Les Tops du Grand Prix de Chine

Daniel Ricciardo

Le Daniel Ricciardo attaquant et brillant de 2014 est cette fois bien de retour. Après avoir vécu une saison 2015 compliquée durant laquelle il aura été quelque fois éclipsé par son nouvel équipier Kvyat, l’Australien a repris son ascension en 2016. Deux fois 4^ème depuis l’ouverture du championnat à Melbourne, « Smiling » a de nouveau échoué aux portes du podium en Chine au terme d’une remontée de folie depuis l’arrière du peloton. Somptueux 2^ème chrono des qualifications au nez et à la barbe des deux Ferrari, le vice-champion 2010 de F3.5 prend un très bel envol qui lui permet d’effacer la Mercedes de Rosberg dès l’extinction des feux. Malheureux, il crève sur des débris lors du 3^ème tour et doit rentrer plus tôt que prévu chausser des gommes neuves. Retombé au 17^ème rang, le pilote Red Bull ne se démobilise pas et enchaîne les dépassements les uns derrières les autres. Revenu en 7^ème position dès le 18^ème passage, le natif de Perth marque trois arrêts à son box sans pour autant perdre de vue la zone des points. Très rapide lors de son dernier relais en pneus médiums, le protégé d’Helmut Marko élimine Hamilton au 42^ème tour avant de se débarrasser tout aussi facilement de la Williams de Massa dans la même boucle. Superbe 4^ème à l’arrivée, Ricciardo consolide sa 3^ème place au classement pilote et revient à trois unités du deuxième Hamilton. Brillant.

Nico Rosberg

Déjà victorieux à deux reprises en 2016, Nico Rosberg a prolongé son état de grâce à Shanghai en remportant d’une main de maître sa 17^ème victoire en Formule 1. Alors que l’empire Mercedes n’a jamais semblé aussi prêt de céder face aux assauts de Ferrari, l’Allemand a rappelé à tout le paddock que les flèches d’argent demeuraient belle et bien la référence du plateau. Et de loin. Bousculé par les hommes de Maranello dans les deux premières parties des qualifications, le natif de Wiesbaden a apporté une nouvelle réponse cinglante à ses détracteurs en s’adjugeant avec plus d’une demi-seconde d’avance sur Ricciardo la 23^ème pole position de sa carrière. Le tout en ayant pris le pari de chausser des pneus tendres en Q2 contre les supertendres à tous ses adversaires. Crédité d’un envol moyen qui le vit perdre la tête au profit de l’Australien, le fils de Keke n’a mis que trois tours pour avaler le pilote Red Bull avant de s’envoler seul en tête. Resté en piste au moment de l’intervention de la voiture de sécurité, le pilote flanqué du numéro 6 stoppera deux fois à son box sans même perdre les rênes du Grand Prix. Encore parfait en Chine, Rosberg aligne un sixième succès de rang et porte à 36 points son avance sur Hamilton au championnat. Impérial.

Sebastian Vettel

Cantonné au rôle de spectateur il y a deux semaines à Bahreïn, Sebastian Vettel a été l’autre grand animateur de ce Grand Prix de Chine. Auteur du meilleur chrono lors des libres 3, le natif d’Heppenheim a pourtant pêché par orgueil pendant les qualifications en se bornant à une seule tentative en Q3. Parti à la faute dans l’épingle, l’Allemand n’accroche que le 4^ème chrono alors que l’élimination précoce d’Hamilton offrait à Ferrari l’opportunité unique de s’inviter sur la première ligne de la grille. Placé du côté sale de la piste, «Baby-schumi » s’élance moyennement au départ et passe tout près de la catastrophe en percutant Räikkönen dans le premier virage. Furieux contre Kvyat qu’il juge, à tort, responsable de l’incident, le quadruple champion du monde profite de la neutralisation de la course derrière la voiture de sécurité pour équiper sa SF16-H d’un nouvel aileron-avant. 12^ème lors du restart, le nouveau fer de lance de la Scuderia grimpe à la 4^ème place en seulement cinq tours après avoir pris le meilleur sur Sainz, Button, Bottas, Gutierrez ou encore Perez. Son ultime changement de gommes au 35^ème passage le replace dans le sillage de Kvyat qu’il déborde facilement, empochant ainsi une solide 2^ème place sous le drapeau à damier. Avec désormais 81 podiums à son actif, Vettel dépasse l’immense Ayrton Senna au palmarès. Costaud.

Daniil Kvyat

Passé au travers de son début de saison, Daniil Kvyat a enfin lancé son championnat 2016 à Shanghai en enregistrant le 2^ème podium de sa carrière. Piégé à deux reprises par l’aberrant nouveau système à élimination des qualifications, le Russe est cette fois-ci parvenu à rejoindre la Q3, même s’il a encore une fois été devancé par Ricciardo dans l’exercice du tour chronométré. 6^ème sur la grille, le natif d’Oufa s’extirpe brillement de son emplacement, éliminant d’entrée la Williams de Massa. Agressif au premier virage, il se faufile à l’intérieur de Sebastian Vettel, poussant involontairement son successeur chez Red Bull contre l’autre Ferrari de Räikkönen. Appelé à son box pendant la neutralisation de la course, le champion 2013 de GP3 dépasse Gutierrez, Werhlein et Alonso dès la relance émergeant ainsi en 3^ème position. Clairement plus rapide que Massa devant lui, il ramarre le Brésilien en seulement trois tours puis récupère la 2^ème place à la suite d’une manœuvre imparable sur le vice-champion 2008. Pas en mesure de rivaliser avec la Mercedes de Rosberg, le protégé d’Helmut Mark doit également céder à l’attaque de Vettel au 36^ème tour. Convaincant 3^ème, Kvyat gonfle son capital point de 15 unités supplémentaires et permet à Red Bull de revenir à quatre longueurs de Ferrari au championnat constructeur. Un sans-faute.

Andrea Noviello