire plus aujourd’hui. C’est très prometteur pour la suite parce que la voiture est vraiment bien équilibrée. Je suis déçu de ne pas monter sur le podium, mais je sais que l’occasion se présentera bientôt. »

De nouveau magistral sur les terres de son premier succès en F1, Nico Rosberg empoche à Shanghai la 17ème victoire de sa carrière, la sixième consécutive depuis l’an dernier. En pleine réussite depuis l’ouverture de la saison, l’Allemand conforte encore un peu plus son avance au championnat du monde des pilotes puisqu’il compte désormais 36 longueurs d’avance sur son plus proche poursuivant Hamilton. Mise sur orbite par les malheurs à répétition de son voisin de garage, la comète Rosberg se place dans les meilleures dispositions en vue de décrocher la lune lors du crépuscule de cette saison 2016.

Andrea Noviello

Sebastian Vettel course Chine 2016
Crédité d’une superbe remontée, Sebastian Vettel signe en Chine le 81ème podium de sa carrière.

 

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